Intervention de Michel Miraillet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 3 novembre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition de M. Michel Miraillet délégué aux affaires stratégiques

Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la défense :

En ce qui concerne le concept stratégique, le Secrétaire général, M. Rasmussen, a préparé un projet équilibré, sous la forme d'un document d'une douzaine de pages, qui a été plutôt bien accueilli par les nations. Il y a de nombreux points de consensus, notamment la réaffirmation du caractère fondamental de la défense collective. Le projet plaide également pour une relation ouverte, décomplexée, avec la Russie.

L'un des débats sous-jacent porte sur le rôle de la dissuasion nucléaire dans la stratégie de l'Alliance. Le Secrétaire général comme la plupart de nos alliés sont comme nous convaincus que l'Alliance atlantique, Alliance militaire et non pas forum de désarmement, doit demeurer une alliance nucléaire tant que les armes nucléaires existeront. Dans le contexte international incertain que nous connaissons, la France souhaite que le rôle fondamental de la dissuasion nucléaire soit rappelé. Par ailleurs, nous considérons que la défense antimissile balistique peut compléter la dissuasion nucléaire, mais elle ne saurait en aucun cas s'y substituer comme certains de nos alliés, qui surestiment volontairement la capacité du système dont l'Alliance pourrait décider le principe du lancement à Lisbonne, voudraient s'en convaincre

S'agissant de la défense antimissile balistique, vous avez évoqué, Monsieur le Président, la position turque sur l'évaluation de la menace. Tout en soutenant la mise en place d'une couverture aussi complète que possible contre la menace balistique, Ankara ne souhaite pas singulariser la menace iranienne pour des considérations politiques régionales. Le point devra être réglé à Lisbonne.

Pour ce qui est des « briques » susceptibles d'être apportées par la France, nous avons en premier lieu l'Aster 30, dont les performances peuvent répondre à des besoins qui ne sont pas couverts par le SM-3 américain. Le démonstrateur spatial Spirale s'avère très prometteur et suscite un fort intérêt de la part de nos partenaires américains. Nous allons également lancer un démonstrateur de radar très longue portée pour l'alerte avancée. Par ailleurs, l'industrie française est présente, à travers Thales Raytheon Systems, dans l'unique société capable, à ma connaissance, de réaliser le système de commandement et de contrôle (C2) de la défense antimissile de l'OTAN, qui sera financé en commun par les pays de l'Alliance.

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