Reconduirez-vous les aides financières à ces agriculteurs dont les résultats sont dramatiques en 2010, pires qu'en 2009 ? Dans la production céréalière, le prix à la tonne est peut-être remonté à 200 euros, mais si le rendement a chuté de 8 à 5 tonnes l'hectare, la situation des exploitants reste catastrophique. Eh oui, certains céréaliers, dans l'Oise, ont un rendement de 6 tonnes à l'hectare, sur 50 hectares. Je sais qu'on s'intéresse plus aux producteurs de légumes ou aux éleveurs qu'aux céréaliers, considérés comme les nantis de l'agriculture ! Mais vous, Monsieur le ministre, vous devriez vous sentir plus proche d'eux, car vous en avez quelques-uns dans votre département.
Je vous avais adressé une lettre il y a quelques mois - restée sans réponse - pour vous interroger sur les mécanismes de régulation. Lors du vote de la loi de modernisation de l'économie, vous aviez annoncé des outils de régulation, des prix planchers et des mesures pour éviter le yo-yo. Où en sont les négociations européennes sur le sujet ?
La compétence de l'Observatoire des prix et des marges, s'agissant de l'élevage bovin, peut-elle s'étendre jusqu'aux ovins et aux productions agricoles ? L'écart entre le prix versé aux producteurs et le prix à l'étal est énorme. Lorsque le prix du pain se renchérissait, on invoquait le cours de la farine mais lorsqu'il a diminué, la baguette est restée au même prix.
Un mot enfin des dotations d'assurance, car les agriculteurs font l'avance de trésorerie. Quand l'année est bonne, ils peuvent le supporter mais lorsque leur revenu provient des subventions, non. Le montant de ma prime d'assurance a doublé cette année, mais, m'a-t-on dit, cela sera compensé par la subvention de l'État... versée au printemps prochain. J'ai été obligé d'aller au Crédit agricole demander une avance de trésorerie - avec des frais...