Les amendements de Sophie Joissains pour ce dossier

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La date du 19 mars est celle du cessez-le-feu décidé en 1962 lors des entretiens entre le gouvernement français et des représentants du Front de libération nationale algérien, à Évian.

Ces entretiens, s’ils ont décidé le cessez-le-feu de la part de l’armée française, n’ont jamais eu de valeur ni d’application bilatérale. Les conclusions des entretiens qui se sont déroulés à Évian portent le nom de « déclarations », sans valeur juridique sur le plan international. De plus, elles ont immédiatement été rejetées par les instance...

… que représenterait l’adoption autoritaire de cette date comme journée de commémoration et d’hommage. Ce serait terrifiant pour nombre des familles de ceux qui ont vécu ces conflits. La société française, plus encore à l’heure de la crise et des replis identitaires, a besoin d’unité, de cohésion et de fraternité. Ne réactualisons pas des conf...

Sur la problématique du conflit en Algérie, le peuple français manifeste des opinions divergentes et parfois violentes. Les situations sont extrêmement diverses : les enfants de harkis continuent de porter cette identité avec douleur et un profond sentiment d’injustice envers la France, et ce cinquante ans après les événements ; les pieds-noirs...

Les uns sentiront peut-être monter en eux des bouffées triomphales et trouveront dans le vote de cette proposition de loi une justification supplémentaire à leur mépris envers leurs frères harkis. Ces derniers raviveront inévitablement en eux un sentiment de révolte, d’injustice, d’abandon et de rejet de la part de leurs deux patries d’origine....

Ceux qui nous avaient aidés ont péri par dizaines de milliers parce que l’État français les avait désarmés en donnant l’ordre de les laisser sur le territoire algérien.

Mlle Sophie Joissains. Savez-vous pourquoi ? Parce que M. Fabius fut un acteur d’un drame sanitaire et que je n’ai pas accepté de le voir à cette place !

Les pieds-noirs, qui, pour beaucoup, ne connaissaient que la terre d’Algérie où ils étaient nés ont été traqués et tués à partir de cette date. Ils n’étaient pas tous de riches propriétaires terriens. Pensez donc à la mère d’Albert Camus !

Que l’Algérie célèbre son indépendance ce jour-là, je peux le comprendre. Mais cette date ne correspond ni à un armistice ni à la fin de la guerre. Encore une fois, les accords d’Évian n’ont pris fin qu’après l’exode et les tueries.

Mlle Sophie Joissains. Que l’Algérie commémore la mémoire de ses victimes et célèbre sa victoire à cette date paraît logique. Mais la France n’est pas l’Algérie. À cette date, des Français, musulmans comme non-musulmans, se sont fait massacrer et il n’y a pas de quoi nous réjouir ni honorer les déclarations du 19 mars. Car c’est aussi de cela q...

Oui, merci, monsieur le président. Vous m’avez interrompue, monsieur Carrère, en me posant une question qui n’avait absolument rien à voir.

Si, vous avez justifié vos interruptions en me posant une question implicite. Je vous ai répondu, mais il est évident que ces propos ne concernent que moi. J’ai exprimé une conviction, non sur le PS en général, mais sur un homme en particulier. Je me dois de le dire, le groupe UMP n’y est pour rien. Je ne suis pas du tout certaine qu’un autre ...

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, je tiens à associer mon collègue et ami Bruno Gilles à l'ensemble des propos que je vais tenir maintenant. Pour répondre à l'objet de l'article 1er de cette proposition de loi, deux textes ont déjà été adoptés. Le premier, spécifique, est la loi du 23 fé...

 « Aussi, le report de cette discussion s’avère une opportunité à saisir pour s’interroger sur son bien-fondé. « En s’inspirant de personnalités aussi différentes que le général de Gaulle ou François Mitterrand, qui, l’un comme l’autre, avaient refusé cette date, chaque sénateur devrait pouvoir s’exprimer en son âme et conscience : soit rejeter...

C'est le monde des anciens combattants qui s'exprime, ce n'est pas moi ! La fin du conflit en Algérie remonte aujourd'hui à cinquante ans, et pourtant il suffit de voir le nombre d'associations de Français rapatriés et de harkis pour mesurer la profondeur des blessures qui subsistent.

M. Kader Arif, ministre délégué chargé des anciens combattants, tenait les propos suivants, le 21 octobre : « Il est inacceptable par exemple que nos compatriotes harkis ne puissent pas se rendre dans le pays de leurs ancêtres ou, pour ceux qui le souhaitent, y être enterrés. Nous avons abordé cette question avec nos amis Algériens, et nous avo...

Croyez-vous vraiment que si nous adoptons une date qui a été le signal du massacre de leurs aînés, les harkis auront envie de se rendre sur cette terre qui est celle de leurs ancêtres ? Cela serait peut-être pour eux une immense humiliation. On estime que de 60 000 à 70 000 harkis sont morts après le 19 mars, dans des conditions atroces. De mê...

Cela étant, j'ai perçu de réels accents de sincérité, notamment dans les propos du rapporteur. Néanmoins, une chose m'a frappée : les arguments qui ont été développés en faveur de ce texte par certains auraient pu tout aussi bien les conduire à écarter cette date du 19 mars. Je veux juste dire une dernière phrase.

On ne peut pas décider pour d’autres de la manière dont ils doivent vivre leur douleur, et j’estime que nous ne pouvons imposer le 19 mars comme date de commémoration aux 1 200 000 personnes du monde combattant qui se sont prononcées contre.