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Interventions sur "lanceur" de Bruno Sido


23 interventions trouvées.

La France – seule, au début, avec le CNES, puis avec nos partenaires européens, dans le cadre de l’ESA – a réussi à mettre en place une politique spatiale performante et ambitieuse. Les lanceurs Ariane 4 et 5 en sont l’expression la plus achevée. Les entreprises européennes ont aussi conçu des satellites de très grande qualité et très performants. Cette politique, soutenue continûment par les États partenaires, nous a permis d’être indépendants, tant dans le domaine civil que sur le plan militaire. Enfin, grâce à la France, l’Europe dispose, à Kourou, en Guyane, d’une remarquable base...

Le fait est que SpaceX, largement soutenu par la NASA, maîtrise la récupération et la réutilisation du premier étage, ce qui est préjudiciable à la compétitivité de notre lanceur par rapport à celui des Américains. En outre, l’organisation industrielle de SpaceX – j’invite quiconque à aller voir à quoi elle ressemble – est incomparablement supérieure à la nôtre, Europe oblige. Cela se traduit très nettement dans les coûts. En 2014, nous – comme le CNES, d’ailleurs – portions sur SpaceX un regard plein de condescendance. Regardons où ils en sont aujourd’hui ! Dès lors, ...

... d'Escatha nous avait pourtant rappelé qu'il n'y avait jamais eu d'échec avec la poudre. Fort heureusement, nous avons tout de même prévu le ré-allumable pour les étages supérieurs. Ceci ne nous a pas empêchés de rester beaucoup plus chers que SpaceX, comme l'indique le rapport. C'est aussi à juste titre que le rapport pointe du doigt les pratiques américaines peu libérales : l'activité de leurs lanceurs domestiques est soutenue par la demande institutionnelle, tandis que nous, Européens, allons chercher la concurrence, en affectant nos lanceurs à des missions commerciales. Si bien que nous n'utilisons pas assez la base de lancement de Kourou, qui coûte très cher et qui doit donc être utilisée, ainsi que nos lanceurs. Je partage plus particulièrement l'analyse que vous avez faite du risque de c...

... d'Escatha nous avait pourtant rappelé qu'il n'y avait jamais eu d'échec avec la poudre. Fort heureusement, nous avons tout de même prévu le ré-allumable pour les étages supérieurs. Ceci ne nous a pas empêchés de rester beaucoup plus chers que SpaceX, comme l'indique le rapport. C'est aussi à juste titre que le rapport pointe du doigt les pratiques américaines peu libérales : l'activité de leurs lanceurs domestiques est soutenue par la demande institutionnelle, tandis que nous, Européens, allons chercher la concurrence, en affectant nos lanceurs à des missions commerciales. Si bien que nous n'utilisons pas assez la base de lancement de Kourou, qui coûte très cher et qui doit donc être utilisée, ainsi que nos lanceurs. Je partage plus particulièrement l'analyse que vous avez faite du risque de c...

...sent, ont décidé que leurs lancements devaient respecter la préférence nationale, pour des motifs de secret défense. Et nous, les Européens, nous retenons en premier critère le coût, ce qui est ridicule. Il y a du souci à se faire, de mon point de vue, pour le programme européen. D'autant plus que, pour ce qui concerne la souveraineté, au fond, les Britanniques ont raison, on trouvera toujours un lanceur fiable pour lancer un satellite, sauf en cas de guerre. En revanche, en cas de guerre, nous ne pourrons rien lancer non plus de Kourou, parce qu'il faudra transporter nos fusées en Guyane en traversant l'océan, avec le risque d'une attaque par un sous-marin. Il faudrait développer notre centre spatial à Solenzara en Corse, mais on sait très bien que si on s'installe là, à la même latitude que les...

Les Russes reviendront dans la course, ils disposent d'un lanceur très fiable, bien qu'il ait explosé lors d'un vol récent. C'est le seul lanceur en mesure d'envoyer des hommes dans l'espace. Les Américains ont bien compris, pour leur part, avec le réalisme anglo-saxon qui les caractérise, que faire administrer le secteur aérospatial par la NASA ne fonctionnait pas, et c'est bien pourquoi la NASA ne fait plus que réfléchir et concevoir des programmes qu'elle fa...

Pour ce qui me concerne, je considère qu'Ariane 6 est un avatar d'Ariane 5, sans réelle nouveauté majeure : on a essayé de construire un lanceur « low-cost » pour continuer à disposer de notre propre lanceur, mais il n'a aucune des qualités requises pour demain. En particulier, les constellations de satellites réclament une précision extraordinaire de positionnement, et par conséquent cela réclame un moteur à poussée modulable, que nous n'avons pas. Pour construire un tel moteur à poussée modulable, il faudrait 10 à 15 ans de développemen...

Je vais rebondir sur ce que tu viens de dire. Le projet Ariane 6 a été lancé en 2012. Est-ce que l'on pense toujours que c'est la bonne solution ? Est-ce que c'est un lanceur suffisamment innovant ? Où en est-on ? Pense-t-on toujours aux fusées réutilisables ? Concernant Galileo, tout le monde se demande quand il sera opérationnel. Par exemple, en agriculture, on bine mécaniquement et il faut des précisions de l'ordre du centimètre. Enfin, un sujet cher à Catherine Procaccia : quand nous étions allés aux États-Unis, nous avions beaucoup parlé de radars, pour prévoir l...

...d Space et Thales Alenia Space y travaillent déjà. Tous les participants de l'audition publique sont tombés d'accord pour dire que la décision, prise à Luxembourg, de construire Ariane 6 est un bon choix. L'Europe avait trop tardé à choisir le successeur d'Ariane 5 et la concurrence en a profité. Il convient néanmoins de faire preuve de prudence en raison de ruptures technologiques à venir. Les lanceurs, qui répondent à un cycle de long terme, connaissent actuellement une optimisation des coûts à toutes les phases du processus industriel, avec comme objectif une réduction de coût de 50 % par lancement. Avec deux lanceurs, Ariane 62 et Ariane 64, qui lui assureront modularité et flexibilité, Ariane 6 utilisera principalement des technologies éprouvées. Une forte synergie sera assurée au sein d...

La règle du retour géographique signifie que, quand un État membre de l'ESA finance ses activités, son territoire doit accueillir une partie de la production à due proportion. Cela nuit à la compétitivité. L'objectif est de construire un lanceur qui ne soit pas plus cher que celui de SpaceX. Le prochain lanceur européen sera peut-être plus performant, plus fiable, mais je crains qu'il revienne plus cher, auquel cas nous perdrions les marchés.

...néralement, le recours aux organisations existantes, plutôt que de créer ses propres structures de gestion opérationnelle des programmes spatiaux, redondantes par rapport aux compétences existant déjà sur le territoire européen. Enfin, l’Union doit reconnaître comme prioritaire l’application d’un principe de préférence européenne. Ce principe doit entraîner l’obligation de recourir à ses propres lanceurs. Ce n’est pas le cas actuellement, comme l’illustre le recours à un lanceur russe – au demeurant excellent – pour la mise en orbite de certains satellites du programme GMES. Ce constat me permet d’en venir à la question, cruciale, de la préservation de notre autonomie d’accès à l’espace. D’abord, je le rappelle, c’est par l’intermédiaire d’Arianespace, créée en 1980, que l’Europe accède aujour...

... (GMES). Il s'agit d'éviter que l'Union ne crée ses propres structures de gestion opérationnelle des programmes spatiaux, qui seraient redondantes par rapport aux compétences existant déjà sur le territoire européen. Enfin, l'Union européenne doit reconnaître comme prioritaire l'application d'un principe de préférence européenne. Ce principe doit entraîner l'obligation de recourir à ses propres lanceurs. Ce n'est pas le cas actuellement, comme l'illustre le recours à un lanceur russe (Rockot) pour le lancement de certains satellites du programme GMES. Quant à l'ESA, elle doit faire évoluer sa règle de « retour géographique », d'après laquelle plus un État contribue à un programme, plus son industrie reçoit de contrats pour la réalisation de ce programme. Suivant une logique inverse, une règle ...

Toutes les activités des États-Unis dans le domaine de l'espace sont duales. Les américains n'ont pas besoin, toutefois, d'avoir une activité commerciale pour continuer à faire vivre le secteur. Il faut absolument que l'Europe possède un lanceur, synonyme d'indépendance dans l'accès à l'espace. Les Allemands n'ont pas forcément toujours eu le même avis, étant plus naturellement prêts à importer que nous. Ils tiennent au développement d'Ariane 5 ME, qui est fabriqué à Brème. L'Allemagne souhaite monter en puissance dans le secteur de l'espace et retrouver le rang qui était le sien.

Les Allemands veulent continuer le programme Ariane 5 ME, plutôt que d'aller vers une Ariane 6. Mais cela implique de réaliser systématiquement des lancements doubles, obligeant les opérateurs de satellite à s'appareiller deux par deux. La concurrence mondiale sur les lanceurs, notamment en provenance de pays émergents, va s'accroître. Le Brésil dispose, par exemple, d'une base de lancement, même si le dernier tir a été un échec. Ariane 5 ME est comparable à l'actuelle version d'Ariane ECA : elle nécessite le lancement simultané de deux satellites, et donne donc lieu à deux fois moins de lancements. Or, il serait préférable de ne lancer qu'un satellite à la fois, au ...

Ariane 5 risque de perdre des clients. En-dessous de cinq lancements par an, son modèle économique n'est plus assuré. Les Allemands résistent toutefois à nos propositions d'évolution vers Ariane 6, même s'ils ont compris l'importance d'être indépendants en matière de lanceurs. L'objectif de cette version est d'être la plus simple possible, ce qui explique la préférence donnée à la poudre comme combustible.

J'aborderai maintenant le contexte économique du secteur spatial, qui se caractérise par une concurrence croissante, ce qui nous oblige à soutenir la compétitivité de notre industrie et son indépendance technologique, et ce qui m'amènera aussi à la question des lanceurs. Le secteur spatial évolue en effet rapidement, avec l'émergence de nouveaux acteurs publics et privés. Cette concurrence est d'autant plus inquiétante pour l'Europe qu'elle a choisi de faire reposer son industrie spatiale, et notamment ses lanceurs, sur la demande commerciale. Le marché commercial est en effet le moteur principal de l'industrie spatiale, à défaut de commandes institutionnell...

...roblématique. On le voit dans le débat Ariane 5ME / Ariane 6. Les Allemands veulent s'imposer au plan industriel. Ils feront tout pour qu'Ariane 5ME se fasse, quitte à perdre à terme l'indépendance d'accès à l'espace, qui n'est pas une préoccupation pour eux comme pour nous. Mais les Allemands souhaitent aussi développer leur industrie du satellite, et ils comprendront qu'on ne peut le faire sans lanceur. Chacun se souvient de l'épisode du satellite Symphonie, au cours des années 1970 : les Américains ont bien voulu le lancer pour l'Europe, mais ils en ont restreint l'usage.

A priori, il y a davantage de satellites militaires que civils, notamment aux États-Unis et en Russie. Il n'y a que l'Europe qui fait exception avec des budgets militaires plus marginaux. L'activité du lanceur européen Ariane 5 provient essentiellement du marché commercial, alors que ses concurrents peuvent s'appuyer sur un marché institutionnel, essentiellement militaire, beaucoup plus important. Le CNES développe de très nombreux programmes dans tous les domaines. Le satellite permet d'obtenir des données homogènes en continu. Mais sa durée de vie est d'environ 15 ans. Si les programmes ne sont pas...

Concernant le lanceur Ariane, le problème est le risque d'un passage sous le seuil des cinq lancements par an. L'industrie ne sait pas produire moins de cinq lanceurs par an, cadence jugée insuffisante. Actuellement, Ariane 5 procède à 6-7 lancements par an. Mais la concurrence s'accroît. Space X a déjà capté une partie du marché. Les pré-études sur Ariane 5 ME ayant été lancées à partir de 2008, ce projet a 4 ans d'a...

...ntiellement franco-allemande et ses ambitions sont effectivement limitées à l'espace autour de la Terre. L'Europe privilégie par ailleurs les missions robotiques, car le rapport de coût entre l'exploration robotique et l'exploration humaine est de 1 à 100. Néanmoins nous coopérons avec les Américains et avec les Russes. Nous avons même quelques programmes de coopération avec les Chinois. Pour les lanceurs, c'est notre autonomie qui est en jeu et nous sommes donc plus contraints, mais nous avons coopéré avec les Russes pour la mise en place de Soyouz en Guyane.