Cela devient le Grand Magic Circus. On a perdu la culture du respect républicain des chiffres !
J'étais à Saint-Etienne la semaine dernière, pour le cinquantième anniversaire de la fédération nationale des centres culturels communaux. Tous les participants déploraient la situation actuelle. Assez de plaintes ; il est temps de porter plainte ! J'étais hier au vingtième anniversaire de la mort de Michel Guy. Tous les hauts fonctionnaires les plus âgés présents regrettaient cette époque révolue. Il est temps de passer de la peine à la colère ! J'étais dimanche à l'anniversaire du Festival d'Aubervilliers « Pour éveiller les regards ». Hier, on a voulu prendre 130 millions au CNC, alors que le cinéma est le seul secteur où public et privé s'entendent ! C'est la première atteinte à un tel établissement depuis la libération !
Je comprends que les collectivités, découragées, souhaitent que l'État les laisse agir comme elles l'entendent, mais il faut agir comme il sied. L'État a contribué à l'élaboration historique d'un grand professionnalisme. Je suis pour une responsabilité de l'État, publique et nationale.
Désormais, on ne parle plus de « culture pour tous » mais de « culture pour chacun »... Pour ma part, je suis, comme Camus, « solitaire et solidaire » : n'être que solitaire, c'est la solitude ; n'être que solidaire, la servitude !