Je ne reviendrai pas sur les interrogations qu'a formulées mon collègue Jean-François Voguet à propos du montant de votre budget, monsieur le ministre, et de l'exécution de ses crédits, mais cette bataille de chiffres dans laquelle vous vouliez nous entraîner témoigne, me semble-t-il, de la limite de l'exercice auquel nous nous livrons ce soir.
Permettez-moi, cependant, de noter que, dans son rapport sur l'exécution du budget 2005, M. Marini décrit des dépenses nettes en baisse de 21 millions d'euros. Or, pour votre ministère, qui ne représente pourtant que 0, 14 % des dépenses de l'État, les économies réalisées sont de 39 millions d'euros, soit près de 100 % supérieures aux économies de l'État dans son ensemble !
C'est dire que d'autres ont grignoté vos économies. C'est dire, aussi, combien la note aura été lourde pour les secteurs dont vous avez la charge !
Il est, par ailleurs, inquiétant que, depuis plusieurs années, vos dépenses d'interventions publiques se réduisent de manière importante. Initialement prévu pour 2005 à 102 millions d'euros, alors qu'il était de plus de 200 millions d'euros en 2002, ce titre IV n'a été réalisé qu'à 73 %.
Vous avez donc fait, dans ce domaine encore, des économies supplémentaires. Ainsi, en trois ans, la chute des dépenses de ce titre aura été de plus de 60 %. C'est considérable !
Or, sur ces budgets sont prélevées, entres autres, les sommes nécessaires au soutien à la pratique sportive en faveur du plus grand nombre de jeunes, notamment de celles et ceux qui sont les plus en difficulté.
Je ne reviendrai pas ici sur l'importance des activités physiques et sportives pour le développement et la socialisation de nos jeunes, tout le monde la reconnaît aujourd'hui.
Notre groupe vous interroge chaque année sur les mesures envisagées pour développer la diffusion des « coupons sport » mis en place par Mme Marie-George Buffet, du temps où elle était ministre. En 2002, le budget des sports permettait d'aider, par ce biais, 250 000 jeunes. Chaque fois, vous évitez de nous répondre réellement, en alléguant que ce n'était pas forcément la meilleure façon d'aider les jeunes.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire alors combien de jeunes ont été réellement et concrètement aidés en 2005 pour accéder à une pratique sportive et quelle est la somme que vous avez consacrée à cette action ?
Nous ne disposons pas de cette information, puisque cette aide directe aux jeunes ne fait pas partie des indicateurs qu'il vous a été demandé de mettre en place, dans le cadre de la LOLF, pour suivre les politiques publiques que vous conduisez.
C'est pourtant, de notre point de vue, un indicateur judicieux pour qui se fixerait comme objectif une pratique sportive ouverte au plus grand nombre.