Cet article 96 s’inscrit dans une longue tradition de prélèvements sur les fonds alimentés par les partenaires sociaux, pour renflouer les caisses de l’État, qui en ont bien besoin.
On peut regretter, à l’instar de notre excellent collègue Serge Dassault, que cette habitude se poursuive, madame la secrétaire d’État, alors même que la loi du 24 novembre 2009 relative à l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie, chère à Jean-Claude Carle, a créé les conditions d’une responsabilisation des partenaires sociaux en instaurant le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels.
Il est manifeste que, pour tenir en affichage sa norme de dépense, l’État débudgétise de plus en plus des dépenses qui relevaient auparavant de la mission « Travail et emploi », en les faisant prendre en charge par l’AFPA, l’Association pour la formation professionnelle des adultes, ou par Pôle emploi.
Il est donc compréhensible qu’avec sa rigueur bien connue notre collègue Serge Dassault ait été agacé par cette accumulation de mauvais signaux, et ait proposé à la commission un amendement – un amendement de principe, je vous rassure tout de suite, madame la secrétaire d’État – tendant à supprimer l’article.
Je souhaite interroger le Gouvernement sur les raisons pour lesquelles il est essentiel d’accorder en 2011 50 millions d’euros à l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, 126 millions d’euros à l’Agence de services et de paiements, et 124 millions d’euros à Pôle emploi.
S’il apparaissait que, en l’absence de prélèvement, l’État serait contraint de prendre en charge lui-même les dépenses, alors l’amendement n° II-23 devrait être retiré et, par voie de conséquence, le Sénat devrait à mon sens repousser les amendements identiques n° II-348 et II-368.