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Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, au fil des décennies, la France demeure l’un des principaux pays contributeurs à l’aide publique au développement. Nos collègues rapporteurs ont rappelé cet état de fait, illustré par une aide totale de 15, 3 milliards d’euros comptabilisée en 2022. Malgré des finances publiques contraintes, j’observe avec satisfaction une absence de renoncement. Certes, les crédits de la mission « Aide publique au développement » stagnent dans le projet de loi de finances pour 2024, mais cela doit...
...mbres, parmi lesquels la France. Aussi la mobilisation financière doit-elle être au rendez-vous. La France poursuit des efforts constants. Devons-nous, pour autant, nous inquiéter des difficultés à atteindre l’objectif, initialement fixé par la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales ? Ainsi, la proportion de 0, 7 % du RNB attribué à l’aide publique au développement a désormais pour horizon 2030, et non plus 2025. De nouveaux défis s’ajoutent aux problèmes durables de pauvreté : drames humanitaires liés aux conflits en Ukraine ou dans la bande de Gaza, retour des crises de la dette dans plusieurs pays africains et effets accélérés du changement climatique. Face à ces enjeux, au-delà des montants budgétaires, que devons-nous attend...
...e est-elle bien concentrée sur les 19 pays prioritaires identifiés, quasiment tous situés en Afrique ? Le Sénat a souvent souligné la difficulté à transcrire les priorités géographiques dans les faits ; de fait, il n’y a pas si longtemps, les pays les plus pauvres ne recevaient que 15 % de notre aide publique au développement. Pourtant, aux termes de l’article 2 de la loi du 4 août 2021, 25 % de l’aide programmable devra bénéficier à ces pays en 2025. C’est le choix de la France, que mon groupe partage. Cela dit, ne cachons pas que certains de ces choix sont parfois amers. Je pense à ce qui se passe au Mali, pays dans lequel l’image de la France est injustement abîmée. Il convient toutefois de ne pas renoncer. Ne mettons pas en avant nos liens passés avec le continent africain, ce qui a parfo...
...rès de la moitié des habitants de la planète sont toujours en situation de grande fragilité, une réalité que la pandémie de covid pourrait aggraver. Or nous savons bien que la misère est source de conflictualité dans de nombreuses régions du monde. Il est ainsi peu surprenant de voir le terrorisme islamiste s’enkyster au Sahel, où se concentre la majorité des PMA, les pays les moins avancés. Si l’aide au développement a par essence une vocation humanitaire, je soulignerai qu’elle est aussi un gage de stabilité politique pour les pays aidés et, par ricochet, pour la sécurité de tous. Pour le dire autrement, je citerai François Mitterrand.
Un jour après le 10 mai, c’est possible ! Il s’exprimait ainsi lors d’une conférence des Nations unies : « La solidarité pour le développement m’apparaît tout à la fois comme la clé de notre avenir commun et comme une nécessité pour chacun. » La France doit donc continuer plus que jamais à tenir son rôle de grand contributeur de l’aide mondiale. En 2017, le Président de la République a fixé un cap : porter l’aide publique de la France à 0, 55 % de son revenu national brut. Nous nous en réjouissons. Vous l’avez rappelé, monsieur le ministre ; notre aide atteindra 12, 9 milliards d’euros en 2020, soit 0, 56 % du RNB, objectif atteint, et une première marche pour atteindre 0, 7 % d’ici à 2025… Dans ce contexte, nous attendions ...
Depuis plusieurs années, l’aide mondiale au développement a pris un tournant, en intégrant la problématique du développement durable dans ses stratégies. C’est en particulier le cas depuis 2015, année où le programme d’action d’Addis-Abeba a insisté sur l’importance des actions en faveur du climat. Les objectifs de développement durable adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 ont confirmé cette orientation. Je n’oublie pas l’ac...
L’article 1er, qui définit notamment les grands axes de la programmation financière de la politique solidaire, précise que les moyens transitant par la société civile devront doubler en 2022 par rapport à 2017. Cette évolution correspond à l’objectif fixé par le dernier Cicid. L’aide publique au développement bilatérale de notre pays qui transite par la société civile française et internationale connaît actuellement une trajectoire ascendante, ce qui est une bonne chose : 460 millions d’euros en 2019 contre 241 millions en 2016. Cette évolution positive souligne l’importance du soutien qu’apporte la société civile au développement solidaire ; l’article 2 bis introduit ...