Intervention de Brigitte Girardin

Réunion du 7 décembre 2005 à 15h00
Loi de finances pour 2006 — État b, amendement 108

Brigitte Girardin, ministre déléguée :

Monsieur Gouteyron, il n'est pas dans l'intention du Gouvernement d'être en désaccord avec vous sur la priorité à accorder au programme Personnalités d'avenir, ainsi qu'à l'AEFE, dont nous avons beaucoup parlé et à laquelle nous sommes, autant que vous, attachés.

Toutefois, renforcer ces deux postes impliquerait une forte diminution des crédits affectés au portail internet Idées de France.fr.

Permettez-moi, sur ce sujet, de vous apporter quelques précisions et de vous faire une proposition.

Tout d'abord, ce portail n'est pas le fruit d'un caprice de bureaucrate. Nous avons simplement été très sollicités par les internautes et avons fait face à une forte demande du public.

Ensuite, lorsque nous observons ce que font nos partenaires, nous nous rendons compte que ce type d'outil est très répandu, et ce pour une raison simple : il permet d'exercer une réelle influence intellectuelle.

On reproche souvent au Quai d'Orsay d'avoir quelques longueurs de retard en termes de modernisation. Pour une fois que nous prenons le train à temps et que nous tentons, à l'aide d'outils technologiques modernes, de diffuser notre vision du monde, il serait dommage de se priver d'un tel instrument.

Je comprends vos interrogations et vos doutes, mais ce portail n'est en place que depuis quelques mois seulement.

C'est pourquoi, plutôt que de réduire les moyens financiers nécessaires à cet outil, ce qui reviendrait - disons le honnêtement - à le tuer d'emblée et nous obligerait notamment à licencier les personnes qui ont été recrutées pour le mettre en oeuvre, je vous propose d'évaluer, en toute objectivité et avec précision, la façon dont ce portail va fonctionner afin que nous puissions apprécier son utilité réelle.

Dans un an - j'en prends l'engagement -, nous pourrons en toute honnêteté faire le point et, s'il s'avère que, finalement, ce portail ne répond pas à nos attentes, il sera temps alors de le supprimer.

Mais soyons pragmatiques et prenons au moins le temps de l'observation avant de prendre une décision. Il serait dommage de mettre fin à une expérience qui n'a que quelques semaines et qui correspond à une forte demande de l'ensemble des internautes.

Nos partenaires européens les plus proches se sont engagés dans cette voie. C'est pourquoi je vous demande donc de bien vouloir accepter ce délai d'un an avant que ne soit prise une décision définitive, ce qui ne se fera qu'en totale concertation avec vous.

Sur le financement des opérations de maintien de la paix, il n'est pas question pour nous de vous proposer un budget qui ne serait pas sincère. Nous sommes en train de finaliser un contrat avec le ministère du budget, prévoyant un rebasage. Le projet de loi de finances prévoit la mise en place d'un mécanisme de couverture du risque de change. Sur ce point aussi, la signature internationale de notre pays sera totalement honorée.

S'agissant de TV 5, j'ai bien compris votre souci de ne pas porter atteinte au fonctionnement d'une chaîne dont tout le monde mesure l'intérêt.

Madame Cerisier-ben Guiga, il ne serait pas raisonnable de s'engager dans la voie que vous proposez à travers l'amendement n° II-108 rectifié bis. Nous ne pouvons pas faire porter l'intégralité des baisses de crédits sur les moyens du ministère.

Je le rappelle, TV 5 est une chaîne multilatérale, et nous avons fortement incité nos partenaires à relayer l'effort supplémentaire que nous avons fait pendant de nombreuses années. Nous maintenons notre effort cette année, mais il n'est plus acceptable que nous continuions à supporter 84 % du coût de fonctionnement d'une chaîne qui est non pas une chaîne française, mais une chaîne francophone et multilatérale. J'ai donc moi-même lancé un appel à nos partenaires lors de la réunion ministérielle sur TV 5. Il faut que nous progressions dans cette voie.

En tout cas, il n'est pas dans notre intention de nuire au développement de TV 5, et nous souhaitons, autant que vous, la mise en oeuvre de son plan stratégique. Mais il faut aussi que chacun assume sa part de l'effort nécessaire pour assurer à cette chaîne tout son rayonnement.

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