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...ement inégalitaire. Avec Israël et le Luxembourg, la France est le pays de l’OCDE où l’origine sociale des parents influence le plus le parcours scolaire. Or nous ne pouvons nous satisfaire d’une telle représentation, à moins d’estimer que le retour à une société de classes, figée, est un projet politique d’avenir. La récente publication des indices de position sociale (IPS) des collèges et des lycées a jeté une lumière crue sur le déclin de la mixité sociale dans notre système scolaire. Ainsi, sur les 100 lycées de France présentant les IPS les plus élevés, 82 sont des établissements privés sous contrat. Nous sommes face à une véritable saignée du secteur public, qui s’accompagne d’un double mouvement de fond. Premièrement, l’on constate de terribles disparités au sein même du système scol...
...récédente ministre, mais elle peut encore être affermie, sans pour autant porter atteinte au secret des délibérations. Le transfert de responsabilité s’opère ensuite vers les étudiants, rendus encore plus responsables de leur orientation. Deux lectures complémentaires sont possibles à cet endroit. La première est méliorative : obliger les étudiants à penser leur projet d’orientation plus tôt au lycée, à le formaliser de manière plus détaillée et explicite, est positif. Cela les rend encore plus acteurs de leur orientation, les conduit à se l’approprier et facilite la transition vers le supérieur. Je pense, notamment, au projet de formation motivé, à la fiche Avenir, etc. La deuxième est plus nuancée dès lors que nous raisonnons concrètement. Dans le monde de Parcoursup, tout se passe comme s...
Pis, beaucoup de professeurs principaux ne s’estiment pas suffisamment formés, si bien que plusieurs académies ont fait part de difficultés de recrutement. De la même manière, de nombreux chefs d’établissement pensent devoir être formés à l’orientation. Ces statistiques expliquent pourquoi près d’un tiers des lycéens n’ont parfois pas bénéficié de conseils au moment de leur choix d’orientation.
...entre les filières – héritées du secondaire – et par l’existence de passerelles encore trop rares. Si la politique d’orientation n’est ni proactive, ni corrective, ni compensatoire, alors les étudiants se trouvent enfermés dans une trajectoire qu’ils ne peuvent plus maîtriser. La moindre inflexion peut jouer : songez ainsi, mes chers collègues, à la réforme de l’enseignement des mathématiques au lycée. Voyez qu’elles en ont très rapidement été les conséquences profondes !
... Oui, une bonne orientation est aussi gage de réussite et ces deux termes – orientation et réussite – se trouvent d’ailleurs dans l’intitulé de votre projet de loi, madame la ministre. Certes, l’orientation peut être évolutive dans le temps, ce qui fait écho à la notion de formation tout au long de la vie, mais il est évident que la période cardinale est bien celle qui fait la charnière entre le lycée et l’enseignement supérieur. C’est à ce moment précis, pour paraphraser Albert Jacquard, qu’une vie encore invisible « se découvre », que nous « l’orientons » sans parfois bien en mesurer les conséquences et que nous commençons à « construire » un futur qui paraît souvent évanescent pour l’individu lui-même. L’orientation constitue donc la clef de voûte de l’ensemble du système éducatif et doit ...
...la précipitation qui plonge certaines universités dans la difficulté. D’autre part, madame la ministre, nous avons l’impression – et ce sentiment est partagé sur de nombreuses travées – de naviguer à contre-courant. Récemment, un rapport sur la réforme du baccalauréat a été remis à votre collègue de l’éducation nationale. Ce dernier va au-delà de ladite réforme et propose une refonte complète du lycée, qui va dans une direction singulière, parfaitement identifiée : amener l’étudiant à penser, dès la seconde, à son projet d’études supérieures et l’accompagner dans son orientation en lui donnant toutes les cartes en mains. Si la priorité est bien une politique d’orientation efficace, au service de l’étudiant, qui gomme notamment les déterminismes et prévient les phénomènes d’autocensure, il aur...
Le baccalauréat doit être mieux articulé avec l'enseignement supérieur. Or, nous sommes à contretemps avec la parution de votre rapport ! Quel est le continuum de la première année d'université avec le lycée ? Parcoursup n'est qu'un outil algorithmique d'affectation, alors qu'il pourrait devenir un outil d'orientation et modifier la première année d'université dans un sens plus généraliste et formateur. Alors qu'il nous faut nous prononcer prochainement sur le projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, nous ne disposons pas d'une idée claire du parcours d'un jeune depuis le collège j...