Monsieur le ministre, nos armées sont présentes sur de nombreux théâtres d’opérations sur plusieurs continents, tant au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, la FINUL, qu’au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité, la FIAS, et d’Enduring Freedom en Afghanistan, ou encore de la mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad, la MINURCAT.
Le professionnalisme et le comportement de nos soldats, notamment vis-à-vis des populations locales, sont exemplaires et salués par nos partenaires de l’Alliance. Il faudrait d’ailleurs, à cet égard, que notre pays en soit conscient et apporte tout son soutien à ses soldats en OPEX, réaffirmant la valeur de l’héroïsme qui est au cœur de l’usage de la force armée.
Si, en Afrique et au Liban, nos soldats assurent des missions dans un cadre francophone, il n’en demeure pas moins qu’au cours de ces missions multinationales ils sont amenés à collaborer avec des troupes étrangères.
Concernant les missions en Afghanistan, nos soldats bénéficient d’une formation préparatoire de six mois ainsi que, je le sais, d’un soutien solide de leur chef de corps, celui-ci veillant également à l’accompagnement des familles pendant l’absence. Chacun sait combien l’esprit de corps est nécessaire au moral des troupes, esprit de corps qui repose essentiellement sur l’unicité du commandement. Ce principe ne peut être remis en cause. Le chef commande et répond aux besoins de ses subordonnés.
En Afghanistan, les soldats se retrouvent dans un contexte culturel, linguistique, religieux très complexe. Cette préparation spécifique est nécessairement axée sur le développement de capacités physiques exceptionnelles et sur les fondamentaux du combat, mais pouvez-vous, monsieur le ministre, nous éclairer sur le contenu global de cette préparation ? Nos soldats reçoivent-ils en outre un enseignement sur les réalités de l’Afghanistan, de ses populations et de son histoire ?
Et si gagner le cœur des populations locales passe par la mise en place d’un volet « civilo-militaire », nos soldats doivent être en mesure de maîtriser quelques rudiments, sinon de pachtou, du moins d’anglais. Ces autres fondamentaux, monsieur le ministre, sont-ils pris en compte ? Certes, je le sais, tout cela a un coût. Celui-ci limite-t-il les moyens des régiments concernés ?