Notre débat le montre, s’il y a un domaine où la confrontation des options est particulièrement vive, c’est bien celui de l’organisation future des transports publics de voyageurs.
D’un côté, une « Société du Grand Paris » se voit confier pour mission essentielle la construction et l’exploitation d’un super-métro. De l’autre, les Franciliennes et les Franciliens eux-mêmes expriment des attentes et des exigences fortes en matière d’amélioration de la qualité de la desserte par les transports publics, de développement des infrastructures et des alternatives à l’usage de l’automobile.
D’un côté, trois taxes nouvelles viennent empiéter sur les ressources naturelles des collectivités territoriales. De l’autre, le versement transport offre un levier permettant de répondre aux besoins d’un aménagement plus équilibré du territoire francilien et de mieux prendre en compte la réalité des déplacements de ses habitants.
Avec cet amendement portant sur le versement transport, nous voulons dégager des moyens financiers durablement mobilisés pour répondre aux attentes des Franciliens.
Deux priorités sont clairement affirmées, notamment depuis le 21 mars dernier.
La première porte sur le développement d’une offre sociale de transport public, passant par une tarification moins élevée et, notamment, la mise en place d’un titre unique de transport à moindre coût, assorti d’une prise en charge intégrale ou partielle pour des publics prioritaires. Ce titre unique, ce passe Navigo à 45 euros ou à 60 euros, représente un coût qui ne peut être financé qu’en faisant appel à la source naturelle de financement solidaire, c’est-à-dire l’entreprise, où se crée la richesse de l’économie francilienne.
La seconde priorité porte sur la modernisation des réseaux existants et l’extension de l’offre de transports publics. On ne peut laisser les usagers de la ligne 13 du métro continuer de subir les conditions de transport qu’ils connaissent aujourd’hui. On ne peut laisser les usagers de la ligne C du RER continuer de subir les effets du « nœud » de Juvisy. On ne peut pas non plus laisser les habitants de l’est du Val-d’Oise privés de tout lien entre le réseau Paris-Nord et la ligne B du RER, tant que n’aura pas été réalisé le barreau de Gonesse. Et je pourrais multiplier les exemples.