Je suis bien évidemment favorable à la biodiversité, mais pas dans n'importe quelle condition. Dans les exploitations agricoles, puis lorsque les animaux sont transportés et abattus, tout est fait pour éviter de les faire souffrir. C'est pourquoi je ne peux admettre qu'on laisse chaque année 3 300 agneaux se faire égorger par des loups dans nos montagnes. Pourquoi augmenter les sommes allouées aux éleveurs au titre de dédommagement alors qu'il suffirait de s'en prendre à la source du problème ? Vous avez vu les manifestations qui se succèdent sur cette question. Pourquoi laisser souffrir les ovins ? Les éleveurs ne comprennent pas les exigences qu'on leur impose dans leurs exploitations et le laisser-faire des pouvoirs publics dès que les troupeaux partent dans les montagnes.
Un exemple : dans le Jura, nous avons eu l'année dernière une attaque de loups. Avec le préfet, j'ai rencontré une jeune éleveuse de moutons en larmes. Aujourd'hui, son exploitation a disparu : elle a préféré mettre la clé sous la porte plutôt que de revivre une telle expérience traumatisante.
Notre cheptel bovin diminue également, non pas à cause des prédateurs, je vous l'accorde. Mais comment va-t-on entretenir les prairies naturelles, surtout en montagne, s'il n'y a plus d'animaux pour pâturer ?
J'ai lu avec beaucoup d'attention un document intitulé « Pour une politique agricole durable à partir de 2013 » émanant de votre ministère. J'aimerais qu'on m'explique le sens de ce texte abscons. Si vous croyez que vous allez faciliter la tâche des agriculteurs avec de tels documents, vous vous trompez lourdement.