Intervention de Jean-Claude Carle

Réunion du 9 février 2012 à 9h30
Débat sur la situation de l'industrie automobile en france

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

… sous l’égide du syndicat national du décolletage et en particulier de son président, Lionel Baud.

Au niveau national, le décolletage représente 600 entreprises et 14 000 emplois, dont plus de 400 entreprises et plus de 8 000 emplois dans la seule Haute-Savoie. Quant à la sous-traitance mécanique au sens le plus large, elle représente plus de 800 entreprises et 23 000 salariés en Haute-Savoie. Ces chiffres montrent bien, monsieur le secrétaire d'État, que le « produit en France » est essentiel et incontournable pour l’emploi dans notre pays.

Les Européens se sont fixé une ambition commune, celle d’atteindre 20 % du marché européen du véhicule neuf en 2020, avec des véhicules propres, hybrides ou électriques. On voit bien le bénéfice que les entreprises industrielles françaises et européennes peuvent tirer de cette nouvelle compétition internationale pour le véhicule du futur. En effet, celle-ci nécessite un très haut niveau de technologie et donc de recherche. D’une certaine façon, elle replace notre pays dans une position plus favorable face à la concurrence des pays émergents.

Toutefois, si nous voulons profiter de ces nouvelles opportunités, peut-être faudrait-il que tous nos grands constructeurs adoptent la même attitude – une attitude citoyenne –, afin de garantir la compétitivité de l’industrie automobile française.

En tant qu’ancien salarié du groupe Renault, dans lequel je suis resté vingt ans, quelle n’a pas été ma stupéfaction lorsque j’ai entendu les propos tenus par M. Carlos Ghosn en 2010, dans le cadre d’un entretien avec le Financial Times. Il a en effet déclaré que « Renault [n’était] plus un constructeur français ». Cette déclaration est étonnante de la part de quelqu'un qui a tendu la sébile au Gouvernement pour bénéficier du plan de sauvetage de l’industrie, et a pris alors des engagements de non-délocalisation. De tels propos ne me semblent guère acceptables, monsieur le secrétaire d'État, d’autant que, aujourd'hui, le coût de la main-d’œuvre ne dépasse plus 25 % du prix de revient d’une voiture. Ces propos constituent une incitation à la délocalisation ; ils mettent en péril l’avenir de tout le réseau des sous-traitants, et donc des milliers d’emplois.

Dans le même temps – Valérie Létard l’a rappelé –, le constructeur japonais Toyota, installé à Valenciennes, prouve qu’il est rentable de produire en France. Il y a quelques semaines, en déplacement à Sallanches, où le fabricant de skis Rossignol, dont les capitaux sont pourtant américains et australiens, a relocalisé une partie de sa production, le Président de la République a défendu le « produire en France » plutôt que l’« acheter français » : il a insisté sur le lieu de fabrication du produit plutôt que sur sa nationalité.

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