Monsieur le sénateur, les périodes de sécheresse sont en effet de plus en plus fréquentes puisque la France est confrontée à sa troisième année de sécheresse. Et au mois de janvier, nous étions très inquiets, non seulement les nappes phréatiques n'étaient pas rechargées, mais il y avait un déficit dans les rivières ; l'année dernière, 3 800 kilomètres de cours d'eau étaient à sec.
Le Gouvernement a prévu la mise en place d'un plan que l'on n'appelle même plus « plan de sécheresse » mais « plan de gestion de la rareté de l'eau » et que j'ai présenté en conseil des ministres en octobre dernier. Ce plan prévoit la création de retenues collinaires, qui est dans certains cas une solution adaptée, lorsque cela est écologiquement faisable et économiquement raisonnable. Cette voie est d'ailleurs ouverte dans le projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques qui est en navette et que le Sénat examinera très bientôt en deuxième lecture.
Mais elle ne doit pas occulter pour autant l'autre voie qui consiste à agir sur la demande, à travers un programme d'économie d'eau qui doit concerner tout le monde : les agriculteurs, avec une modification des techniques et des pratiques culturales, les collectivités - qui consomment beaucoup d'eau - avec la réduction des fuites, notamment dans les réseaux, et l'adoption de nouvelles technologies, les industries, bien sûr, et chacun d'entre nous en tant que citoyen.
À cet égard, une campagne d'information sera lancée comme l'année dernière sur des gestes au quotidien qui ne nous empêcheront pas de vivre normalement, mais qui l'an passé ont généré beaucoup d'économies d'eau sans modifier en rien la vie des personnes et qui ont permis de surmonter des crises assez graves.
Aujourd'hui, vingt-six départements sont classés en arrêté sécheresse et le chiffre augmentera certainement.
Les comités de sécheresse mis en place dans chaque département travaillent de plus en plus en amont. Cette année, ils ont été réunis au mois de janvier, le comité national quant à lui s'étant réuni au mois de février, ce qui nous a permis de prendre des mesures. Nous travaillons au plus près du terrain sur les bassins versants, où chaque préfet pourra gérer la situation.
La principale préoccupation a trait à l'eau potable. Nous n'en avons pas manqué l'an dernier lors d'une crise qui semblait particulièrement difficile, mais cette année ne sera pas facile.
Monsieur le sénateur, toutes les mesures sont prises, mais vous avez raison, il faut aussi faire de l'information et de la pédagogie.