Intervention de Joseph Giroud

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 27 avril 2010 : 1ère réunion
Loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche — Audition de M. Guy Vasseur président de l'assemblée permanente des chambres d'agriculture

Joseph Giroud, secrétaire général de l'APCA :

Nous avons délégué la politique agricole à l'Europe ; si celle-ci se refuse à renforcer l'agriculture européenne, nous n'y arriverons pas ! Il faut se battre et le ministre s'y est attelé. Nous devons multiplier nos efforts, sur le plan professionnel, avec nos collègues européens. En quinze ans, les États-Unis n'en ont pas fait autant que nous pour se plier aux règles de l'OMC ! Eux protègent leur agriculture quand la nôtre est très exposée ! La loi française et la politique européenne doivent avancer de pair.

- Si l'on ne va pas au bout de la démarche en matière de gestion des risques, en intégrant un maximum d'agriculteurs, et que l'on continue le démantèlement du fonds des calamités, le réveil sera douloureux. Même si le système n'offre pas une garantie suffisante, il a permis de sauver nombre d'exploitations.

- Les conseils d'administration des Safer comprennent des représentants des collectivités locales. Ce n'est pas la structure qui est en cause mais les décisions prises en son sein : on ne peut continuer à démembrer le foncier agricole à chaque changement de propriétaire ! Dans le Rhône, où la propriété est très atomisée et la pression urbaine forte, tout le monde compte sur la spéculation. Impossible de restructurer les exploitations pour installer un jeune !

- Le rapport de Jérôme Despey ouvre des pistes pour une meilleure promotion des vins à l'étranger. Les appellations peuvent aujourd'hui être un handicap ; la réforme de l'INAO n'a pas facilité les choses. Il faut des marchés avec des assises-produits suffisantes. Aujourd'hui, le négoce de terroir a disparu : c'est à l'interprofession d'être force d'organisation. En Afrique du Sud, il y a un seul exportateur, qui s'offre les têtes de gondole sans problème ! Il nous faut une organisation plus efficace, pour cesser de subir la crise.

Enfin, vous avez évoqué le traitement des personnes dans les sociétés. Aujourd'hui, il faut une addition de surface pour bénéficier des prêts bonifiés. Ce n'est même pas la peine pour un jeune d'entrer dans le système ! Il faut privilégier la valeur ajoutée, à travers les cultures spécialisées, l'irrigation ou la transformation et la vente directe. Le projet économique doit primer sur la surface ! Si l'on veut limiter la concentration, il ne faut pas imposer à un jeune qui veut rentrer en Gaec avec son père d'apporter de la surface supplémentaire ! Nos propositions vont dans ce sens.

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