Si la loi n° 2010-626 encadrant la profession d’agent sportif a effectivement permis de réaliser une avancée au regard de l’objectif affiché, les membres du groupe socialiste ont toujours soutenu que la transparence et l’éthique exigeaient d’aller plus loin dans l’encadrement de cette profession.
Cette loi n’ayant envisagé le rôle de l’agent sportif que dans sa dimension mercantile et financière – un intermédiaire dans le cadre de la conclusion d’un contrat –, la mission première d’un tel agent, à savoir la mission de conseil et d’assistance au sportif, a été complètement laissée de côté. C’est une des raisons pour lesquelles la loi a autorisé le paiement de la rémunération de l’agent sportif par les clubs.
Je rappelle que ce texte a légalisé une pratique jusque-là illégale, au motif que la législation n’était pas respectée et que certains sportifs – en l’occurrence, des joueurs de football – ne souhaitaient pas acquitter eux-mêmes les honoraires de leur agent.
Or nous estimons que, pour remplir pleinement sa mission de conseil dans la carrière d’un sportif, y compris un joueur de football, l’agent sportif doit être le plus indépendant possible des clubs, ce qui est antinomique avec son paiement par ces derniers. L’agent doit défendre les intérêts des footballeurs, en particulier lorsqu’ils sont jeunes, face aux dirigeants du club, notamment de son président.
Nous sommes bien conscients que tout le monde trouve son compte à la pratique qui a cours : l’agent, qui est sûr d’être payé à temps par le club, le joueur, qui n’a plus à gérer cette démarche, et le club, qui peut disposer par ce biais d’un moyen de pression supplémentaire, voire d’un moyen de chantage.
Obliger les joueurs à prendre en charge eux-mêmes le paiement de leur agent contribuerait à rééquilibrer les relations de pouvoir et à limiter les conflits d’intérêts. Cela supprimerait également la pratique des « rémunérations chantage » payées par les clubs à des agents…