Le budget pour 2006 est cohérent et équilibré. Néanmoins, évitera-t-il le piège des fausses recettes dont le pays payera l'addition ?
Notre discussion - souvent fort tard dans la nuit -, dynamisée sous l'impulsion de Jean Arthuis et de Philippe Marini, s'inscrit dans la tradition d'une assemblée indépendante. Je félicite d'ailleurs le président et le rapporteur général de la commission des finances, qui ont beaucoup oeuvré afin que cette nouvelle procédure d'examen du budget soit un succès.
J'en sais également gré à l'ensemble de nos collègues, et au premier d'entre eux, le président Christian Poncelet, à nos vice-présidents, à nos rapporteurs, aux collaborateurs de nos groupes politiques et aux fonctionnaires du Sénat : ils ont su expérimenter avec bonheur une procédure modernisée.
Mon groupe, dans sa diversité, se félicite que cet exercice demeure un moment de respect et de responsabilité.
Cette année encore, le Gouvernement a relevé un défi : assainir les comptes de l'État, réduire le déficit et stabiliser les dépenses.
La responsabilité de l'État à l'égard des plus fragiles est elle aussi prise en compte, tout comme l'unification des SMIC, la revalorisation de la prime pour l'emploi, le développement de l'actionnariat salarié et la relance de l'accession sociale à la propriété.
La capacité concurrentielle de nos entreprises et des secteurs d'excellence est renforcée.
L'aide consacrée au développement est régulièrement augmentée, ce dont je me félicite tout particulièrement.
Toutes ces initiatives méritent d'être saluées.
Des regrets doivent cependant être exprimés : la recherche et l'innovation ne sont pas encore considérées avec assez d'attention, l'attractivité de la France est encore trop timidement considérée, la fiscalité du patrimoine demeure peu favorable au maintien de notre patrimoine aux mains des Français, et le système fiscal doit encore être simplifié dans un objectif de justice, d'efficacité, de réponse aux défis de l'avenir en matière de recherche et d'infrastructures, de soutien aux pôles de compétitivité, de prise d'initiatives innovantes, notamment en direction des zones et des populations les plus défavorisées.
Le niveau d'endettement nous préoccupe tout particulièrement. Il s'établit en effet à plus de 120 % du PIB. Comment arrêter cette course folle, réduire la dette et dégager une marge de manoeuvre ? Seule une croissance libérée, liée à la réforme de l'État, peut y parvenir.
L'endettement est avant tout une dette morale à l'égard des plus jeunes. Or il n'a cessé de gonfler depuis vingt-cinq ans. Quelles que soient les travées sur lesquelles nous siégeons, nous sommes donc tous responsables de ne pas avoir suffisamment privilégié les paris sur l'avenir au profit de la préservation d'un modèle pourtant peu satisfaisant, ...