En réponse, M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, a constaté que France Télévisions avait su manifester fortement sa différence dans le paysage audiovisuel, en offrant notamment toute une palette d'émissions culturelles. Il a estimé que, globalement, France Télévisions avait tenu le pari de concilier le maintien de l'audience et la qualité des programmes. La réforme de France Télévisions lui est apparue menée dans un esprit de dialogue et non de confrontation. Il a émis le voeu que le dynamisme de France télévisions, notamment en matière de création, se traduise par une reconquête de son audience. Toutefois, il a indiqué que les producteurs se montraient inquiets de l'instauration d'une sorte de guichet unique et que, en effet, il lui semblait noter une tendance, au sein de France Télévisions, à la diminution de l'engagement auprès des producteurs privés et à la centralisation des décisions. C'est pourquoi il se montrera très attentif à ce que le désir d'efficacité ne débouche pas sur une dégradation de la situation des productions françaises.
S'agissant des chaînes privées, le ministre a estimé que la multiplication des séries étrangères sur les antennes de M6 et de TF1, notamment en première partie de soirée, témoignait des difficultés qu'elles rencontraient aujourd'hui. La télévision est en effet frappée à la fois par un effondrement des ressources publicitaires et une désaffection du public, en particulier des jeunes, tout à fait comparables à ce qu'a déjà subi la presse. Il a estimé qu'il s'agissait d'une tendance lourde qui nécessiterait un travail d'évaluation global avant toute action. Enfin, concernant la radio numérique, il a insisté sur les réticences économiques que rencontrait l'adoption du numérique dans les radios et annoncé qu'il ferait le point sur cette question avec M. Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel.