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... imprimer sa marque, lui donner un nouvel élan, une nouvelle perspective ou une nouvelle méthode. L’actuel chef de l’État ne fait pas exception à cette règle, lui qui ambitionnait en 2017 à Ouagadougou d’écrire une « nouvelle relation d’amitié » avec le continent africain. Et pourtant, nous voilà en 2023 confrontés à cette question qui s’impose chaque jour avec davantage de force : la France et l’Afrique partagent un passé, mais partagent-elles encore un avenir ? Le cœur, presque autant que la raison, m’incite à y répondre sans ambages par l’affirmative. Mais le fait même de formuler cette interrogation impose de procéder à une évaluation lucide et sans concession de la situation. Vous l’avez rappelé, la France reste sur le continent africain un acteur clé dans un grand nombre de domaines. Mais...
...tre le terrorisme islamiste et le sacrifice de cinquante-trois d’entre eux, dont le souvenir est présent dans tous nos cœurs, jamais la France n’a été, dans ces pays comme dans d’autres, aussi critiquée et, parfois, rejetée. Ce ressentiment plonge bien sûr ses racines dans la colonisation et dans certains errements de la période post-coloniale. Mais il tient aussi au fait que, tout simplement, l’Afrique a profondément changé. Il y avait 275 millions d’Africains en 1960. Ils sont aujourd’hui 1, 2 milliard, plus de la moitié d’entre eux ont moins de 25 ans. Une véritable bascule générationnelle s’est opérée, distendant nos liens diplomatiques, militaires et culturels. Les nouvelles générations, les nouvelles élites africaines, au cœur de l’essor économique du continent, sont aussi celles de la g...
...opre diplomatie : avec une réforme qui nie ses spécificités et son savoir-faire et des moyens drastiquement réduits depuis trente ans, la situation est inquiétante – même si je reconnais, madame la ministre, que vous avez stoppé cette hémorragie. Combien d’agents sont aujourd’hui affectés à la veille et à la diffusion d’informations au sein de chacun de nos postes diplomatiques ? Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, une poignée ; parfois seulement un stagiaire. Les effectifs des services de coopération et d’action culturelle, quant à eux, se réduisent année après année. A contrario, les crédits consacrés à l’aide au développement ont beaucoup augmenté. Tant mieux ! C’est non seulement conforme aux engagements internationaux de la France, mais c’est surtout essentiel. Je regrette cependan...
...levier d’influence et d’exportation de notre savoir-faire, est devenue extrêmement réduite. L’organisme allemand Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) réalise un chiffre d’affaires de 3, 7 milliards d’euros et emploie 23 600 personnes. Pour Expertise France, c’est 339 millions d’euros et 1 400 personnes. Il faut en outre reprendre le contrôle de notre aide multilatérale à l’Afrique. Plus de la moitié des contributions du Royaume-Uni, plus du tiers des contributions allemandes aux organismes multilatéraux sont fléchés vers leurs propres priorités d’action. Pour nous, cette proportion n’est que de 1 %. Quelle perte d’influence par rapport à nos partenaires ! Il faut compléter cette approche en incitant et en accompagnant bien davantage nos entreprises à s’implanter, à invest...
... imprimer sa marque, lui donner un nouvel élan, une nouvelle perspective ou une nouvelle méthode. L'actuel chef de l'État ne fait pas exception à cette règle, lui qui ambitionnait en 2017 à Ouagadougou d'écrire une « nouvelle relation d'amitié » avec le continent africain. Et pourtant, nous voilà en 2023 confrontés à cette question qui s'impose chaque jour avec davantage de force : la France et l'Afrique partagent un passé, mais partagent-elles encore un avenir ? Le cœur, presque autant que la raison, m'incite à y répondre sans ambages par l'affirmative. Mais le fait même de formuler cette interrogation impose de procéder à une évaluation lucide et sans concession de la situation. Vous l'avez rappelé, la France reste sur le continent africain un acteur clef dans un grand nombre de domaines. Mai...
...tre le terrorisme islamiste et le sacrifice de cinquante-trois d'entre eux, dont le souvenir est présent dans tous nos cœurs, jamais la France n'a été, dans ces pays comme dans d'autres, aussi critiquée et, parfois, rejetée. Ce ressentiment plonge bien sûr ses racines dans la colonisation et dans certains errements de la période post-coloniale. Mais il tient aussi au fait que, tout simplement, l'Afrique a profondément changé. Il y avait 275 millions d'Africains en 1960. Ils sont aujourd'hui 1, 2 milliard, dont plus de la moitié a moins de 25 ans. Une véritable bascule générationnelle s'est opérée, distendant nos liens diplomatiques, militaires et culturels. Les nouvelles générations, les nouvelles élites africaines, au cœur de l'essor économique du continent, sont aussi celles de la globalisat...
...opre diplomatie : avec une réforme qui nie ses spécificités et son savoir-faire et des moyens drastiquement réduits depuis trente ans, la situation est inquiétante – même si je reconnais, madame la ministre, que vous avez stoppé cette hémorragie. Combien d'agents sont aujourd'hui affectés à la veille et à la diffusion d'informations au sein de chacun de nos postes diplomatiques ? Dans les pays d'Afrique de l'Ouest, une poignée ; parfois seulement un stagiaire. Les effectifs des services de coopération et d'action culturelle, quant à eux, se réduisent année après année. A contrario, les crédits consacrés à l'aide au développement ont beaucoup augmenté. Tant mieux ! C'est non seulement conforme aux engagements internationaux de la France, mais c'est surtout essentiel. Je regrette cependa...
...r d'influence et d'exportation de notre savoir-faire, est devenue extrêmement réduite. L'organisme allemand, la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), réalise un chiffre d'affaires de 3, 7 milliards d'euros et emploie 23 600 personnes. Pour Expertise France, c'est 339 millions d'euros et 1 400 personnes. Il faut en outre reprendre le contrôle de notre aide multilatérale à l'Afrique. Plus de la moitié des contributions du Royaume-Uni, plus du tiers des contributions allemandes aux organismes multilatéraux sont fléchés vers leurs propres priorités d'action. Pour nous, cette proportion n'est que de 1 %. Quelle perte d'influence par rapport à nos partenaires ! Il faut compléter cette approche en incitant et en accompagnant bien davantage nos entreprises à s'implanter, à invest...
...tres, avec un sanglot dans la voix, nous parlent de retour à bonne fortune, tandis que les mauvaises fortunes s'accumulent. Quelles garanties avez-vous ? Avec la crise leur rendement risque d'être inférieur aux prévisions, comme pour la loi de programmation militaire. N'a-t-on d'autre choix que d'attendre un retour à bonne fortune ? Il manque entre 200 et 500 millions à notre aide bilatérale en Afrique. Nous avons maintenu notre contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, mais ne cessons de voir notre contribution à d'autres fonds reculer, ainsi du PNUD. Nous multiplions les participations au risque de faire du saupoudrage : que peut-on faire avec les 19 millions alloués au Fasep ? Où en est-on sur la question des fonds propres de l'AFD ? Les ratios prudentiels sont déjà atteints da...
...nt les diplômés, est insuffisamment créatrice d'emplois. Une certaine inadéquation entre formation initiale et emplois demeure. La place faite aux femmes sur le marché du travail est insuffisante. Le traitement social est inadapté et peu productif. Les déséquilibres régionaux se sont accrus. On observe une émigration plus limitée et l'arrivée d'une immigration pérenne en provenance notamment de l'Afrique subsaharienne. Ces difficultés économiques expliquent pour partie les mouvements sociaux qui ont débouché sur les révolutions arabes du printemps 2011. Si les révolutions arabes ont débuté en Tunisie, l'ensemble des pays du Maghreb ont été touchés par des manifestations. Elles ont conduit à un changement de régime en Tunisie, et au terme d'une guerre civile en Libye. Au Maroc, elles ont débouc...
..., honore notre commission et le Sénat tout entier. Je note avec plaisir que ses conclusions convergent grandement avec celles que nous présenterons demain sur le Maghreb, en particulier l'idée qu'il faut donner le primat à l'économique - comme me l'a fait remarquer André Vallini, je serais devenu marxiste - et qu'une grande voie s'ouvre à la France si elle sait, par ce primat, se repositionner en Afrique. Lors de notre déplacement aux Nations unies, nous avons largement constaté l'importance de la relation entre la France et les pays africains, l'attente que ces pays nourrissent envers le nôtre - ce qui rend d'autant plus difficile à accepter le peu d'appétence de grandes entreprises françaises envers l'Afrique, la fermeture de postes diplomatiques, la dispersion de notre coopération, son manqu...
... millions d'aide bilatérale pour les pays pauvres. Celle-ci est une priorité du gouvernement ; or les sommes distribuées à chaque pays sont très faibles. Je comprends vos préoccupations quant à l'affichage. A New-York, lors de l'assemblée générale, les intervenants ont souligné le rôle de la France. Mais quid des autres maladies ? Le Président de la République avait besoin d'un effet d'annonce en Afrique du sud. Soit. Mais le niveau de notre engagement est-il raisonnable ? M. Fabius a noté notre suggestion, qui était d'étudier la possibilité de mobiliser des fonds européens. L'enthousiasme et la générosité des donateurs, à la Conférence de Bruxelles sur le Mali, mérite d'être saluée. L'effort est considérable. Mais aura-t-on le courage de dresser un bilan des actions passées ? On s'aperçoit auj...
...publique française demeure officiellement une des coopérations les plus importantes au monde. Mais nous avons pu mesurer au fil de nos travaux combien cette grandeur était mesurée par un thermomètre largement faussé. Sur le terrain, l'état de nos finances publiques ne nous permet plus d'être aussi généreux qu'auparavant. Nous avons été frappés de constater que, dans certains pays francophones d'Afrique subsaharienne, la France était aujourd'hui loin derrière des bailleurs de fonds comme les Pays-Bas ou le Canada sans parler de la Chine. Ce décalage entre nos ambitions et la réalité des crédits explique que la France ait du mal à tenir les très nombreux engagements internationaux qu'elle a pris ces dernières années. Je veux parler du 0,7 % pour les objectifs du millénaire pour le développement, ...
... et à la réalité de ce que nous avons vu lors de nos missions et entendu lors de nos auditions. J'aborderai d'abord la question des objectifs laissant à André le soin de parler des moyens. Les objectifs généraux et géographiques assignés à l'AFD sont en tous points conformes à ceux du document-cadre. Ils se traduisent notamment par la volonté de consacrer 60 % de l'effort financier de l'Etat à l'Afrique subsaharienne, 20 % aux pays méditerranéens, 10 % aux pays émergents. Il est également prévu de consacrer 50 % des dons aux 14 pays prioritaires et 10 % aux pays en crise ou en sortie de crise. Ce cadrage budgétaire correspond à ce que nous avons approuvé l'année dernière dans le document-cadre. Il constitue, semble-t-il, un bon équilibre entre nos priorités et l'état de développement respectif...
...conservons une forte expertise, une capacité d'entraînement des autres bailleurs de fonds, mais notre présence est en recul. Ce rapport a également été l'occasion de mieux comprendre l'action de l'AFD dans les pays émergents. Lors de notre mission en Inde, nous avons pu mesurer combien les conditions et les modalités de l'intervention de l'AFD étaient différentes dans ce pays de celles des pays d'Afrique subsaharienne comme le Mali où nous avions effectué une mission l'année dernière. En Inde, les pouvoirs publics ont sélectionné les bailleurs de fonds avec lesquels ils souhaitent travailler. La France et l'AFD ont souhaité faire partie de ces bailleurs de fonds pour participer au financement des 5 000 milliards de dollars d'investissements en infrastructures que l'Inde a planifié d'effectuer dan...
...argent est dépensé à bon escient. Pourriez-vous nous donner plus de précisions sur le contrat d'objectifs et de moyens de l'AFD ? Je vous rends hommage, Monsieur le ministre, pour avoir consulté le Parlement sur ce document. Quel est votre sentiment sur l'économie de ce contrat ? L'Etat continuera-t-il à prélever 100 % du dividende de l'agence et celle-ci aura-t-elle les moyens de son action en Afrique subsaharienne ? Gagne-t-elle suffisamment d'argent lorsqu'elle intervient dans les pays émergents ? L'Allemagne a suspendu, événement sans précédent, sa contribution au fonds mondial de lutte contre le sida en raison des malversations qu'il a subies. Je sais qu'il est interdit d'évoquer l'éventualité d'une baisse des crédits sans susciter l'ire de certaines associations mais les moyens déployés,...
... le projet de document-cadre de coopération au développement qui devrait définir pour les dix ans à venir les principales orientations de notre politique de coopération. Nous avions, à cette occasion, fait part au ministre des affaires étrangères et à vous-même, lors de votre audition par la commission, de notre souhait que les moyens budgétaires de la coopération française soient recentrés sur l'Afrique subsaharienne. Je suis heureux d'entendre que vous êtes attentif aux priorités que nous avons dégagées. Nous avions également pointé du doigt le fait que l'AFD utilisait des prêts concessionnels impliquant un élément de subvention pour intervenir en Chine, alors même que ce pays semble disposer des ressources pour assumer aujourd'hui lui-même le financement de son développement. Comme nous l'av...
...re disposition, on se rend bien compte que la France n'atteindra pas les 0,7 % en 2015, comme elle n'a pas atteint les 0,51 % auxquels elle s'était engagée pour 2010. Ce n'est pas le cas de tous les pays. On a bien vu, lors du sommet de septembre à l'ONU, que les Anglais seront en mesure d'atteindre cet objectif. A-t-on officiellement renoncé à notre engagement ? Quand on effectue des missions en Afrique, cet engagement nous est souvent rappelé. Vous avez évoqué un redressement des crédits de l'aide bilatérale que nous appelons de nos souhaits. Quand on voit les montants de nos contributions multilatérales et la faiblesse des moyens disponibles dans nos postes diplomatiques pour aider des projets de développement, on se dit qu'il ya là un déséquilibre auquel il convient de remédier. La France e...
...rédibilité. Le troisième objectif est le défi de la croissance ; c'est un objectif qui est complémentaire avec celui de la lutte contre la pauvreté. On n'aidera pas seulement ces pays avec le développement des services publics de base. Il faut favoriser la croissance économique. Le décollage des pays émergents a entraîné dans leur pays un recul majeur de la pauvreté. L'objectif est d'entraîner l'Afrique dans cette voie. Le soutien de la croissance, c'est les infrastructures, mais c'est aussi l'engagement de l'AFD dans des fonds d'investissements et de soutien aux entreprises, des systèmes de garanties aux réseaux bancaires africains qui permet indirectement d'irriguer le tissu social et de générer de l'emploi. Je vous propose de marquer notre soutien à cet objectif. C'est lui qui créera les co...
Nous partageons vos préoccupations. Il n'y a pas de stratégie sans un cadre budgétaire. Nous avons essayé de mettre en relief des indicateurs en pourcentage de l'effort budgétaire français afin de mieux cerner les priorités géographiques. Nous demandons par ailleurs une évaluation de l'effort budgétaire nécessaire pour remplir les très nombreuses promesses que la France a faite à l'Afrique. Je suis d'ailleurs inquiet de voir que nous ne remplirons pas de nombreux engagements. Les pays en voie de développement risque de nous le reprocher dans une période où, par ailleurs, la réforme des organisations internationales pourraient conduire à une contestation de la place de la France dans un certain nombre d'institutions. Par ailleurs, au-delà des chiffres, nous souhaitons insister sur l...