Intervention de Didier Boulaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition du général elrick irastorza chef d'état-major de l'armée de terre

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Au sein du programme 212, il m'apparaît que les investissements liés aux restructurations pénalisent l'entretien courant des casernements de l'armée de terre. Dans un récent rapport commun, les commissions sénatoriales des finances et des affaires étrangères et de la défense, ont exprimé des réserves sur le projet Balard. Il semble, notamment, que les états-majors d'armées craignent de ne pas disposer de locaux adaptés à leurs besoins. Enfin, quel est l'état réel du parc de VAB, et du parc de Leclerc ?

Général Elrick Irastorza - Il est certain que la restructuration des régiments pèse sur les crédits d'infrastructure dévolus à l'armée de terre. Avant la réorganisation, ils étaient de 450 millions d'euros par an. En 2010, ces crédits se montaient à 550 millions d'euros, dont 260 consacrés à cette restructuration. Il reste donc 290 millions pour l'entretien courant des bâtiments, dont la moitié n'est toujours pas engagée, ce qui les ramène à une somme insuffisante de 150 millions. Sur trois ans, c'est donc l'équivalent d'une année d'investissement de perdue.

S'agissant de Balard, l'armée de terre a une position un peu particulière puisque déjà colocalisée avec l'État major des armées, boulevard Saint-Germain. Elle perçoit tous les bénéfices d'être avec l'EMA et le CPCO. Le regroupement de tous les états-majors à Balard relève du bon sens dès lors qu'il est techniquement réalisable. Je ne suis pas préoccupé en termes de fonctionnement.

Sur les 406 chars Leclerc perçus, 254 restent en service, dont 240 dans les régiments, et 14 dans les écoles. Un régiment c'est donc 60 chars mais seulement 18 y sont en dotation permanente pour l'instruction courante. Les autres sont répartis dans les deux centres d'entraînement situés en Champagne et en Provence, au parc d'alerte et au parc de gestion, qui constitue le poumon du système. Cette politique novatrice découle de la PEGP (politique d'emploi et de gestion des parcs). Pour les VAB, 3 500 sont actuellement en service. Nous en avons de tous types : HOT, canon de 20, sanitaire, PC, Génie, SIC,... 1 600 VAB dont 1 000 VAB infanterie ont été revalorisés à mi-vie ; de plus, des VAB aménagés en poste de commandement seront modifiés pour devenir des VAB du rang, utilisables dans l'infanterie. Le parc global devrait progressivement diminuer jusqu'en 2025. Le blindé 6 roues Sagaie a été retiré de l'emploi opérationnel pour servir comme matériel de substitution. Les AMX-10RC viennent d'être rénovés, le 256e et dernier vient d'être livré. Pour l'artillerie, 32 AUF1 seront conservés.

Pourquoi ne pas détruire les chars inutilisés ?

Général Elrick Irastorza - La décision de conserver ou de démanteler les chars retirés du service ne relève pas de mon autorité.

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