Nous sommes nombreux ici à faire la même analyse, de manière transversale : il nous faut donc un texte pragmatique. Ce n'est pas une crise de plus, c'est une crise générale qui affecte toutes les filières. Nous vivons la fin d'une politique agricole commune coincée entre ultralibéralisme et régulation. La mondialisation est désormais dans la ferme, mais il nous faut trouver des réponses au niveau national.
La France est le seul pays à appliquer réellement les normes européennes. Cela pèse sur le moral des agriculteurs qui ont la permanente impression d'être suspectés. Cette loi doit mettre fin à ce délire normatif.
Le plan de soutien à l'agriculture - plus d'un milliard d'euros, tout de même, ce qui fait des envieux en Europe - est encore insuffisant. Il faut orienter certains crédits vers la modernisation de la production et de la transformation.
La question des marges accable les producteurs : la puissance publique doit faire preuve d'autorité lorsque l'équilibre n'est plus respecté dans les négociations.
La PAC n'est pas élastique, mais, lorsque les cours mondiaux sont porteurs, l'Union européenne devrait pouvoir orienter une partie des aides vers la constitution d'un fonds commun réservé aux systèmes assurantiels pour les aléas climatiques et sanitaires. Tous doivent contribuer au financement de ce système, les agriculteurs, l'État, puisque l'agriculture et l'agro-alimentaire sont pour le pays une locomotive économique, et l'Union européenne.
Nous devons élaborer une loi pragmatique qui donne de la visibilité aux agriculteurs et au secteur agro-alimentaire et, cela, dans l'intérêt même des consommateurs qui subissent une permanente tendance à la hausse des produits.