Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, durant ces débats, je suis passé de l’espérance à la mélancolie, puis à la déception.
J’étais plein d’espérance, parce que la commission, notamment sa présidente et son rapporteur, auxquels je veux rendre hommage, avait effectué un travail en profondeur, très réfléchi, et parce que ce débat était de très haute tenue.
Cela étant, dans un pays qui se flatte d’être celui des Lumières et des droits de l’homme, des positions avant-gardistes auraient été les bienvenues. Je dois dire, même si je respecte le point de vue de chacun, que j’ai eu le sentiment d’assister à une régression. Comme cela a été dit, le fait sociétal n’a pas été pris en compte.
D’autres pays accepteront les mesures que nous sommes en train de refuser. Nos chercheurs éprouveront un sentiment de frustration, parce qu’on ne leur permet pas de s’exprimer. La recherche française est en pointe dans bien des domaines. Nous perdrons cette avance !
On me rétorquera peut-être que l’on peut avoir raison seul contre tous. Toutefois, on peut aussi se trouver en décalage, et c’est cette situation qui suscite en moi une certaine déception. Ce texte sera peut-être revu – le plus rapidement possible, espérons-le –, mais, en attendant, je regrette vivement l’occasion que nous avons manquée, à trois voix près.
Je pense à toutes ces personnes – nous en connaissons tous autour de nous, quelle que soit notre sensibilité politique – qui souffrent et qui pouvaient espérer une amélioration de leur situation. Elles aspirent tout simplement à la liberté et elles croient en la science. Aujourd'hui, nous les aurons profondément déçues, ce qui m’attriste un peu, alors que ce n’est pas dans ma nature.