Les crédits sont en baisse : nous le déplorons mais le comprenons. Mais le sport ne mérite-t-il pas plus qu'un secrétariat d'État ? Il a un large impact sur la société ! Je me félicite de l'annonce, même tardive, concernant le financement du championnat d'Europe 2016. Il fallait trouver 150 millions d'euros : le prélèvement supplémentaire, pendant cinq ans, sur le produit des jeux de la Française des Jeux est une bonne nouvelle, les stades seront rénovés et le CNDS conservera son potentiel pour aider le sport amateur.
Vous avez cité en premier rang des évènements marquants de 2010 l'organisation de l'Euro 2016 ; et ensuite seulement, tant mieux, la prestation « calamiteuse » de l'équipe de France de football et ses retombées dans le pays. Ce sport est le premier en France, par le nombre des licenciés et par celui des spectateurs, dans les stades ou devant la télévision. J'ai été choqué par cet épisode. Et si l'espoir fait vivre, ce n'est pas le match d'hier qui nous réconforte vraiment, en dépit de ses conséquences positives pour la qualification en coupe d'Europe.
Pourquoi des États généraux du football « en famille », limités au monde du football ? Pourquoi n'avoir pas convié les élus, par exemple ? Est-ce pour laver le linge sale en famille ? Quoi qu'il en soit nous ne savons rien des conclusions. Tout ce que nous savons, c'est qu'après le départ de M. Escalettes et son remplacement par M. Duchaussoy, une bataille pour le pouvoir s'est engagée. Il faut donc clarifier et « nettoyer », afin que les jeunes aient à nouveau envie de pratiquer le football.
La suppression du droit à l'image collective a des conséquences financières pour les clubs. J'ai rencontré les présidents Thiriez, Camou et Revol. La décision est prise et nous devons l'accepter. Les crédits correspondants ont disparu : ces 24,7 millions auraient pourtant pu être réaffectés, par exemple à la retraite des sportifs de haut niveau, non pas ceux qui ont des comptes en banque dans plusieurs pays mais ceux qui gagnent à peine leur vie.
Durant la discussion sur la réforme des collectivités territoriales, on nous a assurés que rien ne changerait et que les régions et départements pourraient s'investir comme dans le passé. Quelles seront les nouvelles règles de financement ?
M. Bordry a quitté l'agence de lutte contre le dopage, où il a été remplacé par M. Genevois. Or le démissionnaire a eu des propos inquiétants, il affirme que c'est dans les salles de musculation que les produits dopants circulent le plus. Tous les sportifs sont concernés - quand on voit comment les footballeurs et les rugbymen tiennent la distance et encaissent les chocs, on se pose des questions. Mais peut-on aller plus loin dans les contrôles sur ces sports-là ? L'agence doit avoir les moyens de continuer son travail, exemplaire. N'oublions pas que les contrôleurs ont toujours un temps de retard sur l'imagination des pourvoyeurs de produits dopants.
La Tribune de Genève a révélé que 80 % des tennismen français étaient domiciliés en Suisse - et les 20 % restants à Monaco. Que dire alors des footballeurs, mais aussi des basketteurs et handballeurs ? Certains basketteurs n'ont pas porté le maillot tricolore cet été parce qu'ils étaient occupés à négocier leurs contrats pour les années à venir. Les jeunes de 15 ou 16 ans choisissent un pays, une équipe, en fonction de leurs chances à jouer ici ou là et de la rémunération escomptée !
Soit dit en passant, je félicite la ministre pour ses propos sincères qui expriment des réactions viscérales. Le sport est passionnant, mais lorsqu'il nous inflige des déceptions, cela nous fait mal. Le sport doit nous faire plaisir, nous faire rêver aux belles victoires à venir. Je songe à ces brillants nageurs : ne gaspillons pas ce beau matériel !