Intervention de Amiral Edouard Guillaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 14 octobre 2010 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2011 — Audition de l'amiral edouard guillaud chef d'état-major des armées

Amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées :

Pour les dépenser en créant deux régiments supplémentaires de génie, pour construire les pistes ?

La troisième catégorie de drones est celle des Male. Nous avons acheté des Heron, israéliens : le vecteur est importé mais la charge utile est faite en France. Le résultat est le Harfang, dont trois sont employés en Afghanistan ; le quatrième est installé à Cognac, pour l'entraînement. Ce drone a été livré avec quatre années de retard, imputable aux industriels, et il ne correspond plus aux besoins opérationnels. Nous avons engagé une coopération avec les Allemands, autour du projet Advanced UAV, mais les prix ont explosé : EADS nous a présenté une facture quatre fois plus élevée que ce qui avait été prévu par la loi de programmation. Et nos partenaires allemands ont préféré acheter sur étagère. La nouvelle version du Heron, vecteur et capteurs, ou vecteur équipé de nos capteurs, revient à deux fois le prix prévu. Enfin, Dassault conduit un groupe de sept pays, dont la Suisse, la Grèce, la Suède, et met au point un démonstrateur le « Neuron ». Les Britanniques ont acheté en leasing des Predator, comme les Italiens et les Allemands.

Aujourd'hui, cependant, il y a du nouveau avec les Britanniques et nous avons un calendrier conjoint ; la volonté politique existe des deux côtés de la Manche, la volonté industrielle également, chez BAe et Dassault-Thales. Nous pourrions aboutir à un équipement commun en 2018 ou 2020. Comment tenir, entre temps, après le Harfang ? Nous avons demandé des vecteurs supplémentaires à EADS, mais nos besoins se situent en 2013 et 2014 : si le matériel intérimaire arrive en 2015 ou 2016, la jonction ne sera pas faite. Si nous achetons aux Américains, on clamera que les armées ne soutiennent pas l'industrie française : quel dilemme ! Nos hommes, sur le terrain, attendent.

S'agissant de la connaissance et de l'anticipation, cette fonction couvre le domaine spatial, mais aussi les écoutes, les radars longue portée, etc. Le recrutement de 700 agents de haut niveau est en cours, nous ne pouvons aller plus vite faute d'un vivier suffisant ! Les satellites Helios subissent les effets des lois de Kepler et tomberont bientôt, si bien qu'en 2016, nous devrons impérativement disposer de nouveaux satellites Musis en orbite. Enfin, Spirale, Elisa sont en cours de développement. Pour la détection des départs de missiles, nous devons être autonomes. Le démonstrateur spatial d'alerte avancée Spirale va au-delà de nos espérances en qualité, précision, durée de vie. Quant aux systèmes d'observation, le programme de satellites Musis, est européen... en théorie, car nos partenaires traînent les pieds. Nous avons pour notre part provisionné les sommes nécessaires pour assurer le remplacement d'Helios, les autres s'accrocheront à notre convoi plus tard...

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