Mesdames, messieurs les sénateurs, vous connaissez comme moi le rôle pionnier qu’a joué, près de dix ans avant la création du ministère du travail, la loi du 9 avril 1898 concernant les responsabilités dans les accidents du travail. Cette loi, votée quand Émile Loubet présidait votre assemblée, a marqué un changement radical pour la réparation des accidents du travail. Auparavant, pour obtenir réparation, la victime devait introduire une action en justice, apporter la preuve d’une faute commise par son employeur et démontrer le lien de causalité entre cette faute et l’accident.
Depuis cette étape majeure de notre histoire sociale, dès lors que l’accident est survenu « au temps et au lieu du travail », il est présumé d’origine professionnelle et doit être indemnisé comme tel.