Intervention de Dominique de Legge

Réunion du 9 juin 2011 à 15h00
Bioéthique — Vote sur l'ensemble

Photo de Dominique de LeggeDominique de Legge :

Dans ce domaine, je ne suis pas certain que ces deux qualificatifs aient beaucoup de sens. Je crois simplement que nous sommes tous attachés à la dignité humaine. Nous l’exprimons avec nos mots, avec nos cultures, avec notre passé, voire, pour certains, avec nos convictions, y compris religieuses, si ce n’est pas un gros mot dans un hémicycle laïque !

Je ne sais pas non plus si le principe de précaution est un principe conservateur ou un principe progressiste.

En fat, je doute. Nous en avons tous le droit, et je le revendique. C’est pourquoi je confesse mon admiration pour ceux qui déposeront tout à l’heure un bulletin avec conviction.

L’enjeu de ce texte, c’est la recherche d’un équilibre entre la nécessité de faire progresser la science et l’obligation de maintenir la science au service de l’homme. Or nous pouvons redouter le danger qui consisterait à placer, sans le dire, l’homme au service de la science, le réduisant ainsi à l’état de matière.

J’avoue avoir éprouvé des doutes au moment de voter sur le double DPN. Je ne remets pas en cause les motivations de ceux qui ont voté cette disposition, je dis simplement qu’on a le droit de s’interroger.

On a aussi le droit de s’interroger sur l’assistance médicale à la procréation lorsqu’elle a une autre finalité que celle de mettre un terme à l’infertilité.

Sur la recherche, je partage le point de vue de M. le rapporteur, qui s’est exprimé avec beaucoup d’honnêteté. Pour ma part, j’avoue avoir beaucoup de mal à faire la différence entre une autorisation encadrée et une interdiction assortie de dérogations. Pourtant, comme certains l’ont dit, en marquant symboliquement notre refus d’une recherche systématique sur l’embryon, nous allons dans le bon sens. Peut-être…

Je le dis clairement, je serai encore rempli de doutes au moment de voter pour le projet de loi. Mais je me dis que ceux qui se retrouveront ici dans cinq ans seront habités par les mêmes interrogations. Peut-être est-ce au fond cela qui fait la grandeur de ce débat.

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