Intervention de Michèle Alliot-Marie

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 3 juin 2008 : 1ère réunion
Sécurité publique — Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale - Audition de Mme Michèle Alliot-marie ministre de l'intérieur de l'outre-mer et des collectivités territoriales et M. Jean-Claude Mallet président de la commission du livre blanc

Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, des collectivités territoriales et de l'outre-mer :

a déclaré que la situation internationale et les risques stratégiques avaient profondément changé depuis le début des années 90 et le dernier Livre blanc sur la défense de 1994. Elle a en particulier expliqué que la frontière entre sécurité intérieure et sécurité extérieure était de plus en plus poreuse et qu'il convenait plutôt de parler d'un continuum de la sécurité. Dans ce cadre, elle a indiqué que le Livre blanc confortait le rôle du ministère de l'intérieur.

Rappelant que le ministère de l'intérieur disposait d'un réseau important à l'étranger par le biais de ses attachés de sécurité intérieure ou de ses actions de formation de services étrangers, elle a souligné que la lutte contre le terrorisme, les menaces sur nos approvisionnements énergétiques ou les trafics de toute sorte ne pouvait se concevoir sans des relais efficaces dans les pays d'origine ou de transit.

Elle a également mis en exergue la vocation interministérielle de son ministère, via les préfets, pour gérer des crises majeures sur le territoire national.

A cet égard, elle a rappelé que le rapprochement de la police et de la gendarmerie sous l'égide du ministère de l'intérieur permettrait de mutualiser encore plus les savoir-faire, tout en confortant le statut militaire de la gendarmerie. Un projet de loi devrait être examiné à l'automne.

Enfin, elle a annoncé la création de la délégation à la prospective et à la stratégie au sein du ministère pour accroître ses capacités analytiques des menaces à moyen et long termes. Les effectifs de cette délégation seraient réduits et s'appuieraient sur des organismes extérieurs.

a expliqué que l'action préventive était essentielle face aux nouvelles menaces, en particulier le risque NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique) et la cyber-criminalité.

Elle a jugé qu'une action préventive efficace requérait une coopération internationale très développée. Au plan européen, elle a cité la création récente à Lisbonne d'un centre opérationnel de lutte contre les flux criminels par voie maritime en océan atlantique. Elle a précisé que la France devrait proposer lors de la présidence française de l'Union européenne la création d'un centre similaire en Méditerranée.

Concernant la gestion de crise, elle a indiqué que le Livre blanc mettait l'accent sur la planification. Le rôle du préfet de zone de défense devrait être renforcé et une salle de commandement de crise sera créée place Beauvau.

Enfin, elle a conclu en soulignant que :

- le renseignement économique était désormais une priorité pour défendre notre patrimoine ;

- dans les départements et les collectivités d'outre-mer, le ministère de l'intérieur sera plus présent pour notamment prendre le relais de l'armée. Un protocole avec le ministère de la défense devra être élaboré pour déterminer les conditions dans lesquelles l'armée apportera des soutiens à la gendarmerie nationale et à la sécurité civile.

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