Interventions sur "espèce"

522 interventions trouvées.

Photo de Michel MASSETMichel MASSET :

...ts. En 2012, cinquante-six départements sont touchés. En 2014, soixante-sept départements sont concernés, etc. Nos voisins européens n'ont pas non plus été épargnés : d'abord l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, enfin, les Pays-Bas. De Lisbonne à Amsterdam, le frelon asiatique coule aujourd'hui des jours paisibles en Europe, malheureux exemple topique d'une espèce exotique invasive, introduite par erreur, mais qui s'est très rapidement adaptée. Cette invasion est l'un des symptômes de la mondialisation, mais il ne s'agit pas de traiter cette problématique de manière dogmatique. Au contraire, notre réponse doit permettre de mieux appréhender les espèces invasives actuelles et futures : le ver plat d'Amazonie, fléau pour nos vers de terre, la moule quagga, ...

Photo de Jean-Yves RouxJean-Yves Roux :

...asiatique à pattes jaunes a colonisé la France entière, avec une expansion moyenne de soixante-dix-huit kilomètres par an. Seule la Corse, grâce à son insularité, est aujourd'hui protégée de ce redoutable prédateur. Une seule femelle, arrivée il y a vingt ans, est à l'origine de plus de 12 millions d'euros de pertes économiques annuelles pour la production apicole, directement imputables à cette espèce. C'est là un exemple parfait à l'attention des étudiants en mathématiques pour illustrer le principe d'une suite géométrique. On estime que cette espèce exotique envahissante est responsable d'environ 20 % de la mortalité observée dans les ruchers. L'abeille domestique et les insectes sociaux constituent en effet les proies de prédilection et la majeure partie du bol alimentaire de cette espèce....

Photo de Philippe GROSVALETPhilippe GROSVALET :

 « Ils nous narguent. Ils n'hésitent pas à capturer leur proie en notre présence. Ils se posent ensuite sur une branche et là, ils les décapitent. Imaginez qu'une espèce s'attaque de cette manière aux bovins. Là, il y aurait des moyens mis sur la table pour lutter contre. » Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, ces propos de mon ami Loïc Leray, ancien président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), illustrent le désarroi suscité par ce fléau qui s'est abattu sur notre territoire il y a vingt ans. Il faut se r...

Photo de Marie-Laure Phinera-HorthMarie-Laure Phinera-Horth :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, nous débattons aujourd'hui des moyens à mettre en œuvre pour stopper la prolifération du frelon asiatique. Cette espèce qui ne connaît pas de prédateur a crû de manière exponentielle. En effet, un nid qu'on ne détruit pas donne quatre nids l'année suivante. Telle est certainement la raison pour laquelle, en dépit des nombreux débats dont ce sujet a fait l'objet au sein de notre hémicycle, nous ne sommes pas parvenus à endiguer la progression du frelon asiatique. Nos prédécesseurs ont tenté de trouver des solutio...

Photo de Nicole BonnefoyNicole Bonnefoy :

... en particulier Michel Masset, d'avoir inscrit cette proposition de loi à l'ordre du jour de nos travaux. Comme de nombreux collègues, j'ai récemment interrogé le Gouvernement, par le biais d'une question écrite, sur l'absence notable de stratégie nationale de lutte contre la prolifération du frelon asiatique. Dans sa réponse, le Gouvernement indique qu'il n'y a quasiment plus rien à faire : « L'espèce ne présente pas de danger supérieur par rapport d'autres hyménoptères… Si cette situation venait à changer du fait de l'extension de l'espèce, la question de sa réglementation serait à réexaminer. » Le 25 octobre dernier, Sarah El Haïry, alors secrétaire d'État chargée de la biodiversité, reconnaissait la faiblesse de la réponse de la stratégie nationale biodiversité 2030, qui ne prévoit, en mat...

Photo de Kristina PluchetKristina Pluchet :

...Par ce texte, je souhaitais défendre la cause apicole, la biodiversité et notre souveraineté alimentaire. C'est donc avec le plus grand intérêt que j'accueille aujourd'hui cette proposition de loi. Je salue son auteur ainsi que son rapporteur pour la qualité de nos échanges, qui ont permis de croiser nos travaux. Il est en effet plus que temps que le Gouvernement, comme il le fait pour d'autres espèces problématiques, engage un plan national de lutte, seul à même de contenir cet insecte ravageur. Je souhaite également souligner la qualité du travail mené auprès de nombreux acteurs, qui a permis de dépasser la fausse logique de destruction des nids et de percevoir l'importance de la connaissance du cycle de vie de cet hyménoptère pour un ciblage efficace de la lutte. Dans un contexte de dépen...

Photo de Pierre Jean ROCHETTEPierre Jean ROCHETTE :

... de notre sécurité alimentaire. Au-delà de l'apiculture, c'est plus largement d'agriculture dont il est question ; je crois que nous soutenons unanimement le monde agricole et la ruralité, mes chers collègues. Près des trois quarts de la production de nourriture dans le monde reposent sur les frêles ailes des abeilles. Elles sont nos meilleures alliées en matière de pollinisation ; de nombreuses espèces en dépendent. Dans les territoires que les abeilles ont désertés, les hommes cherchent les moyens de les remplacer. En Chine, la pollinisation se fait manuellement. Aux États-Unis, ce sont les drones qui accomplissent cette tâche. Les chiffres sont sans appel : nous perdons nos abeilles. Un cocktail de facteurs est à l'origine de cette triste réalité, dans la composition duquel figurent les po...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir, sénateur, président de l'Office :

...fiques et technologiques (OPECST) consacrée à la protection de la biodiversité en haute mer. Au cours des dernières années, l'Office a publié plusieurs travaux sur la biodiversité, notamment le rapport de Florence Lassarade sur le réchauffement climatique et la biodiversité, et les notes scientifiques d'Annick Jacquemet sur le déclin des insectes et la pollution lumineuse, d'Hendrik Davi sur les espèces exotiques envahissantes et de Jérôme Bignon sur l'effondrement de la biodiversité. En revanche, l'Office s'est assez peu penché sur la question des océans. Notre ancien collègue Roland Courteau a produit en 2011 un rapport sur la pollution en Méditerranée. Plus récemment, en 2021, la protection de la biodiversité au travers de la création d'aires marines protégées dans l'Antarctique avait été b...

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

...biodiversité font l'objet d'un consensus scientifique depuis plus d'une vingtaine d'années. L'audition entendait explorer, d'un point de vue scientifique, les effets présents et futurs du réchauffement climatique sur la biodiversité, mais aussi évaluer les actions de conservation mises en oeuvre en contexte de changement climatique. Ce faisant, elle s'est penchée sur le cas de quelques milieux et espèces emblématiques. L'audition a fait ressortir l'expertise considérable des laboratoires et des institutions publiques français, alors même qu'ils ne sont pas toujours mobilisés de manière cohérente par les pouvoirs publics. Comme l'a d'abord indiqué Philippe Grandcolas, directeur adjoint scientifique de l'Institut Écologie et Environnement du CNRS, trois échelles d'étude permettent d'approcher le ...

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l'Office :

Ce rapport concerne-t-il la France, ou vise-t-il plus globalement le niveau mondial ? Ne devrions-nous pas moduler nos recommandations, pour cibler ce que doit faire notre pays et ce qui doit être fait à l'échelle de la planète ? Par ailleurs, la raison pour laquelle la biodiversité est nécessaire n'est pas exposée. On peut se demander si l'on a toujours besoin d'autant d'espèces, ou si leur disparition n'est pas simplement liée au cycle de l'évolution. Sur le second point, il est bien indiqué que c'est l'activité humaine qui fait diminuer la biodiversité, mais en quoi cette baisse est-elle vraiment gênante ? Le projet de conclusions indique que la nature est elle-même porteuse de solutions. Ne devons-nous pas appuyer ce message positif ? En outre, voit-on apparaître de...

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

... discuter du reboisement de la forêt de Gascogne. Malheureusement, à certains endroits, seul le pin est capable de passer six mois les pieds dans l'eau et six mois dans la sécheresse. Après la tempête de 2009, les essais de reboisement n'ont fonctionné que sur l'eucalyptus, qui flambe plus que le pin. Le chêne n'est pas parvenu à reprendre son essor. Ainsi, nous avons tout intérêt à replanter des espèces variées, mais il faut tenir compte d'un sol très pauvre. Les parcs doivent-ils être nationaux ou régionaux ? Je pense que l'échelle des régions est la plus adaptée, dans le cadre d'une législation claire. En baie de Somme, on a permis à la mer de reprendre du terrain à des endroits qui avaient été poldérisés pour faire pousser des fleurs. La diversité des oiseaux qui y passent désormais illustr...

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l'Office :

Je ne sais pas. Lorsque l'on parle d'extinction, comment connaît-on le nombre d'espèces présentes sur Terre avant l'Homme ? Qu'elle était la biodiversité à cette époque ? On ne le sait pas vraiment. Vous dites que nous en sommes à la sixième extinction, mais c'est la seule que nous pouvons réellement mesurer.

Photo de Pierre MédeviellePierre Médevielle, sénateur :

... l'eau est net. Il se passe des choses bizarres à la surface de la Terre, mais aussi sous l'eau. On assiste depuis quelques années à une prolifération étonnante du poulpe. Pour la sole, nous sommes confrontés au problème des migrateurs mer-rivière. La population a atteint un niveau très bas, et elle ne peut pas se reconstituer en cas de surpêche ou de prédation. Si la pêche n'est pas maîtrisée, l'espèce risque de s'éteindre. Je rappelle que la régulation drastique de la pêche du thon a donné des résultats immédiats. Nous devons amener le débat sur la biodiversité à une discussion sur l'aménagement du territoire. Je prendrai pour exemple le pastoralisme en montagne. Des espèces disparaîtront par effet secondaire. Lors des dernières élections sénatoriales, j'ai réalisé une enquête. Elle a montré ...

Photo de Pierre MédeviellePierre Médevielle, sénateur :

Il va falloir aménager le territoire pour éviter les incendies catastrophiques. En raison de l'engrillagement des parcelles, certaines espèces n'ont pas pu fuir le domaine, dont 70 % est privé. Je conclus en rappelant que l'on parle toujours de ce qui ne va pas, mais on n'évoque pas les progrès réalisés, qui sont énormes. J'ai été co-rapporteur de la proposition de loi sur l'agrivoltaïsme. Ce procédé montre l'effet bénéfique des ombrières sur la biodiversité. Les installations sont réputées démontables, critère d'acceptabilité publiqu...

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l'Office :

La conception de cette note s'inscrit bien dans ce que nous attendons à l'Office, puisqu'il ne s'agit pas d'un simple compte rendu des auditions conduites par le rapporteur. Certaines espèces invasives pourraient-elles être avoir un impact positif en termes d'adaptation au changement climatique ? Certaines sont-elles susceptibles de remplacer des espèces purement endémiques ? Merci pour la remarque sur les outre-mer, auxquels le Sénat prête beaucoup d'attention. Peuvent-ils être protégés par des contrôles véritables, ou, encore une fois, les décisions européennes vont-elles s'appliq...

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l'Office :

Comment les recommandations pourraient-elles associer davantage les scientifiques ? Il est écrit que nous devons développer une stratégie de surveillance nationale efficace et limiter l'introduction des espèces. Il faut donc travailler avec eux en amont. Une réelle coordination est nécessaire.

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

Je tiens à remercier les intervenants d'être parvenus à nous rejoindre au Sénat malgré la grève des transports de ce jeudi. Nous recevons Philippe Grandcolas, spécialiste de systématique au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN). Ma génération était habituée à contempler de grands tableaux d'espèces affichés aux murs des salles de classe, mais Philippe Grandcolas nous aidera à nous représenter une biodiversité en perpétuelle évolution. Il s'est déclaré prêt à résoudre le paradoxe apparent qui relie une vision de la biodiversité invariante et sa réalité dynamique. Nous entendrons également Anne-Christine Monnet, chercheuse au MNHN, qui nous apportera une note optimiste. Elle s'efforcera d'é...

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice, rapporteure :

...pour cette présentation. Vous aurez certainement l'occasion de partager d'autres de vos conclusions lorsque vous répondrez aux questions des participants présents dans la salle ou des internautes. Anne-Christine Monnet, vous travaillez sur des actions de conservation de la biodiversité. Vous nous apporterez peut-être des notes d'optimisme sur la manière dont nous pourrions réintroduire certaines espèces. Ces actions de conservation ne représentent toutefois qu'une goutte d'eau au regard de la tâche à accomplir.

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir, sénateur :

...ion de néophyte - car je suis un mathématicien très cartésien - au sujet des deux aspects de la biodiversité. Nous avons beaucoup évoqué le vivant et la disparition d'une partie du vivant sous l'effet du réchauffement climatique, mais assez peu la diversité du vivant. À mesure que les mers se réchauffent, nous observons le remplacement de certaines populations marines par d'autres. Tandis qu'une espèce disparait, une autre la remplace. Ceci se rencontre aussi chez les insectes, avec le frelon asiatique qui décime les populations d'abeilles européennes. Ce principe ne fonctionne toutefois pas pour la disparition des récifs coralliens, qui ne seront remplacés par rien d'équivalent. Ainsi, je formule une question volontairement provocatrice. Le fait de remplacer une espèce vivante par une autre es...

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

...s. Je pense qu'il faudrait diffuser davantage les informations qui concernent cette part de la biodiversité. En effet, la compréhension des phénomènes complexes qui s'y rapportent se trouve à la portée de toutes et de tous, dès lors qu'ils sont bien expliqués. Je pose une question qui rejoint celles de mes collègues, mais qui aborde les choses différemment. Au regard de la disparition actuelle d'espèces et notamment de pollinisateurs, pourrons-nous continuer à nous nourrir de la même façon à l'avenir ?