Intervention de Alain Anziani

Réunion du 31 janvier 2012 à 14h30
Remboursement des dépenses de campagne de l'élection présidentielle — Discussion en nouvelle lecture d'un projet de loi organique dans le texte de la commission

Photo de Alain AnzianiAlain Anziani :

Il faut donc prendre en considération toutes les étranges dépenses qui pèsent sur l’actuelle campagne présidentielle et qui sont provoquées par quelqu’un qui n’est pas encore candidat… Telle est bien la difficulté à laquelle nous sommes confrontés au moment de l’examen du présent projet de loi organique : évoquer les dépenses occasionnées par la campagne présidentielle, sans, pour autant, avoir le droit de parler des dépenses cachées.

C’est vrai, la majorité actuelle n’a pas encore juridiquement et comptablement de candidat. Et pourtant, qui, dans cette assemblée, a le moindre doute sur la candidature du président sortant ? On pourrait même aller un peu plus loin. En effet, Mme Merkel semble connaître parfaitement l’agenda et les rendez-vous du Président de la République au cours de la présente campagne électorale.

Est-ce en qualité de chef d’État que Nicolas Sarkozy critique d’autres candidats ? Est-ce en tant que Président de la République qu’il s’en est pris, à Tricastin, à l’accord entre les socialistes et Europe écologie-Les Verts et, à Toulon, aux trente-cinq heures ?

Tous ces points doivent être envisagés, car même si la majorité actuelle n’a pas encore de candidat, la facture est déjà élevée. Mme Assassi l’a souligné tout à l’heure, le coût des déplacements présidentiels est non négligeable. À cet égard, la Cour des comptes a estimé le coût d’un tel voyage à 93 000 euros. Et ce montant n’intègre ni les dépenses prises en charge localement, comme la location du Zénith à Toulon ou l’affrètement d’une quinzaine de cars reconnu par le trésorier UMP de la fédération du Var, ni la protection policière, évaluée à plus de 200 000 euros, prise en charge par le budget de l’État.

Hormis les déplacements, j’ai parlé, en première lecture, des sondages et des collaborateurs. Si vous me permettez cette expression, j’en remettrai une couche ! Quand, lors de son tour de France, M. Henri Guaino s’est permis très récemment de critiquer François Hollande et de lui reprocher de défendre des modes d’enseignement non républicains, parlait-il en tant que conseiller spécial de la présidence de la République ? Et que penser de la douzaine de personnes qui, selon le journal Le Monde, travaillent à la campagne numérique de celui qui n’est pas encore candidat ? Devons-nous passer tous les frais engagés par pertes et profits ? N’y aurait-il pas un problème de démocratie ?

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