C'est un évènement qui va marquer profondément la politique japonaise. Parmi nos interlocuteurs, M. Kenichi Ohmae a été très critique vis-à-vis du gouvernement et a dénoncé les liens entre le ministère, les autorités et l'entreprise Tepco. Le Premier ministre Kan a annoncé un effort important en faveur des énergies renouvelables mais les ressources du Japon en la matière sont assez limitées ce qui implique nécessairement l'existence d'une policy mix. Une sortie du nucléaire conduirait à une envolée de plus de 50 % des prix de l'électricité.
Une des leçons que je tire de notre mission est l'extraordinaire courage de la population, sa discipline et sa capacité de résilience. On imagine mal ce qui se serait passé en France dans des circonstances identiques. Il n'en demeure pas moins que cette crise a généré un profond sentiment de méfiance et une perte de confiance dans les autorités politiques. Tous les observateurs s'accordent à penser que les jours du gouvernement Kan sont comptés. La crise accentue ainsi l'instabilité politique du Japon.