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Interventions sur "russie" de Pierre Laurent


18 interventions trouvées.

... pis encore, se montrer complice de Vladimir Poutine. Le Président de la République lui-même, Emmanuel Macron, a été confronté à cette accusation larvée, quand il a tenté de maintenir ouverte la porte d’une négociation, et sommé alors de rentrer dans le rang des partisans de l’escalade guerrière. Chers collègues, affirmer notre soutien à l’Ukraine contre l’agression militaire de la Fédération de Russie, dénoncer les crimes de Vladimir Poutine, exiger le retrait des troupes russes et le respect de la souveraineté de l’Ukraine, aider militairement et humanitairement l’Ukraine à se défendre et à protéger sa population est indispensable, comme nous le disons depuis le premier jour de la guerre. Mais cela doit aller de pair avec l’impératif de prévenir une guerre généralisée et avec une mobilisation...

... Moscou réinterprète dangereusement sa grammaire de la dissuasion, et la surenchère peut mener de manière irresponsable à un éventuel conflit nucléaire. Ces faits alarmants devraient, d’ailleurs, inviter à relancer, de la manière la plus vigoureuse qui soit, les discussions mondiales sur le désarmement multilatéral et sur un régime mondial d’interdiction des armes nucléaires. La guerre entre la Russie, l’Ukraine et, derrière elle, les forces de l’Otan est un terrible engrenage. Il sera, nous le savons, difficile d’en sortir. Faut-il dès lors se résigner à l’escalade ? Sauf à accepter de voir s’amplifier la catastrophe en cours pour des semaines, des mois, et peut-être des années encore, nous pensons, madame la Première ministre, qu’il faut avoir le courage de ne pas abandonner l’exigence d’un ...

De nombreux pays, qui refusent l’alignement derrière la Russie, mais aussi derrière l’Otan, souhaitent une telle coalition de la paix, qui se donne pour but la construction commune et mondiale de la paix, par la construction de sécurités collectives et de sécurités humaines, alimentaires, sanitaires, énergétiques et climatiques partagées. La France devrait en prendre l’initiative. Nous devons pour cela parler à de grands pays comme l’Inde, comme la Chine – ...

...ontexte de guerre actuel : ce n’est ni sérieux ni responsable. On nous demande de ratifier les adhésions de ces deux pays, déjà validées au nom de la France au sommet de l’OTAN le 28 juin, sans aucun débat approfondi ni évaluation parlementaire préalable portant sur la nouvelle doctrine de l’OTAN adoptée à Madrid, dans laquelle ces adhésions s’inscrivent. De fait, l’agression inacceptable de la Russie contre l’Ukraine, et les crimes qu’elle entraîne depuis, a ouvert une nouvelle page de l’histoire des relations internationales. Parmi toutes ces conséquences dangereuses pour la paix du monde, elle provoque aujourd’hui le basculement historique de deux pays, ancrés de longue date dans la neutralité, vers le ralliement à la logique du bloc militaire atlantiste, au moment même où celui-ci durcit s...

...ans le cadre du partenariat euro-atlantique. Plus que sécuritaire, la décision est donc politique et géostratégique. Ce qui change, c’est l’intégration systémique de leurs forces dans un dispositif sous commandement otanien, autrement dit sous commandement américain. Seront-ils mieux protégés ou sommes-nous en train de les transformer en une potentielle première ligne de front entre l’OTAN et la Russie, donnant ainsi, comme il est dit, « de la profondeur stratégique à l’OTAN » ? Nous prétendons les protéger, quand nous les exposons encore plus au danger. D’autant que, si l’installation de bases militaires sur leur sol est aujourd’hui écartée, elle pourrait advenir à tout moment à l’avenir.

...ar deux fois au moins, directement contrecarré la possibilité de travailler à de nouvelles architectures de sécurité collective paneuropéenne : après la chute du mur de Berlin et la fin du pacte de Varsovie, où un autre chemin était alors possible, et après la première guerre de 2014, quand les accords de Minsk ont ouvert une voie laissée en jachère. Aujourd’hui, l’escalade continue du côté de la Russie, comme du côté de l’OTAN. Jusqu’où ? Sous l’impulsion américaine, la doctrine révisée par l’OTAN à Madrid assume un tournant particulièrement inquiétant. Elle va pousser au surarmement massif dans toute l’Europe, et renforcer la logique mondiale d’affrontement de blocs militaires. Quand les grands défis de sécurité mondiale sont alimentaires, énergétiques, climatiques et sociaux, des centaines ...

Quelle que soit l’opinion que l’on ait sur les causes de cette entrée en guerre de la Russie – j’y reviendrai –, je veux redire ici la condamnation totale qui est la nôtre : cette guerre est un crime contre la souveraineté d’un État, l’Ukraine, un crime contre le droit international, un crime contre la paix. Rien ne peut excuser le sort infligé à des millions d’Ukrainiens aujourd’hui sous les bombes ou sur les routes de l’exode, dont nous sommes solidaires. Dans un monde si interdépend...

C’est pour atteindre ces objectifs, pour stopper la guerre, que la pression internationale la plus large possible doit s’exercer. Le vote de l’assemblée générale extraordinaire en cours à l’ONU sera un moment important. Faisons entendre les mobilisations citoyennes qui exigent partout le cessez-le-feu et la paix. Saluons les manifestations courageuses en Russie en demandant la liberté des opposants à cette sale guerre. Nous ferons tout, en ce qui nous concerne, pour encourager les mobilisations populaires pour la paix. Les sanctions internationales contre le régime de Poutine peuvent participer à cette pression, à condition qu’elles frappent juste. Il s’agit pour nous non pas de mettre à genoux un peuple, mais d’isoler un pouvoir oligarchique, autorita...

... une escalade aux conséquences alors incalculables. La mise en alerte de la force de dissuasion russe par Vladimir Poutine est, dans ce contexte, parfaitement irresponsable. Toutes les puissances nucléaires, parmi lesquelles figure la France, ont l’immense responsabilité de ne pas entraîner le monde dans cette folie. À ce sujet, la déclaration de Bruno Le Maire, qui parle de « guerre totale à la Russie », jette dangereusement de l’huile sur un feu déjà brûlant.

...rre en Ukraine nous dit combien la militarisation des relations internationales a atteint sa cote d’alerte. Dès la décennie 1990, après la dissolution du Pacte de Varsovie, des opportunités historiques se présentaient pour construire un monde débarrassé de l’affrontement des blocs, ouvrant la voie à un désarmement massif. C’est le contraire qui a été fait ! Tandis que les oligarques pillaient la Russie sous le regard complice de multinationales à l’affût de leur part du gâteau, la seule logique à l’œuvre fut celle de l’extension de l’OTAN et de l’hégémonie mondiale. Après l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, les États-Unis ont poussé les feux de cette confrontation et les Européens n’ont jamais trouvé les voies d’une parole unie et indépendante pour ouvrir le chemin du dialogue avec la Ru...

Alors oui, même au cœur de ce terrible orage de bombardements, la paix doit rester notre projet politique. La paix, et non pas l’équilibre de la terreur ou la confrontation des puissances. La paix pour l’Ukraine, avec le cessez-le-feu immédiat et le départ des troupes russes. La paix pour la Russie, qui doit trouver avec l’Europe les conditions d’une sécurité sans l’OTAN à ses portes. Même quand il paraît si étroit, un chemin existe toujours pour le dialogue. La France doit aider les belligérants à l’emprunter en usant de la voix forte qui est la sienne à l’ONU comme au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La paix aussi pour la Géorgie, la Moldavie, ...

...elle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ? Chaque pays est souverain et libre de mener sa politique de sécurité comme il l'entend, mais cela n'épuise pas le sujet. La France a-t-elle intérêt à appuyer l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ? Il me semble que ce serait très malvenu, mais nous devons avoir une position sur cette question. Des échanges ont lieu entre MM. Poutine et Macron, que disons-nous à la Russie à ce sujet ? Peut-être devons-nous être plus clairs ? Considérons-nous que l'OTAN est la réponse à la question de la sécurité européenne ? Si tel était le cas, alors les discussions de sécurité ne devraient être menées qu'entre l'OTAN et la Russie. N'y a-t-il pas pourtant d'autres cadres à envisager ? Enfin, quel est l'état de nos discussions avec les États-Unis ? Sommes-nous d'accord en tous po...

...les problèmes de migration aux frontières de l'UE, nous allons les réguler. Cela me paraît illusoire d'autant que de plus en plus de pays européens ferment les voies légales d'immigration ce qui contribue à aggraver le problème. Tout cela est propice à l'instrumentalisation politique des migrations. Je suis frappé par la carte qui est affichée depuis tout à l'heure. Nous ne parlons que de la Biélorussie alors que le problème migratoire ne se situe prioritairement pas à la frontière orientale de l'Union européenne. La Pologne qui était « infréquentable » en termes de respect des droits humains il y a quelques mois devient le rempart de l'UE. J'en viens à mes questions. Comment concrètement s'effectue le traitement du droit d'asile au sein de Frontex ? La concentration aux frontières pose des prob...

Vous avez évoqué, Mme Nardon, le retour des Etats-Unis dans le multilatéralisme. Cependant, la politique de confrontation très dure avec la Chine ou avec la Russie ne peut-elle pas entretenir le climat de paralysie à l'ONU ? Les Etats-Unis peuvent-ils réellement réinvestir l'approche multilatérale ? Je prendrai un exemple. Hier a été rendu public l'appel du directeur de l'OMS et de 24 chefs d'Etat - dont Emmanuel Macron et Angela Merkel- pour une nouvelle déclaration de politique internationale face aux pandémies. Est-ce une démarche que les Etats-Unis pour...

... l'autonomie stratégique européenne, mais on ne voit pas venir cette autonomie et beaucoup de questions demeurent. J'ai déjà eu l'occasion de préciser ce que je pense des rapports entre l'ambition de défense européenne et l'OTAN. Nous allons ainsi participer, au printemps, à des manoeuvres de l'OTAN - les plus grandes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale - explicitement dirigées contre la Russie ; je pourrais citer d'autres exemples. Il y a, en Europe, des pays qui ne veulent pas d'autonomie stratégique et la proposition de résolution européenne n'éclaircit pas cette question. On évoque l'autonomie stratégique européenne sans jamais la définir ; cela pose problème. Par exemple, les Européens n'ont pas été capables de dire quelque chose de fort sur l'annonce américaine relative à la Pale...

...ès quatre ans de conflit. Un consensus relatif prévaut aussi sur les dossiers africains, qui représentent environ la moitié de l'activité du Conseil de sécurité. Ainsi, le renouvellement des opérations de maintien de la paix en Afrique s'est fait récemment sans grande difficulté, alors que des tensions avaient marqué l'année dernière le renouvellement de la Minusca, marqué par l'abstention de la Russie et de la Chine. Les membres du P5 s'accordent également dans la lutte contre le terrorisme. En mars 2019, sous présidence française, le Conseil de sécurité a ainsi adopté une résolution encourageant les États membres de l'ONU à prévoir des dispositions visant à empêcher le financement du terrorisme. Enfin, il faut souligner les succès obtenus pour désamorcer les crises naissantes et prévenir l...

Vous dites que M. Macron a marqué des points, mais on ne les voit pas dans la déclaration finale, qui endosse la rhétorique américaine. Je comprends mal comment concilier nos efforts pour reprendre le dialogue avec la Russie avec une orientation de l'OTAN qui fait de ce pays la principale menace et organise en 2020 de grandes manoeuvres dirigées contre elle. Nous nous sommes opposés à l'inclusion du Parti de l'union démocratique kurde (PYD) dans la liste des organisations terroristes, en effet. La formulation finale peut être interprétée par chacun, puisqu'elle parle du terrorisme sous toutes ses formes : nous somm...

...ix stratégiques pour la Nation. Les inquiétudes de notre groupe, qui étaient déjà très vives quand nous avons demandé l’organisation de ce débat, sont renforcées par les résultats du sommet de Londres. En donnant une définition de plus en plus floue et extensive de la menace terroriste, conformément aux souhaits des États-Unis et de la Turquie, en déclarant, par ailleurs, que « les actions de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique » et en présentant, pour la première fois, la montée en puissance de la Chine comme un défi pour l’OTAN, celle-ci, au travers de son profil stratégique, confirme sa visée offensive, épouse les thèses de l’administration américaine et relance la course aux armements. En confirmant la mise en œuvre de « l’initiative pour la réactivité », le s...