Je tiens tout d'abord à vous remercier de m'accueillir aujourd'hui pour parler devant votre commission, mais je souligne d'emblée mon inexpérience au poste de commissaire aux participations de l'Etat dans la mesure où j'ai été nommé le 3 août 2010 et où je n'ai pris mes fonctions que le 15 septembre dernier. C'est pourquoi je suis accompagné de M. Elie Beauroy, secrétaire général de l'APE, qui a une connaissance plus précise de certains aspects du fonctionnement de l'agence et qui pourra utilement compléter mon propos.
Je suis en réalité à la fois commissaire aux participations de l'Etat et directeur général de l'APE. Ce que le Gouvernement a voulu faire en élargissant le périmètre de l'APE et en « rehaussant » le titre de la personne se trouvant à sa tête, c'est élargir la vision du rôle de l'Etat actionnaire : il s'agit de passer d'une stratégie purement patrimoniale à une stratégie industrielle à long terme, dans le respect bien entendu de ses intérêts patrimoniaux et de l'objet social de chacune de ses participations. Il est important que l'Etat dépasse le seul intérêt patrimonial et financier, qu'il puisse discuter avec les entreprises dans lesquelles il détient des participations et marquer son influence dans les orientations stratégiques que ces dernières vont prendre. Au-delà des aspects industriel et patrimonial, cette nouvelle orientation comporte aussi un aspect social : il s'agit pour l'Etat de pouvoir fournir aux 1,5 millions de salariés concernés par ces entreprises des perspectives d'emploi et de développement de projets de formation professionnelle. Nous sommes attentifs à toutes les conséquences des décisions que peuvent prendre les entreprises, que ce soit en matière d'emploi, que de délocalisation ou de relocalisation.
Comment cette nouvelle organisation est-elle concrètement mise en oeuvre ? L'Etat réunit tous les six mois les présidents des entreprises concernées au niveau du ministre de l'économie. Ces réunions sont approfondies ; elles durent généralement au moins deux heures et sont préparées en amont. Elles sont l'occasion pour les entreprises dont l'Etat est actionnaire d'exposer leur stratégie. Les contacts sont également réguliers entre ces réunions puisque l'Etat participe aux différents comités de gouvernance de toutes ces entreprises.
Concernant l'aspect social, des revues sont régulièrement faites sur la répartition par pays ou par zone des investissements des entreprises, de l'emploi, de la valeur ajoutée. Ces informations sont demandées à l'ensemble des entreprises dans lesquelles l'Etat détient des participations afin d'évaluer la contribution de chaque entreprise au développement économique et industriel du pays.