Vous nous dites devoir par solidarité faire des économies budgétaires au même titre que tous les budgets de l'État, mais Mme Pécresse, la semaine dernière, nous a confirmé que son propre budget échappait à cette obligation. L'université exige une mobilisation exceptionnelle, mais n'est-ce pas le cas aussi de l'école ? Toutes les études démontrent que notre école doit faire des progrès, que ses résultats ne sont plus ce qu'ils étaient, en particulier dans le primaire, comme le montrent les tests PISA !
Vous avez évoqué le modèle unique pour l'école, que M. Reiss souhaite réformer : pouvez-vous nous en dire davantage ?
Je déplore, ensuite, la baisse des crédits pédagogiques, en particulier dans le primaire. Ces crédits sont nécessaires aux expérimentations dont vous vantez les mérites : si vous les diminuez, les écoles devront y renoncer, ou bien elles devront se tourner vers les collectivités locales. Je déplore également la baisse des crédits pour la formation des enseignants.
J'avais critiqué la « mastérisation » et mes craintes s'avèrent fondées. J'ai la chance d'en avoir fait une expérience personnelle, avec ma petite-fille qui est au CM1 dans une école de la région parisienne : sa maîtresse partie en congé maternité a été remplacée par un enseignant formé à bac+5 qui a donné un devoir de géographie sur l'Europe dont je vous passe le détail, tant il confine au ridicule pour des enfants de 7 ans ! Je vous alerte sur les dangers de ce type de fonctionnement !
Je déplore, encore, que la scolarisation à 2 ans ne puisse que reculer, alors que ses effets bénéfiques sont partout reconnus et qu'elle passe pour une priorité.
J'attire votre attention, enfin, sur les effets de la réforme des retraites : je connais plusieurs enseignantes mères de trois enfants, qui vont prendre leur retraite en juin, pour ne pas être pénalisées par l'allongement de deux ans de la durée de service. Attendez-vous à des départs en retraite plus nombreux !