Intervention de Daniel Reiner co-rapporteur du programme 146 (partie équipements conventionnels)

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 novembre 2009 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2010 — Audition du général elrick irastorza chef d'état-major de l'armée de terre

Daniel Reiner co-rapporteur du programme 146 (partie équipements conventionnels) :

a tout d'abord rappelé le soutien de la représentation nationale aux troupes engagées en Afghanistan et aux familles de soldats tombés au combat. Ensuite, il a interrogé le chef d'état-major de l'armée de terre sur la disponibilité des matériels, en particulier les blindés, les canons, les hélicoptères, anciens et nouveaux. Il a demandé des précisions sur les programmes de cohérence opérationnelle et sur son devenir dans le projet de loi de finances pour 2010. Il a souhaité connaître l'état d'avancement des programmes Milan, VBCI, César, LRU et VHM. Enfin, il a demandé si les munitions présentaient un problème particulier de qualité, en particulier, les munitions légères.

En réponse, le général Elrick Irastorza a indiqué que les taux de disponibilité en OPEX étaient tout à fait satisfaisants, de l'ordre de 92 à 93 %. La contrepartie à cela est que, en France, la situation est plus compliquée. Cependant, les personnels admettent bien cette situation, car ils comprennent que la priorité aille à leurs camarades au combat. Avoir un taux de disponibilité de 90 % pour la totalité des équipements serait financièrement hors d'atteinte. Le taux global de disponibilité se situe autour de 70 %, ce qui, compte tenu du vieillissement de certains parcs et du manque de maturité d'autres équipements, est tout à fait acceptable. Il considère que les coûts de MCO pourront être contenus dans les années à venir, notamment grâce à des mesures d'organisation (PEGP, réorganisation de la maintenance,...), compte tenu également des économies engendrées par la réduction d'effectifs du personnel se consacrant à la maintenance. Néanmoins, il faudra rester vigilant sur le matériel aéronautique.

Concernant les munitions, il a admis qu'elles vieillissaient et a reconnu une série anormale d'accidents sur les munitions de petit calibre. Cela reste néanmoins marginal : 37 ruptures d'étuis de cartouches sur les 5,56 mm, ce qui représente un accident pour 500 000 cartouches tirées, mais a conduit à l'interdiction d'emploi du stock fourni par une entreprise étrangère. Les cartouches sont actuellement en cours d'approvisionnement par cinq fournisseurs auxquels des lots de 5 à 10 millions ont été commandés, car plus personne en France ne fabrique les cartouches pour le FAMAS telles qu'elles ont été conçues à l'origine, c'est-à-dire avec une douille en acier. Demeure cependant un stock de quinze millions de munitions de ce type.

Concernant le successeur du missile Milan, le chef d'état-major a tout d'abord rappelé que le Milan n'était pas une mauvaise arme, mais qu'elle serait frappée d'obsolescence en 2015-2017, dès 2012 pour sa caméra de tir de nuit et dès 2011 pour son simulateur. L'armée de terre a exprimé le besoin d'un missile permettant le tir à partir d'un espace confiné et dans un mode « tire et oublie » : 76 postes et 380 missiles seront acquis à titre provisoire. Avant cela, une solution doit être trouvée pour remplacer définitivement le missile Milan.

S'agissant des VBCI, un régiment se compose de 64 VBCI et 8 VPC. Le chef d'état-major a confirmé que le 35è régiment d'infanterie était équipé, que l'équipement du 92è régiment d'infanterie était en cours et que, après lui, interviendrait celui du régiment de marche du Tchad. 99 véhicules sont livrés par an. Le VBCI n'est pas encore déployé en Afghanistan ou au Liban, d'une part, parce que la pertinence de son adaptation aux théâtres est à l'étude et, d'autre part, parce qu'il est nécessaire d'assurer six mois de préparation opérationnelle des équipages. Il a rappelé que le VBCI avait pour vocation de remplacer le char AMX 10P et non pas le VAB qui, lui, sera remplacé par le VBMR.

Concernant l'utilisation des canons CAESAR, il a indiqué que 8 canons de ce type étaient déployés en Afghanistan dont 2 en réserve à Kaboul et 2 pour chaque FOB (bases d'opérations avancées) tenue par les forces françaises. Chaque canon ayant une portée de 40 km, des munitions de 52 calibres suffisent à couvrir la totalité de chaque secteur. Les tirs déjà réalisés sont conformes aux spécifications du canon.

Le lance-roquettes unitaire (LRU) est un programme important, car il est essentiel pour les forces terrestres de pouvoir disposer d'une capacité de délivrer une charge unitaire à 70 km de distance par n'importe quelles conditions atmosphériques et 24 heures sur 24, avec une réactivité que ne garantissent pas d'autres moyens. La convention avec les industriels allemands de retrofitter les 26 lanceurs français a été signée, de même que les contrats nécessaires pour la fabrication de la roquette. Cela devrait coûter 150 millions d'euros, dont 90 millions pour le lanceur et 60 pour les roquettes.

Le VHM est un véhicule tout à fait remarquable qui, indépendamment de son utilisation sur le théâtre afghan, constitue le chaînon manquant entre l'engin de débarquement et la plage. Il permet également de s'affranchir complètement des axes routiers. Il y en a actuellement en très petites quantités en Guyane, pour la zone de protection de Kourou, et dans les Alpes, pour la brigade d'infanterie de montagne. La notification de la commande de 129 véhicules devrait être effectuée avant la fin de l'année.

Pour ce qui est du Tigre, trois hélicoptères ont été déployés en Afghanistan au standard 1, qui est le standard final, dans de bonnes conditions. La seule contrainte opérationnelle est celle de la rotation des équipages, qui est de trois mois.

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