Commission d'enquête sur la lutte contre le dopage

Réunion du 16 avril 2013 : 1ère réunion

Résumé de la réunion

Les mots clés de cette réunion

  • athlètes
  • contrôles inopinés
  • dopage
  • fédération
  • ski
  • sport
  • sportif

La réunion

Source

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Humbert

Notre commission d'enquête sur l'efficacité de la lutte contre le dopage a été constituée à l'initiative du groupe socialiste, en particulier de M. Jean-Jacques Lozach, notre rapporteur.

Une commission d'enquête fait l'objet d'un encadrement juridique strict. Je signale au public présent que toute personne qui troublerait les débats serait exclue sur le champ. Je vous informe en outre qu'un faux témoignage devant notre commission serait passible des peines prévues aux articles 434-13 à 434-15 du code pénal.

Conformément à la procédure applicable aux commissions d'enquête, M. Martin Fourcade prête serment.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

C'est un honneur d'être auditionné par votre commission. En tant que sportif de haut niveau, son objet me tient à coeur. J'appartiens à une génération qui a déchanté depuis quinze ans quand des scandales ont éclaboussé les sportifs qui l'avaient fait rêver. Cela m'a appris à me méfier, d'autant plus que mon sport, comme tous les sports d'endurance, n'a pas été épargné par le dopage : Johann Mühlegg aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002, les équipes autrichienne et russe, renvoyées respectivement des Jeux de 2006 et des championnats du monde de 2009, sans parler des cas isolés recensés en 2010 et 2011. Le dopage existe, il est même devenu le plus coriace de mes adversaires.

Bien qu'il fasse l'actualité presque quotidiennement, je n'ai jamais été confronté personnellement au dopage, ni de près ni de loin. Je n'ai été témoin d'aucune allusion au dopage dans mon entourage. Je suis une preuve parmi tant d'autres que l'on peut être champion du monde et médaillé olympique sans tricher. Je ne saurai jamais comment je peux m'imposer à l'eau claire face à des concurrents qui utilisent des substances interdites : le sport de compétition est tout sauf logique, et ce qui me permet de me dépasser dans certains moments clés n'a rien de rationnel.

Avec plus de vingt contrôles urinaires ou sanguins ces quatre derniers mois, je crois pouvoir me vanter d'être l'un des athlètes les plus contrôlés de France en 2013. Cela ne suffit toutefois pas à prouver que le travail et le talent expliquent seuls mes performances. En effet, le cas de Lance Armstrong témoigne des doutes que l'on peut avoir sur l'efficacité des contrôles antidopage. Ceux-ci restent toutefois les meilleurs moyens de crédibiliser les performances, de continuer à faire rêver le public et à rendre le sportif fier de ce qu'il accomplit. Lorsque je remplis les formulaires antidopage, je me déclare toujours favorable à l'utilisation de mes échantillons, et trouve même effarant que cela ne soit qu'une option. Je suis également favorable à la géolocalisation au moyen du logiciel ADAMS : bien que peu fonctionnel, celui-ci permet de réaliser des contrôles inopinés plus ciblés.

D'autres pistes mériteraient d'être exploitées : la sanction financière et pénale des tricheurs, l'harmonisation des sanctions entre les disciplines et entre les pays, l'interdiction à ceux qui ont été impliqués dans des affaires de dopage de poursuivre une carrière dans le milieu sportif, et enfin la traque aux vices de procédure, afin de ne pas donner une seconde chance à ceux qui ne la méritent pas.

Les doutes émis sur mes performances, mes résultats, ou mon honnêteté me meurtrissent. Il est indispensable de dissuader les tricheurs avec de réelles sanctions, et de réaffirmer que ce n'est pas parce qu'un tricheur se fait prendre que nous sommes tous pourris.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Humbert

Vous êtes un grand champion. J'ai assisté à la victoire de Johann Mühlegg dans la Transjurassienne : j'ignore s'il marchait à l'eau claire ce jour-là.

Certains sports font prévaloir la technique sur l'aspect physique. Sont-ils épargnés par le dopage ? Y en a-t-il seulement qui le soient ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Ni le ski de fond ni le biathlon ne sont épargnés par le dopage, dont il y a eu des cas avérés. Certains sports, plus techniques, n'y poussent certes pas spécialement. Dans le football ou le rugby, l'endurance n'est pas si importante que dans le ski de fond. Si dopage il y a dans ces disciplines, il est motivé par d'autres facteurs. Le tir de précision, activité qui fait partie du biathlon, est une discipline plutôt préservée.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Non, c'était une remarque d'ordre général. Tous les sports peuvent être touchés par le dopage. Ce n'est pas une question d'argent. Le désir de reconnaissance ou de médiatisation est un autre élément d'explication.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Oui. Le désir de se mettre en avant grâce à ses performances.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Vous avez dit ne vous être jamais dopé. Est-ce le suivi médical dont vous bénéficiez qui vous a soustrait à la tentation ? Dans l'affirmative, est-il le fait de votre médecin traitant, de celui de votre club, ou de votre fédération ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Ce n'est pas la raison principale. Mon éducation et mon entourage m'ont préservé du dopage. Je bénéficie néanmoins d'un suivi médical régulier. La fédération française de ski m'impose deux visites médicales par an, et mon employeur, l'armée de terre, une visite annuelle, au centre national sportif de Fontainebleau.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Certains pays ont pratiqué un dopage institutionnalisé, notamment les pays de l'ex-Union soviétique, dont la domination s'est surtout fait ressentir dans les sports d'hiver. Qu'en pensez-vous ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Né peu de temps avant la chute du mur, j'ai eu la chance de ne pas connaître cette époque, où dominait en effet l'idée que les athlètes de ces pays étaient dopés. Beaucoup d'entre eux ont d'ailleurs été pris. Il semble que certains pays aient conservé une culture du dopage : les cas recensés ces dernières années étaient surtout le fait d'athlètes des pays de l'ex-URSS, ainsi que de sportifs autrichiens. J'étais en Russie la semaine dernière pour la remise des Globes de cristal de la coupe du monde : les organisateurs ont tenu à saluer la carrière de Dmitri Iarochenko, contrôlé positif en 2009... Choqué, je ne me suis pas levé. En France ou en Scandinavie, cela ne se serait jamais vu. Le rapport au dopage varie sensiblement selon les pays.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Vous subissez de nombreux contrôles car vous faites partie du groupe cible de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Comment les contrôles inopinés se passent-ils, avez-vous relevé des anomalies ou des dysfonctionnements ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

J'ai subi 26 contrôles en quatre mois : cinq inopinés, les autres en compétition. L'un des contrôles inopinés a été diligenté par l'AFLD, les quatre autres par la fédération internationale de biathlon ; dans un cas, les contrôleurs sont venus jusqu'à mon domicile depuis la Slovénie, ce qui peut surprendre. Les contrôleurs, français ou étrangers, sont parfois trop naïfs et ne surveillent pas les sportifs lorsqu'ils urinent. Une meilleure formation écarterait tout risque de vice de procédure.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Oui, 30 % des contrôles environ sont de cette nature.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Dufaut

Vous prônez un durcissement des sanctions. Elles ne sont pour l'heure que sportives : retrait de titre, radiation... Êtes-vous favorable à des sanctions pénales ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Avec les sanctions financières, c'est je crois la meilleure solution pour lutter efficacement contre le dopage. La consommation de substances interdites est répréhensibles pénalement, pourquoi en irait-il différemment dans le sport ? Deux ans de suspension, ce n'est rien pour quelqu'un qui n'a rien à perdre, ou qui cherche à sortir de la misère de son pays en trichant.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Dufaut

Avec la radiation, il n'est pas nécessaire d'aller au pénal.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

La radiation n'est pas non plus dissuasive.

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Bailly

Votre fédération est-elle attentive à la prévention et à la communication sur ces questions ? Joue-t-elle un rôle suffisant ? A-t-elle mis en place le passeport biologique ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Je doute que la fédération française de ski soit compétente pour mettre en place le passeport biologique. L'initiative n'a pu venir que de la Fédération internationale. Cette dernière a instauré un passeport sanguin, qui sert à mieux cibler les athlètes à contrôler. J'y suis favorable. Je suis plus mitigé sur le passeport biologique, car nous manquons d'information sur son application.

Il ne faut pas oublier que le corps humain est une machine irréductible aux normes. Un virus peut faire baisser le taux d'hématocrite : cela ne signale pas nécessairement un dopage. En outre, nous avons chacun un patrimoine génétique particulier : pour ma part, une mutation sur le gène HFE améliore depuis ma naissance l'exploitation du fer par mon organisme, ce qui me rapproche des standards fixés par l'Agence mondiale antidopage (Ama) et la Fédération internationale. Déroger aux normes physiologiques, c'est aussi à cela que l'on reconnaît les grands sportifs...

Reste que le suivi de la Fédération française de ski est bon. Son discours est clair. Le discours ne fait toutefois pas tout. Je suis convaincu que la responsabilisation des personnes est la seule façon de lutter efficacement contre le dopage.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Humbert

On a découvert des docteurs Mabuse dans d'autres disciplines. Y en a-t-il dans le ski de fond ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Pas en France. Les sportifs ne sont suivis que par leur médecin personnel et celui de la fédération. D'autres fédérations sont plus suspectes : une équipe a besoin d'un seul médecin, pas de cinq...

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Humbert

La prolifération des médecins laisse penser que certains d'entre eux ne font pas que de la médecine...

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Je ne veux pas manquer à la présomption d'innocence.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Savin

On ne peut imaginer que l'entraîneur et le médecin d'un sportif dopé ne soient pas au courant. Faut-il étendre les sanctions à l'entourage des coupables ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Bien sûr, cela coule de source. Il faut interdire à ces personnes de poursuivre une carrière dans le milieu sportif. On n'a jamais vu un pédophile avéré rester instituteur.

Debut de section - PermalienPhoto de Vincent Delahaye

La Fédération française de ski collabore-t-elle avec l'AFLD ? Certaines fédérations coopèrent-elles moins que d'autres ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

L'AFLD contrôle les athlètes de second niveau. Les trente meilleures mondiaux sont plutôt suivis par l'Ama. Les relations entre la Fédération française de ski et l'AFLD sont bonnes. Quant aux fédérations, je n'en sais pas plus que ce qu'en dit L'Équipe : certaines fédérations semblent épargnées par les contrôles. Il n'est d'ailleurs pas normal que les fédérations fixent elles-mêmes les sanctions applicables aux athlètes, dont elles sont forcément proches. Les sanctions devraient être décidées par des commissions indépendantes ou par l'AFLD.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Pierre Chauveau

Certains pays soumettent-ils leurs athlètes à des contrôles plus fréquents ? Où les sportifs sont-ils le plus pénalisés ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Alberto Contador a été peu sanctionné, tandis que Yoann Offredo a écopé d'un an de suspension pour avoir manqué à trois reprises à son obligation de localisation... L'harmonisation des sanctions à l'échelle mondiale me semble indispensable. Pour rester sur le territoire national, Richard Gasquet ou Yoann Huget ont été très peu sanctionnés comparativement à Yoann Offredo, alors que l'un a été contrôlé positif, et que l'autre a manqué à l'obligation de localisation. Le système peut paraître injuste, ce qui affaiblit la confiance que l'on place en lui.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Néri

Que pensez-vous des autorisations temporaires d'utilisation ? En avez-vous bénéficié ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Je connais mal ce système, que je n'ai jamais utilisé. Je crois qu'il autorise, sous certaines conditions, l'utilisation de produits normalement interdits.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

La Ventoline était par exemple interdite jusqu'à l'an dernier. Je trouvais alors injuste que certains puissent l'utiliser à titre thérapeutique. Maintenant qu'elle est autorisée, son utilisation ne me pose plus de problème.

La beauté du sport impose de reconnaître que nous ne sommes pas tous égaux face à la performance. Certains transportent mieux l'oxygène - c'est mon cas -, d'autres ont plus de masse musculaire... Si tout le monde prend des médicaments pour gommer ses défauts, la situation devient absurde. Le sport n'est pas juste : c'est le sport.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Seriez-vous favorable à un allègement des calendriers sportifs ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Le biathlon est un sport très chargé, puisque les compétitions sont concentrées entre décembre et la fin du mois de mars. Les risques de dopage pesant essentiellement sur les grosses compétitions, comme les championnats du monde et des Jeux olympiques, modifier le calendrier n'y changerait rien. Peut-être les autres disciplines fonctionnent-elles différemment.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Le dopage est souvent associé à l'arrivée massive d'argent dans un sport. Ce lien est-il observé dans le biathlon ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Contrairement à une idée reçue, il y a beaucoup d'argent à gagner dans le ski de fond et dans le biathlon, en décrochant une bonne place en coupe du monde, en attirant les sponsors : dans ma discipline comme dans d'autres, gagner rend riche. Cependant, dans les pays occidentaux au moins, le dopage est davantage une histoire d'ego que d'argent. En Chine ou dans les pays de l'ex-URSS, le dopage est plus souvent un moyen de mettre sa famille à l'abri.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Dans vos propos, dans certains de vos écrits, on sent une volonté de vous impliquer dans la lutte contre le dopage. Selon vous, les sportifs sont-ils suffisamment présents dans ce combat ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Il y en a quelques uns, sans doute pas suffisamment. Ce sont pourtant les premiers concernés ! Ils doivent de plus lutter contre l'imaginaire collectif qui veut que tous les sportifs soient dopés. J'ai vu des médecins pour qui le sport de haut niveau étant une addiction, les sportifs sont malades, donc dopés d'une certaine façon. Ceux-là n'ont pas compris leur rôle dans la lutte contre le dopage.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Néri

Les centres de formation des jeunes font-ils suffisamment d'efforts de prévention du dopage ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Oui, dans ma discipline en tout cas. C'est davantage une question d'éducateur que de méthode. Aujourd'hui, il suffit d'allumer la télévision pour savoir que le dopage est un danger. Tout le monde le sait. Pour dissuader définitivement les jeunes d'y plonger, la menace de la sanction reste l'arme la plus efficace.

Debut de section - PermalienPhoto de Alain Néri

Voyez-vous progresser la prise de conscience sur les dangers sanitaires du dopage ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Les nombreuses études montrant les dangers sanitaires des produits dopants ne dissuadent pas ceux qui veulent arriver à leurs fins d'y avoir recours. Un jeune n'imagine pas la vie jusqu'à soixante-dix ans. En revanche, vivre jusqu'à quarante ans avec beaucoup d'argent le séduit fortement. Mon petit frère, fumeur malgré mes mises en garde, sait bien que le tabac est dangereux, puisque c'est écrit sur tous les paquets ; il a une vision de court terme, et veut s'amuser. Le dopage fonctionne de la même façon.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-François Humbert

Vous avez parlé des dysfonctionnements du système ADAMS. Comment l'améliorer ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Aujourd'hui, on peut acheter un billet d'avion ou payer ses impôts sur une tablette ou un téléphone, mais il est impossible de se géolocaliser sans un ordinateur, une connexion à internet, et le logiciel est compliqué à utiliser. Pour tout vous dire, je serais même favorable à la puce électronique. De nombreux sportifs y sont opposés, comme mon frère, sportif de haut niveau également. Il reste à sécuriser le système et à empêcher le pistage abusif des individus. Ce sera toujours moins contraignant que de remplir tous les jours les informations sur sa localisation. Vous m'y faites penser : j'ai oublié de le faire aujourd'hui !

Debut de section - PermalienPhoto de Dominique Bailly

Pouvez-vous préciser la part des contrôles inopinés auxquels vous vous êtes soumis ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Depuis le début de l'année, cinq ou six des vingt-six contrôles étaient inopinés.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Cela dépend des fédérations. La mienne, à la pointe du nombre de tests, contrôle le podium de chaque course, plus un sportif tiré au sort. Aux quatre personnes contrôlées par course s'ajoutent dix personnes avant chaque course et les contrôles inopinés. Ces derniers sont peu nombreux en hiver en raison des compétitions : ils ont généralement lieu avant la saison et lors des stages de préparation des championnats du monde ou des Jeux olympiques ; deux ou trois sont diligentés en été, pendant la préparation. Quand je pense que Lance Armstrong a été contrôlé près de 500 fois, sans résultat positif, cela m'embête de penser que je me soumets à tant de contrôles, pour un résultat peut-être nul.

Debut de section - PermalienPhoto de Jean-Jacques Lozach

Le danger de certains produits dopants pour la santé est prouvé. Revient-il à la puissance publique de protéger les sportifs, ou cela relève-t-il de la responsabilité de chacun ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

La prévention des dangers sanitaires est importante. Elle se pratique d'ailleurs, au niveau des fédérations et des clubs. Mais les sportifs, majeurs et vaccinés, prêtent l'attention qu'ils veulent aux messages de prévention. Je persiste à penser que seule la dissuasion par la sanction permettra de faire des progrès.

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Il peut sembler facile pour un sportif de haut niveau d'affirmer qu'il ne se dope pas. Je suis de bonne volonté : je suis prêt à tout pour le démontrer, et pour prouver qu'il est possible de gagner sans se doper.

Debut de section - PermalienPhoto de Michel Savin

Vous êtes une référence chez les jeunes. Intervenez-vous dans les clubs ?

Debut de section - Permalien
Martin Fourcade, biathlète, médaillé olympique

Oui, malgré un calendrier très chargé, mais pas spécifiquement sur la lutte antidopage. Si l'occasion se présente, je le ferai avec plaisir.