Intervention de Louis de Broissia

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 juillet 2010 : 2ème réunion
Audition de M. Louis de Broissia président du groupement d'intérêt public gip france télé numérique et M. Olivier Gérolami délégué général du gip france télé numérique

Photo de Louis de BroissiaLouis de Broissia, président du groupement d'intérêt public France Télé Numérique :

Un foyer français sur six a déjà accompli sa transition vers la télévision numérique. C'est le résultat de la loi du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur et de la loi du 17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique, qui ont créé le groupement d'intérêt public « France Télé Numérique » et lui ont donné les moyens de travailler dans de bonnes conditions. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), notamment avec Alain Méar qui m'a dit : « Je m'occupe du ciel, toi de la terre ». Tous les pays de l'Union européenne connaissent cette transition, d'ores et déjà achevée en Allemagne, en Belgique, dans les pays scandinaves, et qui le sera bientôt en Espagne et au Royaume-Uni. La méthode retenue est chaque fois différente, mais l'Union a fixé pour échéance l'année 2012.

Le passage au numérique a pour avantage de libérer des fréquences, afin de permettre l'expansion de l'internet à haut débit, de la télévision en 3D, de la télévision mobile personnelle et de la radio numérique terrestre, si celle-ci voit le jour. L'analogique occupe six fois plus d'espace.

La loi de 2007 a fixé pour date limite le 30 novembre 2011, et le CSA défini un calendrier. Le passage a d'abord concerné 20 000 personnes à Coulommiers et Kaysersberg, puis 200 000 dans la Manche, puis 2 millions en Alsace début février. Ensuite les zones concernées ont été la Basse-Normandie en mars, les Pays-de-la-Loire en mai et la Bretagne le 8 juin, à trois jours du premier match de l'équipe de France en coupe du monde... Ce sera le tour de la région Champagne-Ardenne et de la Lorraine fin septembre, du Centre et de la région Poitou-Charentes en octobre, de la Bourgogne et de la Franche-Comté en novembre, du Nord-Pas-de-Calais, de la Haute-Normandie et de la Picardie en février, de la région parisienne en mars, et enfin du Languedoc-Roussillon. Vous voyez donc que la transition s'accélère.

Je passerai rapidement sur les aspects positifs du bilan. D'après les sondages, les Français sont bien informés et équipés : 90 % d'entre eux savent que la télévision doit devenir numérique. Nous sommes très attentifs au taux de dépendance à l'analogique. Il est déjà possible d'avoir accès au numérique grâce aux paraboles, à l'ADSL, au câble ou aux premiers émetteurs installés dans toute la France, à condition d'avoir un adaptateur. Il y a deux ans, je vivais moi-même dans le quart-monde audiovisuel : je recevais tout au plus trois chaînes. Aujourd'hui, j'en capte 19 ou 20 ! Le taux de dépendance a baissé de moitié en un an, mais nous avons observé des disparités importantes entre territoires, de 5 % en Alsace à 15 % en Côte-d'Or.

Pas moins de 84 % des Français se félicitent du passage au numérique. Pour les nouveaux entrants de la TNT, on enregistre 20 % d'audience régulière. Les enquêtes de satisfaction et de mémorisation portant sur notre publicité nationale ont donné d'excellents résultats. En outre, dans chaque région, nous installons huit mois avant la transition une délégation chargée de répondre aux préoccupations des élus et des associations, puis d'animer les réunions d'information et la campagne auprès du grand public. Nous sommes particulièrement fiers des relations tissées avec les professionnels, antennistes et revendeurs, qui sont très dispersés : ceux de Basse-Normandie ne peuvent compter sur le soutien de leurs voisins de Haute-Normandie. Nous leur délivrons un agrément, et nous avons obtenu que toutes les grandes enseignes signent notre charte de déontologie.

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