Interventions sur "alimentation"

227 interventions trouvées.

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

...e vous tentez de nous faire croire que vous produisez de plus petits paquets pour défendre la santé de nos enfants. L'argument ne me convainc pas du tout, le réel objectif tenant davantage à la recherche du profit et à la volonté de lutter contre des taxes qui vous dérangent toujours, alors qu'elles nous paraissent intéressantes et qu'elles ont contribué à améliorer les comportements en matière d'alimentation. Si les produits ultra-transformés focalisent l'attention, j'espère que l'éducation jouera un rôle bénéfique en matière d'alimentation. Comme l'a rappelé Élisabeth Doineau, les dépenses de santé deviendront insoutenables si nous n'accomplissons pas des progrès suffisants dans la prévention de pathologies chroniques - diabète, obésité, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque - qui grèvent les...

Photo de Elisabeth DoineauElisabeth Doineau, rapporteure générale :

Ces dernières années, les boulangers ont mis en oeuvre une politique consistant à réduire la quantité de sel dans le pain, ce à quoi les consommateurs se sont habitués. Des produits tests tels que la bière sans alcool pourraient être utilisés pour éduquer et responsabiliser les consommateurs, plus ou moins au fait, selon leur niveau d'études, des bienfaits d'une alimentation saine pour leurs enfants. Les jeunes parents diplômés ne donnent ainsi généralement pas de sucre à leurs enfants avant l'âge de 3 ans, contrairement aux pratiques de la génération précédente, ce qui forcera les professionnels à proposer des produits transformés contenant moins de sucre, moins de sel et moins de gras. À l'inverse, les familles plus précaires peinent à appréhender les préconisatio...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, vice-présidente de l'Office, rapporteure :

...ière épidémie non infectieuse de l'histoire de l'humanité », l'obésité constitue l'un des principaux fléaux sanitaires auxquels doit faire face notre société. La France compte 32 % d'adultes en surpoids et 17 % d'obèses, ce qui emporte de lourdes conséquences en termes de mortalité et de morbidité. Le surpoids et l'obésité ne constituent cependant qu'une partie des impacts associés à une mauvaise alimentation, lesquels incluent également de nombreuses maladies chroniques, au point que l'alimentation représente, en France, le premier facteur de risque de perte d'années de vie en bonne santé, devant le tabac et l'alcool. Aussi, la promotion d'un régime alimentaire sain permettant de prévenir l'ensemble de ces maladies apparaît comme un véritable impératif de santé publique. Historiquement, les aliments...

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, il existait un lien direct entre la production agricole et l'alimentation. L'émergence des modes de distribution modernes et la généralisation de la restauration hors domicile, aussi bien pour les enfants que pour les adultes, ont profondément changé le rapport à l'alimentation. Il me semble qu'en dépit de l'attention qui est portée aux produits mis sur le marché, l'ultra-transformation n'est pas prise en compte dans la réglementation, alors que la préservation de pro...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, vice-présidente de l'Office, rapporteure :

sénatrice, vice-présidente de l'Office, rapporteure. - Il n'existe pas à ce jour de définition robuste et scientifique de l'alimentation ultra-transformée, alors même qu'un très grand nombre de produits considérés comme tels arrivent sur le marché. La seule définition qui existe à ce jour est celle de la classification Nova, qui qualifie d'ultra-transformés des produits conçus dans le but d'exacerber les propriétés sensorielles et d'augmenter la durée de conservation à grande échelle. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de ...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, vice-présidente de l'Office, rapporteure :

...appée par une émission de télévision montrant des jeunes qui testaient deux boissons à base de tisane, la première contenant de nombreux additifs et donc très forte en goût, et la seconde plus naturelle. Ils ont évidemment tous préféré la première ! Je crois qu'il faut aussi réhabituer nos palais aux goûts, sans doute plus subtils, des produits naturels. L'Office adopte la note scientifique « L'alimentation ultra-transformée » et en autorise la publication.

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, sénatrice, vice-présidente de l'Office :

L'alimentation est l'un des déterminants majeurs de la survenue de maladies chroniques dont le coût humain, social et économique est devenu considérable. Aussi, pour prévenir ces maladies, la promotion d'un régime alimentaire sain est un véritable impératif de santé publique. En matière de nutrition, l'approche classique considère les aliments au regard de leur composition en nutriments. Cependant, le développ...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, sénatrice, vice-présidente de l'Office :

Nous passons à présent aux questions-réponses, en commençant par les interrogations des parlementaires, puis celles des internautes. Personnellement, je m'interroge sur le manque d'information des consommateurs. Ils n'ont pas conscience des matrices dégradées et artificialisées. En outre, les aspects multidimensionnels de l'alimentation ultra-transformée peuvent être difficiles à appréhender et à hiérarchiser. Comment informer efficacement le consommateur ? Est-il envisageable de créer un logo alimentaire multidimensionnel ? Par ailleurs, quel est l'impact des emballages plastiques ? Vos études ont-elles intégré ce facteur ?

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

...t tous apporté des éclairages majeurs. Je souscris aux propos de M. Fardet sur les infrastructures et la logique du système, sujet ô combien important. Mme Touvier nous a montré combien nous devenions sérieux sur les excès des additifs. Toutefois, le principe de précaution ne devrait pas entraîner la paralysie. Mme Véronique Braesco préconise une approche plus empirique et mesurée. En matière d'alimentation, la rareté n'est pas si éloignée et peut réapparaître à l'aune de la crise ukrainienne. Les additifs ont toujours pour effet de combattre le manque de production, et ce grâce au stockage et aux conditionnements divers. L'alcool est d'ailleurs une façon de conserver les fruits. À ce propos, l'apparition du chemin de fer a tué la vigne au nord de la Loire ! L'élargissement du marché peut conduire ...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville, sénatrice, vice-présidente de l'Office :

Nous passons à la seconde table ronde, relative aux conséquences de l'industrialisation de l'alimentation sur les habitudes et comportements alimentaires.

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

J'ai été marqué par la formule de « reste à vivre », car, à mon sens, cette notion traduit nos préférences. L'alimentation n'est pas seulement une fatalité subsidiaire ; c'est le résultat des choix, explicites ou implicites, de chacun de nous. Le numérique, par exemple, représente, dans le budget des particuliers, un poste considérable. De même, l'immobilier est l'expression d'un choix de vie. Je suis rapporteur spécial de la commission des finances pour l'éducation nationale ; les salaires des enseignants sont les ...

Photo de Mélanie VogelMélanie Vogel, rapportrice :

Merci de vos deux exposés, qui ont été très complets. J'ai quatre questions. Premièrement, monsieur Nizri, vous avez indiqué au début de l'audition que 40 % des comorbidités de la covid avaient un lien avec l'alimentation. Avez-vous des données plus précises ? Qu'est-ce qui pose problème ? La valeur nutritionnelle des aliments, la présence de produits chimiques, les additifs ou certaines carences ? L'alimentation est-elle responsable directement ou indirectement, et dans quelle proportion ? Deuxièmement, avez-vous des données chiffrées sur l'influence des inégalités sociales sur la qualité de l'alimentation ? Tr...

Photo de Mélanie VogelMélanie Vogel, rapportrice :

La notion de sécurité sociale alimentaire revient souvent dans les débats publics. Comment la sécurité sociale peut-elle évoluer et garantir de nouveaux droits ? Certains proposent un chèque alimentaire. Chaque personne disposerait, d'une somme à dépenser, inscrite sur la carte vitale, dans certains magasins conventionnés pour proposer des aliments « sains ». Chacun pourrait accéder à une alimentation équilibrée. Les maladies liées à une mauvaise alimentation seraient ainsi réduites. Avez-vous déjà travaillé sur ce sujet ?

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

...évention de la sécurité sociale ? Vous avez cité le dépistage des cancers, mais le dépistage est le stade postérieur à la prévention. Sur la prévention stricto sensu, vous avez évoqué les problèmes alimentaires, avec l'exemple particulier de Mayotte. Quelle est la politique de prévention de la sécurité sociale ? Cela ne dépend peut-être pas de votre direction, mais je pense notamment au rôle de l'alimentation ou du sport pour prévenir les pathologies cardiovasculaires, le diabète, et même la récidive de cancers. Les chiffres sont stupéfiants à ce sujet, nous indiquait récemment un responsable de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette activité physique adaptée devrait être remboursée par la sécurité sociale au titre de la prévention, car elle limite les complication...

Photo de Mélanie VogelMélanie Vogel, rapportrice :

La question de l'alimentation est tout à fait centrale en ce qu'elle a un impact extrêmement important sur la santé. De même, la manière dont on produit les denrées alimentaires aggrave ou réduit les risques environnementaux, lesquels vont à leur tour avoir des conséquences sur les risques sanitaires. Comme vous, je pense qu'il serait assez compliqué de mettre en place un chèque alimentation. Vous semblez privilégier une pre...

Photo de Anne-Catherine LoisierAnne-Catherine Loisier :

...menter les soupçons selon lesquels les agriculteurs seraient responsables de tous les maux environnementaux. Nous voulons également adresser un message à nos concitoyens, qui doivent comprendre que, au-delà des effets d’annonce, il est stratégique de se donner les moyens opérationnels, dans le cadre de ce projet de loi, de faire baisser concrètement les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation. L’examen de la commission des affaires économiques et les propositions qui en découlent se sont fondés sur trois axes. Le premier consiste à soutenir notre modèle alimentaire pour mieux maîtriser l’empreinte carbone de la France et assurer à nos concitoyens une alimentation réellement saine et durable. Le deuxième axe a pour objet d’accompagner l’évolution des pratiques et d’éviter de tomber ...

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Répondre à l’urgence climatique exige que nous intégrions cet enjeu dans tous les aspects de notre quotidien. Le volet « Se nourrir » du projet de loi, dont nous abordons ce soir l’étude, nous amène à nous pencher sur notre alimentation, en engageant une transformation de nos habitudes vers un modèle plus responsable. Notre façon de nous alimenter constitue en effet un levier non négligeable de lutte contre le réchauffement climatique. Au sein de ce volet, l’article 59, relatif au menu végétarien dans la restauration collective, revêt une importance particulière. En effet, on estime à 30 % la réduction des émissions de gaz à ef...

Photo de Anne-Catherine LoisierAnne-Catherine Loisier :

Sur la question de savoir s’il faut aller plus loin qu’un repas végétarien par semaine en restauration scolaire, je pense que nous allons avoir le débat. Quant à la question de savoir s’il faut l’imposer en s’appuyant sur des arguments nutritionnels, l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), s’estime incapable, dans son avis de 2020, de trancher la question de la qualité nutritionnelle de plus d’un menu végétarien par semaine pour les enfants et les adolescents. Elle a donc lancé une étude, qui devrait être achevée à l’automne prochain sur la question. Tant que cet avis n’est pas rendu, je considère que les parlementaires ne disposent pas de...

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

Cet amendement vise à revenir à la rédaction adoptée par l’Assemblée nationale. En effet, la généralisation de l’expérimentation, issue de la loi Égalim, du repas végétarien hebdomadaire dans la restauration collective scolaire est l’une des avancées trop peu nombreuses votées par l’Assemblée nationale que nous souhaitons maintenir. L’étude du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) évaluant cette expérimentation montre que celle-ci peut être considérée comme un succès, malgré une faible anticipation de la part de certaines collectivités et en dépit d’un contexte sanitaire complexe. C’est le succès démontré par cette étude qui a conduit les députés à adopter cette mesure. Des difficultés semblent toutefois s’être fait jour da...

Photo de Gérard LahellecGérard Lahellec :

La qualité des repas servis dans les cantines scolaires est largement aussi importante que le type de repas proposés. L’accès à l’alimentation végétarienne pour nos enfants, synonyme d’une diversification des repas et d’une réduction de l’impact environnemental de l’alimentation collective scolaire, doit être mis en place avec une haute exigence de qualité globale. Cet amendement vise à la fois à offrir un choix et à garantir une qualité. C’est pourquoi nous proposons que l’évaluation de l’expérimentation sur les menus végétariens, pré...