Intervention de amiral Pierre-François Forissier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 10 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition de l'amiral pierre-françois forissier chef d'état-major de la marine

amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la marine :

La Marine bénéficie de certains crédits de l'Union européenne permettant le financement partiel des tâches que vous avez évoquées. C'est le cas pour les patrouilles effectuées au profit de notre flotte de pêche. L'agence Frontex finance également une partie de nos missions de prévention de l'immigration clandestine. Cependant, je constate que d'autres pays européens, comme l'Italie ou l'Espagne, obtiennent de cette agence des crédits bien supérieurs à ceux que la France recueille. En revanche, les autres ministères ne contribuent pas, pour l'instant, au financement de ces missions, car les outils informatiques requis ne sont pas encore élaborés, et les mentalités n'ont pas suffisamment évolué. Je rappelle que nous nous situons dans une période transitoire entre le régime de l'ordonnance de 1959 et les nouvelles règles budgétaires introduites par la LOLF (loi organique relative aux lois de finances). Celle-ci est en application depuis 2006, et on estime à une quinzaine d'années cette période transitoire, durant laquelle seront mis en place les « tuyaux » qui permettront l'attribution de financements d'un ministère à l'autre. La LOLF prévoit également la mise en place d'une comptabilité analytique pour chacune des grandes organisations de l'Etat. La Marine dispose déjà d'un bilan comptable de cette nature, dont les résultats ne sont pas entièrement fiables du fait de l'inadaptation actuelle des outils informatiques de l'Etat. D'ores et déjà, la Marine a une comptabilité analytique qui fonctionne et qui permet la traçabilité de la dépense.

Mon armée est aujourd'hui locataire de l'hôtel de la Marine, et paie, à ce titre, un loyer à France-Domaine. Il a parfois été évoqué un déménagement vers des constructions provisoires de ces locaux avant même le transfert de notre état-major à Balard. Cette perspective ne peut être retenue, car je dois pouvoir disposer, en tant que chef d'état-major, d'un immeuble sécurisé, garantissant le secret défense. L'avenir de ce bâtiment, à partir de notre future installation à Balard, m'échappe ; je formulerai cependant deux remarques : d'une part, il ne me semble pas opportun de le transformer en musée, car ces locaux ont vu depuis plus de deux cents ans, la Marine naviguer sur l'avant et préparer l'avenir, et, d'autre part, le caractère prestigieux des salons constitue, au profit du CEMM comme à celui de l'ensemble du monde maritime français, un outil de rayonnement. J'y reçois, à ce titre, mes collègues étrangers, ce qui représente un usage occasionnel se limitant à une quinzaine de réceptions par an.

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