Il est temps de refonder l'organisation de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture en fonction de l'enjeu alimentaire, le terme « alimentation » figurant dans l'intitulé de vos fonctions, Monsieur le ministre. C'est cette notion qui donne sa légitimité à l'intervention publique. La PAC deviendra bientôt la PAAC, politique alimentaire et agricole commune. Nous devons, pour notre part, développer notre potentiel de production et des filières de qualité, pour répondre à une forte demande des consommateurs. En mettant l'accent sur la transformation, on augmente la valeur ajoutée...Or notre potentiel de production est bridé par les quotas et l'effort de pêche pour reconstituer les stocks halieutiques. Il y a beaucoup à faire dans l'aquaculture ; la production actuelle de nos élevages est ridiculement faible, surtout si l'on considère le volume des importations de poisson ! La France doit engager une politique aquacole ambitieuse.
Entre le premier maillon de la filière et le dernier, le déséquilibre est patent. Or comment survivre en perdant de l'argent ? La gouvernance des filières est perfectible et l'empilement des structures n'est pas satisfaisant.
Mais les charges sont l'élément le plus important, elles constituent un boulet au pied de notre économie et sont une source de vulnérabilité... Les charges doivent peser aussi sur les produits importés. Nous nous pénalisons nous-mêmes en refusant de changer les règles alors que la concurrence internationale fait rage. Nous avons tout à y gagner, nous qui sommes la deuxième puissance économique maritime après les Etats-Unis. Il importe de couvrir nos besoins et de songer que la population mondiale en croissance sera de plus en plus nourrie par des produits tirés de la mer.