Si j'imitais Mme Pécresse, sachant que l'éducation nationale représente la moitié des effectifs de la fonction publique, le non-remplacement d'un départ sur deux à la retraite dans la fonction publique n'aurait plus grand sens... Cependant, je vous rappelle que notre pays compte 45 000 enseignants de plus qu'au début des années quatre-vingt dix, mais 700 000 élèves de moins : le taux d'encadrement a considérablement augmenté.
Il ressort des tests PISA que les pays en tête de classement ne sont pas ceux qui consacrent les plus gros moyens au système éducatif ; du reste la Cour des comptes s'interroge plutôt sur la répartition des ressources et sur notre capacité d'intervention ciblée, par exemple pour combattre l'échec scolaire.
Tous les ministères doivent réduire leurs dépenses de fonctionnement : or les crédits pédagogiques n'étaient pas toujours consommés, vous connaissez ces trésoreries abondantes et dormantes, provenant des dotations de l'État et de la région. Je rappelle que, dans tous les budgets, selon la lettre de cadrage du Premier ministre, les crédits d'intervention doivent diminuer de 10 % ! Quant aux crédits correspondant à la formation initiale des enseignants, nous avons pu les réduire parce qu'une partie est prise en charge par l'enseignement supérieur dans la cadre des masters ; les financements des postes de professeurs stagiaires après le concours relèvent, eux, de mon ministère.
Rien n'a changé depuis 2005 quant à la scolarisation des enfants de 2 ans. Ceux qui ont atteint cet âge le jour de la rentrée scolaire peuvent être admis, dans la limite des places disponibles. Les moins de 3 ans sont accueillis, en priorité, dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP) et les milieux ruraux dépourvus de nombreux services aux familles. Il est vrai que l'accueil des petits tend, sur la longue période, à se réduire.
Je présenterai le 25 novembre prochain, au salon de l'éducation, le plan numérique. Certaines mesures m'ont été inspirées par le rapport Fourgous, comme les ressources pédagogiques et la formation des enseignants. Je travaille sur ce sujet avec l'association des régions de France et celle des départements. Tout le monde souhaite une meilleure coopération. Un accord cadre national sera élaboré, décliné ensuite par les présidents de région et les recteurs d'académie.
M. Bodin me rassure : je suis cohérent avec moi-même ! Je me réjouis de ma reconduction à la tête de ce ministère où l'action exige du temps et une volonté constante, pour vaincre les lourdeurs et les inerties administratives. Quintupler le nombre d'internats d'excellence, cela s'appelle du volontarisme, reconnaissez-le !
Les RASED n'ont pas été supprimés mais leur nombre réduit. Le secteur privé fonctionne sans ces réseaux mais il accueille lui aussi des élèves en grande difficulté éducative.