Interventions sur "sucre"

135 interventions trouvées.

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

La France est le premier producteur européen de sucre. Cette filière compte 46 000 emplois et 21 sucreries. Elle est aujourd’hui durement frappée par la jaunisse, qui touche tous les modes de production et tous les territoires. Les pertes de rendement sont de grande ampleur – dans certaines régions, elles atteignent 40 % à 70 %, soit près de 1 500 euros par hectare. Mes chers collègues, l’enjeu est essentiel : il y va de notre souveraineté alimenta...

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

Nous devons, au contraire, travailler à un commerce international équitable et permettre une véritable relocalisation de l’alimentation. Ce serait aussi l’occasion de favoriser l’émergence d’une filière de production de sucre bio, dont la France s’honorerait d’être le leader.

Photo de Frédéric MarchandFrédéric Marchand :

...s prenons et que nous encourageons à suivre. Ce texte ne s’oppose en rien à une telle vision de la société et les adaptations qui lui ont été apportées ne le réduiront pas à un chèque en blanc. Il garantit que, pendant trois ans, notre agriculture se focalisera sur la fin des néonicotinoïdes. Il garantit que, dans nos territoires, nous aurons toujours des champs de betteraves pour alimenter des sucreries. M. le ministre l’a rappelé : il y va de notre souveraineté économique et alimentaire, et, me semble-t-il, de notre capacité à accélérer la transition agroécologique. Ce projet de loi ne constitue pas non plus une régression pour le droit de l’environnement, ce qui serait, bien entendu, inconstitutionnel. Il s’inscrit dans le droit européen en vigueur et prolonge le régime d’interdiction qui...

Photo de Frédéric MarchandFrédéric Marchand :

...e une solution durable : tous souhaitent en sortir. Le recours aux néonicotinoïdes est, en l’occurrence, une solution d’urgence. C’est le seul moyen de faire face à une situation intenable pour la filière betteravière et sucrière. Souhaitons-nous conserver notre place de leader européen ou la laisser à d’autres par dogmatisme, pour ensuite compenser cette perte de leadership par l’importation de sucres étrangers dont la production ne respecte pas nos critères environnementaux ? L’égoïsme écologique du « plus vert que vert chez moi et tant pis pour les autres » ne résoudra pas les problèmes.

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

...ettant la réintroduction d’un produit interdit – va déboucher sur une solution pérenne aux problèmes soulevés. Je ne voudrais pas, en particulier, que l’on fasse l’amalgame entre une situation conjoncturelle – une attaque exceptionnelle de pucerons sur les betteraves – et une situation structurelle – la crise de la filière sucrière depuis plusieurs années. Quel est le contexte ? La production du sucre dans le monde se partage essentiellement entre le sucre de canne, pour 79 %, et le sucre de betterave. La teneur en sucre étant beaucoup plus dense dans la canne que dans la betterave, pour être compétitif, il était nécessaire d’augmenter toujours plus le rendement, lequel a plus que triplé depuis les années 1950. Jusqu’où cette course effrénée ira-t-elle ? Cela se traduit par un recul important...

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

...erave sucrière, qui avoisinent parfois 70 % dans certaines zones ; le courage de reconnaître que le remède est pire que le mal, quand on fait jusqu’à huit traitements curatifs, sans résultat, au lieu d’un seul traitement préventif ; le courage d’admettre, enfin, que si rien n’était fait, le risque le plus important serait la baisse draconienne des surfaces, entraînant la disparition de la filière sucre en France, sachant que cette disparition sera amplifiée par le manque de compétitivité française face à nos concurrents allemands ou brésiliens. Ne l’oublions pas, en effet, notre économie est concurrentielle et mondialisée.

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

... rappelle le rapport que j’ai réalisé en 2019, lequel met en évidence que plus d’un jour et demi par semaine tous les Français consomment des produits importés, dont une part importante ne correspond pas aux normes que nous imposons chez nous. N’oublions pas qu’un fruit, un légume sur deux, comme un quart du porc, consommés aujourd’hui sont importés. Demain, quel pourcentage de la consommation de sucre

Photo de Stéphane DemillyStéphane Demilly :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la filière betterave-sucre française et les 46 000 emplois qui lui sont liés sont en danger. L’expansion de la maladie de la jaunisse risque de tuer ce fleuron de notre agriculture : il faut réagir ! C’est l’objet de ce projet de loi, qui permet de déroger jusqu’en 2023 à l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes. Il s’agit non pas, comme je l’ai entendu précédemment, de...

Photo de Jean-Marc BoyerJean-Marc Boyer :

... les mauvais esprits, partisans de la malbouffe chargée de polluants, de conservateurs et de colorants. Non, le modèle agricole que nous souhaitons tous est plus complexe, plus difficile à cerner : il consiste à concilier l’activité économique, la survie d’une filière avec les impératifs de développement durable, l’économie et l’écologie. Je rappelle que, dans mon département, la fermeture de la sucrerie de Bourdon a entraîné la suppression de près de cinquante emplois. Ce projet de loi tend à répondre à cette conciliation, je dirais même qu’il permet une réconciliation de la réalité et de l’idéal, car il n’y a pas d’idéal sans réalisme. Néanmoins, l’idéal n’est pas l’idéologie, laquelle stigmatise, attaque, réduit le champ des possibles et, surtout, ignore la réalité et la rend dangereuse po...

Photo de Olivier PaccaudOlivier Paccaud :

Élu de Picardie, élu de l’Oise, je viens d’une terre où la campagne des betteraves rythme les automnes depuis près de vingt décennies, où les hautes cheminées de briques des sucreries dominent les plaines du Noyonnais, du Compiégnois, du Beauvaisis, du plateau picard et d’Estrées-Saint-Denis. Devenue terroir sucrier, notamment après que Napoléon eut imposé le boycott de l’importation du sucre de canne, qui enrichissait la perfide Albion, l’Oise, à l’instar de nombreux départements français, a vu son activité agricole faire une large place à la culture betteravière. Certes...

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon :

...les et environnementales du projet de loi, l’étude d’impact ne s’appuie sur aucun argument référencé ; elle se fonde exclusivement sur les données fournies par des organismes professionnels représentant des intérêts privés, sans recouper ces chiffres avec d’autres données scientifiques ou publiques. Elle ne dresse aucune analyse sérieuse de la situation économique de la filière de la betterave à sucre et ne fait aucune mention des effets déterminants de la suppression des quotas européens, ni des conséquences désastreuses de la dérégulation qui en est résultée : pertes de revenus pour les producteurs et fermetures de sucreries avec licenciements. Quid, par ailleurs, des effets économiques à long terme de la chute des populations de pollinisateurs sur les productions agricoles qui en on...

Photo de Victoire JasminVictoire Jasmin :

..., dans le cadre duquel nous parlerons d’économies dans le domaine de la santé, essayons de garder une certaine décence. Car ces personnes seront peut-être malades. De ce point de vue comme du point de vue de l’environnement, quels que soient les arguments, nous n’avons pas le droit de faire n’importe quoi ! Par ailleurs, je dénonce un mépris des agriculteurs ultramarins. Nous produisons aussi du sucre, certes de canne. Nous n’avons pas besoin de nous tourner vers le Brésil : nous sommes des producteurs ! Nous produisons également des gels hydroalcooliques à base d’alcool de rhum, notamment en Guadeloupe. Nous avons encore beaucoup d’autres solutions. Ne faites pas comme si nous étions des étrangers : nous existons et nous produisons ! Certes, notre production ne couvrira pas l’intégralité des ...

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

...cette analogie, mais, si l’on devait accepter de parler ce langage, l’enrobage des semences avec des néonicotinoïdes reviendrait à prendre des antibiotiques en prévention d’octobre à avril pour éviter de tomber malade… Les pratiques systémiques, vous le savez, ont aussi pour conséquence de provoquer des résistances des insectes cibles. À côté de nous, l’Allemagne, deuxième producteur européen de sucre, refuse d’autoriser les néonicotinoïdes pour traiter les semences. Le ministre allemand de l’agriculture en a pris l’engagement dès décembre 2018. Le modèle choisi par notre voisin repose donc sur le refus de tout traitement préventif de l’ensemble des surfaces de betteraves et sur l’autorisation – uniquement si les conditions de l’émergence de pucerons sont réunies – de la pulvérisation d’un néo...

Photo de Olivier JacquinOlivier Jacquin :

...a tonne, qui fait souffrir la filière et les agriculteurs. Pourquoi cet effondrement des cours ? La filière de la betterave sucrière disposait d’un système de régulation aussi puissant que celui du lait. Une forme de paresse et de lâcheté collective a conduit à l’abandon de ces outils de régulation exceptionnels, grâce auxquels cette filière était plutôt bien portante. En même temps, le prix du sucre a baissé de moitié en quelques années : de 600 à 300 euros la tonne. Au bénéfice de qui ? De l’industrie agroalimentaire ! C’est pour cette raison que le député Dominique Potier a présenté à l’Assemblée nationale un plan B pour la betterave – je vous invite à consulter sa proposition sur internet – visant à indemniser la filière et à investir dans l’avenir. Par ailleurs, la loi date de 2016. Or ...

Photo de Laurence RossignolLaurence Rossignol :

...nistre, des vérités scientifiques, objectives, sont sur la table, comme les éléments que mon collègue Fabien Gay vient d’indiquer sur la souveraineté alimentaire. Par ailleurs, 25 % de la production de betteraves est consacrée aux biocarburants. On pourrait faire évoluer ce taux. Vous parlez de souveraineté alimentaire : interrogeons-nous sur la souveraineté alimentaire de l’Europe en matière de sucre bio. Vous avez indiqué préférer qu’on mange du sucre produit à partir de betteraves françaises malgré les néonicotinoïdes plutôt que d’importer du sucre bio. Aujourd’hui, 10 % du sucre bio qu’on consomme en Europe est produit en Europe. Peut-être pourrait-on faire le choix d’une souveraineté alimentaire en matière de sucre de betterave bio ? Vous haussez les épaules, …

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

...iver est froid ou s’il ne l’est pas ; et cela aura une incidence sur les tests de traitements réalisés. Faire de la politique, c’est agir à court terme, mais, vous en conviendrez, c’est aussi agir à long terme. Or la crise structurelle qui menace aujourd’hui et qui appelle une intervention politique découle de l’abandon des quotas sucriers au 1er octobre 2017 et de la libéralisation du marché du sucre. Cette libéralisation menace l’ensemble de la filière dans notre pays, pas simplement pour la saison prochaine – que l’hiver soit doux ou non –, mais pour les années à venir. Depuis 1968, nous pratiquions dans notre pays des prix garantis et une régulation du marché sucrier. Vous preniez l’exemple des 30 % de mesures environnementales, mais s’adapter à la dérégulation des prix a été tout aussi d...

Photo de René-Paul SavaryRené-Paul Savary :

Certaines commencent à être ramassées, mais les petites betteraves qui ne passent pas à travers les tamis ne sont pas récoltées, ce qui posera problème, demain, pour la culture qui va suivre. La filière de la betterave permet à la fois de produire du sucre, mais également – Sophie Primas connaît bien le sujet – de faire de la bioéconomie en transformant la betterave, non seulement en sucres C6 qui nous nourrissent, mais en sucres C5 dont les débouchés sont extraordinaires. Heureusement que nous avons eu l’éthanol, mon cher collègue, car, sinon, il y a bien longtemps que nous aurions connu des destructions d’emplois. Quand on a fermé des sucreries,...

Photo de Laurence Muller-BronnLaurence Muller-Bronn :

Permettez-moi d’apporter mon témoignage. Je viens d’un département, le Bas-Rhin, où il y a des betteraviers. Dans mon canton, à trois kilomètres de ma commune, se trouve la sucrerie d’Erstein. Au sein de mon conseil municipal siègent des agriculteurs qui plantent des betteraves, mais aussi des militants d’associations environnementales, d’où la difficulté de décider de mon vote ce soir. Les associations environnementales sont très présentes dans la vallée du Rhin supérieur. Ma commune est située sur le Rhin. Juste en face, les Allemands ont accordé une dérogation pour l...

Photo de Pierre CuypersPierre Cuypers :

...vous savez de quoi vous parlez. C’est indéniable ! Je suis atterré d’entendre les réactions de certains, que je souhaite minoritaires aujourd’hui. Il faut cesser de se masquer la vérité : les entreprises et notre économie sont en difficulté. Et on veut en rajouter alors que notre économie risque de disparaître ! Est en jeu tout un pan de notre économie, qui n’est pas seulement rural : ce sont la sucrerie, l’alcool, les médicaments, l’énergie. L’énergie, nous en avons besoin. Tout le monde l’utilise. Grâce au ciel, nous avons développé l’éthanol, atout formidable nous permettant d’être moins dépendants du reste du monde. Notre difficulté, aujourd’hui, est la mise en place d’un système qui permettrait d’interdire, ce qui ajouterait de la crise à la crise. Nous n’avons pas le droit de faire cela...