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Monsieur l'académicien, vous nous avez fait replonger dans les temps enfouis de la nostalgie, l'époque des années 60 durant lesquelles j'étais un jeune professeur certifié, puis agrégé, dans des lycées pas toujours très faciles. Mais il y avait une différence : l'école est victime de cette mission incontestable qu'elle s'est donnée et qui est la démocratisation. À cette époque, tout le monde n'allait pas au lycée et j'ai encore connu l'examen d'entrée en sixième. Les enfants issus de famille modestes étaient conscients de la chance qu'ils avaient d'étudier...
...n ne dit que le système éducatif africain puisse répondre à la demande. Quels que soient les gouvernements en place, je doute que l'on parvienne à ce résultat. Certes, la RDC est le plus grand pays francophone d'Afrique et même du monde, mais la très grande majorité des enfants de ce pays ne sont pas scolarisés en français. De même, la République Centrafricaine, chère à mon coeur car j'y ai été professeur, traverse de terribles épreuves et son système éducatif s'est complètement effondré. Il faut l'aider à reconstituer l'appareil éducatif et francophone. J'ai conduit trois visites d'amitié au Ghana, pays où la démocratie fonctionne bien, où les institutions sont stables, et où la demande d'un enseignement du français est forte. Vous avez dit qu'il y avait trois millions de francophones au Ghana ; ...
...re le droit commun des pays européens, peut et doit être un atout. Garder une formation des enseignants assise sur un socle disciplinaire fort est, par certains aspects, un tribut payé à l’histoire de l’instruction dans notre pays. Mais après les errements du pédagogisme régnant dans les IUFM, nous connaissons mieux la valeur d’un tel héritage. C’est pourquoi j’insiste sur un point : les futurs professeurs doivent quitter l’université avec un haut niveau de maîtrise des matières qu’ils se préparent à enseigner. C’est une condition absolument nécessaire pour que l’enseignant puisse faire saisir aux élèves les problèmes et les méthodes qui font la spécificité de la perspective particulière que sa discipline offre sur le monde.
Montaigne nous mettait en garde contre la tentation de faire des enfants des « ânes chargés de livres ». C’est un écueil que nous ferions bien d’éviter aussi lorsque nous formons les professeurs. L’excellence académique n’est pas une condition suffisante pour faire de bons professeurs. Les capacités didactiques et pédagogiques doivent être cultivées en parallèle. C’est particulièrement vrai pour les professeurs des écoles, dont la vocation est généraliste et qui sont en présence d’enfants encore « en jachère ». En l’occurrence, les maquettes des masters devraient peut-être ouvrir une m...