Intervention de Pierre Bernard-Reymond

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 6 octobre 2010 : 2ème réunion
Schéma national des infrastructures de transport — Audition de M. Jean-Louis Borloo ministre d'etat ministre de l'écologie de l'énergie du développement durable et de la mer

Photo de Pierre Bernard-ReymondPierre Bernard-Reymond :

J'approuve votre démarche stratégique, monsieur le Ministre. Une mutation de nos réseaux de transports est indispensable : il faut donner la priorité au ferroviaire. J'ai voté sans hésitation les deux lois « Grenelle », et en tant que maire de Gap, j'ai pris le virage du développement durable. Mais il faudra trouver un équilibre entre les projets.

Il est prévu de mener une concertation en saisissant le Comité national du développement durable et du Grenelle Environnement et le Conseil économique, social et environnemental, en organisant un débat sans vote au Parlement et en consultant les élus. Quelles seront les modalités de cette consultation ? Sera-t-elle laissée aux soins des préfets de région ou de département ?

En ce qui concerne l'autoroute A 51, je vous remercie d'avoir annoncé qu'il serait mis fin aux discussions bilatérales pour constituer un groupe de travail associant des représentants du ministère, des élus et des chefs d'entreprises. Il faut enfin réaliser le chaînon manquant entre Grenoble et Gap : sur 100 km, les véhicules ne peuvent circuler qu'à 50 km/h ! Le projet ne pose ni problème technique - le comité d'experts internationaux a donné son aval - ni problème financier, si l'Etat veut bien tenir compte des propositions des acteurs privés. L'un des critères fixés par le Grenelle est la décongestion des axes ; or la réalisation de ce tronçon permettrait d'alléger le trafic sur les grands axes de la vallée du Rhône ! La sécurité des conducteurs est en jeu : cinq accidents de car au pied de la côte de Laffrey ont fait 103 morts ! Autre critère du Grenelle : le désenclavement. Or les Alpes du Sud constituent une poche de sous-développement dans un Sud-Est français globalement prospère.

Au lieu d'achever ce tronçon, on parle de réhabiliter la N 85, l'ancienne « route Napoléon ». Mais ce projet est utopique : on ne transforme pas une route de montagne en axe international !

Depuis vingt-quatre ans que je m'intéresse à ce projet - le CIADT du 13 avril 1987 prévoyait déjà sa réalisation - douze ministres de l'équipement se sont succédé, mais un seul est venu sur place. L'administration, elle, n'a pas changé ; or elle ne nous est pas spontanément favorable.

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