Intervention de Michel Miraillet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition de M. Michel Miraillet délégué aux affaires stratégiques

Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la défense :

Je pense pour ma part qu'il s'agit d'une crise grave. L'Iran a mené, en cherchant à les dissimuler à l'AIEA, un grand nombre d'activités dans le domaine nucléaire qui n'ont pas de débouché civil et convergent pour accréditer l'hypothèse d'un programme militaire, probablement initié par le régime dès la guerre avec l'Irak à la fin des années 1980. Le fait qu'un pays signataire du traité de non-prolifération (TNP) ait voulu tromper la communauté internationale est en soi inacceptable. Mais le problème ne se limite pas à l'Iran. D'autres pays de la région pourraient à leur tour se lancer dans des programmes nucléaires à visée militaire, avec comme résultat un bouleversement de l'ordre stratégique dans cette partie du monde et des risques de déstabilisation. Les répercussions d'une éventuelle accession de l'Iran à l'arme nucléaire se feraient sentir à plusieurs niveaux : le poids stratégique que donnerait au régime iranien la menace de l'usage de l'arme nucléaire ; la perception qu'auraient les autres pays de la région de leur propre sécurité ; l'effet désastreux qui en découlerait pour le TNP.

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