La conversion des titres grecs ne doit pas trop nous inquiéter : les pressions sont fortes sur le privé. Je crois que le cap sera franchi, même si de nombreux procès doivent suivre, qui feront le bonheur des avocats internationaux.
Calmera-t-on pour autant les marchés ? J'en doute. Notre organisation reste trop complexe. Les remarques qui m'ont été livrées par une agence de notation sont justes : elle constate que la BCE n'est pas la Fed et que le risque systémique est assumé par les Etats-nations qui, peu vertueux sur leurs titres, ne sont guère crédibles à prétendre contrôler leurs homologues.
Cessons de nous raconter des histoires. Il faut à l'Europe des institutions compréhensibles par le monde, et par ses propres citoyens. Sinon, nous nous condamnons à jouer un théâtre d'ombres qui ne fait que masquer notre impuissance politique.
Les propos de M. Rajoy ? Ils ne me choquent pas, s'il tient un discours de vérité. Le fait est que l'Espagne a un problème avec ses régions, qui sont allées trop loin dans les déficits... Alors que nos politiques publiques ont été un tissu de combines, qui convaincra-t-on en clamant que l'on va user du bâton ? Ce qu'il faut désormais, c'est mettre en place de vraies procédures et accompagner les Espagnols s'ils vont dans le bon sens.
Tout cela suppose, faut-il le préciser, que nos prévisions macroéconomiques à tous cessent d'être suspectes.