a lui aussi rendu hommage aux trois soldats décédés en Afghanistan, alors qu'il y effectuait une visite avec le président Josselin de Rohan et M. Jean-Pierre Chevènement. Il a relevé la détermination au combat de nos troupes et leurs conditions de vie difficiles. Il s'est interrogé sur l'adéquation de rotations semestrielles. Il a également demandé des précisions sur la nature de la participation de l'armée de terre à la base française des Emirats arabes unis. Enfin, il a demandé s'il était vrai que les officiers généraux français étaient tenus à l'écart de la définition stratégique des opérations en Afghanistan.
En réponse, le général Irastorza a indiqué que la définition de la stratégie incombait aux politiques et non aux militaires. La mise à l'écart, souvent évoquée par une certaine presse, de trois officiers généraux français en Afghanistan ne correspond pas à la réalité.
Pour ce qui est de la durée des missions, celle de quatre mois s'est révélée, à l'usage, exposer davantage les soldats par un taux de rotation trop rapide et fragiliser les unités au moment des relèves. Il est en effet crucial, dans des missions qu'il a qualifié de « contrôle de zone » de s'approprier le terrain. La durée de la mission apporte l'expérience et augmente la compétence et la maîtrise des savoir faire. La France est en guerre, en Afghanistan, aux côtés des Afghans et non pas contre l'Afghanistan. Il est donc important de nouer des liens de confiance avec la population et cela prend du temps. Certes, les soldats sont fatigués mais ces missions d'une durée de six mois sont préparées en France pendant six mois et donnent lieu à des permissions durant cette phase ainsi qu'à une récupération assez longue au retour. Par ailleurs, les soldats ne peuvent être renvoyés en OPEX avant neuf à douze mois selon le théâtre considéré.
Concernant la base aux Emirats arabes unis, il a indiqué que l'état-major envisageait d'y envoyer ce qui se fait de mieux, et en particulier des unités équipées de CAESAR et de VBCI.