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Vous avez parlé de champ de la santé mentale et défini un certain nombre de pathologies structurées, qui sont de véritables pathologies psychiatriques demandant des réponses d'ordre strictement médical. Toutefois, le champ de la santé mentale n'est pas seulement celui de la maladie mentale. Quelle est l'articulation entre maladies mentales, santé mentale, maladies psychiatriques, troubles relevant de la neurologie ? L'autisme occupe une place tout à fait particulière : il s'agit d'un sujet délicat sur lequel nous éviterons toute polémique et qui a déjà été abordé par une commission sénatoriale.
Vous avez évoqué la coordination entre les professionnels de santé, en faisant brièvement référence au médico-social et à l'éducation. On le voit bien, la prise en charge psychiatrique des mineurs se situe au carrefour des champs sanitaire, médico-social, éducatif et, parfois, judiciaire - cela se vérifie avec les centres éducatifs fermés, où beaucoup d'enfants présentent des troubles du comportement - ou carcéral. Je l'entends bien, vos préconisations concernent des pratiques cliniques. Toutefois, celles-ci se situent dans un contexte. Par ailleurs, à vous écouter, on a le sentiment que la médecine mentale devrait faire partie des GHT généralistes. Tel est le cas dans certains départements, même si une telle évolution n'a pas été facile, les psychiatres redoutant une OPA ...
Ma question portera sur les troubles du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité. Vous avez publié un guide des bonnes pratiques professionnelles en la matière. Que pensez-vous de l'affirmation selon laquelle les psychiatres contrôleraient les enfants qui ont du mal à se concentrer avec la Ritaline ? Je ne pense pas être hors sujet, car il semble qu'il s'agisse d'une vraie question pour la HAS. Par ailleurs, que pensez-v...
Pouvez-vous définir la frontière entre souffrance psychique et trouble psychiatrique ? Comment peut-on passer de l'un à l'autre ? S'agit-il de deux phénomènes distincts ?
Comment mettre précocement en oeuvre des méthodes permettant de faire le distinguo entre la pathologie psychiatrique déjà constituée et la simple souffrance, qui peut devenir chronique ? Compte tenu de la faiblesse des moyens et des connaissances, on peut être tenté de prendre en charge les troubles les plus visibles et négliger ceux qui le sont moins, qui vont progressivement s'aggraver.
...leurs enfants, mais c'est très difficile. Beaucoup viennent me rencontrer au sujet de l'autisme ou de l'hyperactivité. Ce qui me frappe, c'est qu'ils ne sont pas pris au sérieux. Ils font remarquer à leur généraliste que leur enfant ne va pas bien mais on ne les envoie pas pour autant chez le psychiatre. Un long moment se passe avant que les enfants ne soient pris en main. Quand on découvre des troubles, l'organisation est tout aussi terrible, du fait de la sectorisation : on pourrait aller dans un autre secteur, mais il n'existe pas de dérogation. Je ne sais comment faire, mais il y a trop de structures. On finit par en avoir le tournis ! Les assistantes sociales n'ont jamais assez de temps et les choses sont également difficiles. J'aimerais avoir votre avis : les collectivités territoriales...
Les addictions, notamment au cannabis, entraînent-elles des troubles psychiatriques ?
Pouvez-vous nous dire deux mots sur l'épidémiologie de la pédopsychiatrie ? De nouveaux troubles qui n'existaient pas il y a trente ans sont-ils apparus ? Comment voyez-vous les choses en fonction des catégories sociales et des territoires ?
...re, l'éducatif et le judiciaire. J'ai présidé pendant de nombreuses années un institut thérapeutique éducatif et pédagogique, ou ITEP. Les jeunes concernés sont souvent considérés comme des « patates chaudes » ; personne n'en veut. Ils ont souvent commis des actes de délinquance et eu maille à partir avec la justice. En creusant un peu la question sanitaire, on s'aperçoit que ces enfants ont des troubles du comportement parfois sévères, de nature psychotique, qui constituent autant de voies d'entrée vers des maladies graves, comme la schizophrénie. Enfin, d'un point de vue social, il s'agit d'expliquer - non de justifier - la précarité fait volontiers le lit des troubles psychiques. Nous essaierons d'aborder ces différentes facettes des troubles du comportement de l'enfant sans cloisonnement ni...
...ychiatrie, sous peine de rouvrir une guerre qui vient à peine de s'estomper. Une guerre qui ne concerne que des intellectuels n'est pas trop grave ; mais quand elle commence à concerner des parents et des enfants, c'est autre chose. Le fait de mélanger autisme et psychiatrie risque d'être vite explosif. Je m'étonne de l'intégration des « dys » dans le champ d'investigation de la mission. De tels troubles ne relèvent pas, me semble-t-il, de la psychiatrie. La toxicomanie, qui, certes, n'est pas un trouble psychiatrique primaire, n'a pas été abordée. Pourtant, ses conséquences sur les troubles psychiatriques des adolescents et des mineurs constituent un sujet prégnant. À mon sens, nous devrons consacrer une importante partie du rapport à des propositions. On ne peut que constater l'ampleur des d...
Comme Mme Génisson, je pense qu'il faut éviter de polariser le débat sur un trouble. Il ne me paraît pas juste d'associer psychiatrie des mineurs et autisme. Cette mission doit être l'occasion de dresser un état des lieux. Nous sommes tous conscients de la pénurie, non seulement de pédopsychiatres et de professionnels, mais aussi d'établissements. Aujourd'hui, un petit nombre d'établissements accueillent toutes les pathologies. Voilà quelques années, nous avions des établisseme...
Il faut aborder la psychiatrie des mineurs au sens large. Observons ce qui marche dans les départements et écoutons l'éducation nationale. La suppression des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), n'a fait qu'empirer les choses. L'école ne parvient plus à détecter à temps les enfants atteints de troubles. Je propose d'auditionner l'association des maires du département du Haut-Rhin, qui a créé une commission spéciale associant élus et représentants des hôpitaux. Nous avons sectorisé notre département en trois circonscriptions pour permettre aux maires de savoir à qui s'adresser pour orienter les parents et les jeunes en difficulté. Nous nous réunissons deux fois par an, sans oublier la semaine ...
...iendrait enfin d'étudier les phénomènes addictifs. On constate des cas de schizophrénie provoquée par des addictions, parmi les gros consommateurs d'alcool ou de cannabis, notamment. Quel est aussi l'impact des réseaux sociaux sur la psychologie des enfants et leur développement psychologique ? La situation est dramatique. On voit apparaître des mélancolies, des psychoses maniaco-dépressives, des troubles paranoïaques ou schizophréniques, car les enfants voient tout et n'importe quoi sur ces réseaux.
Ils font partie de la réflexion. Les addictions ? Des études récentes ont montré que le cannabis pouvait déclencher des pathologies sous-jacentes. Souvent l'alcoolisme cache des troubles psychologiques, qui se révèlent sous forme de crises en cas de sevrage. Il conviendra d'interroger tous les acteurs. Ainsi, les enseignants sont souvent aux premières loges pour détecter ces phénomènes. Certaines pathologies sont directement issues de la misère sociale. Les troubles présentés par les mineurs étrangers isolés en sont un bon exemple, comme j'ai pu le constater dans mon départemen...
...mobiles de psychiatrie ni ne renforce la continuité de la prise en charge des malades par les équipes. Il ne met pas en place une personne de confiance adaptée à la situation spécifique de la maladie mentale et de sa prise en charge, alors même que cette mesure est réclamée par de nombreuses associations. Ces sujets sont essentiels pour la prise en charge de l’ensemble des personnes souffrant de troubles mentaux, et il faut que des réponses soient apportées aux problèmes rencontrés au quotidien par les soignants et les malades. Nous prenons l’engagement que ces enjeux essentiels pour l’ensemble des personnes souffrant de troubles mentaux seront traités dans le cadre qui leur est adapté, à savoir le volet santé mentale de la loi de santé publique à venir. Nous n’esquivons donc pas le débat sur ce...
...ns d’hospitalisation. La présente proposition de loi réintègre les patients en unité pour malades difficiles dans le régime de droit commun de l’hospitalisation sans consentement. Ce faisant, elle supprime la définition légale de ces unités donnée par l’article L. 3222-3 du code de la santé publique. Il convient néanmoins de rappeler que les onze UMD existant en France s’occupent de patients aux troubles mentaux particulièrement lourds et aux comportements les plus violents. Non seulement vous supprimez la référence législative aux UMD mais vous limitez également le régime applicable aux patients déclarés pénalement irresponsables aux seules personnes dont les infractions sont susceptibles d’au moins cinq ans d’emprisonnement pour les atteintes à la personne et de dix ans pour les atteintes aux...
La maladie mentale n’était abordée que sous l’aspect des troubles qu’elle générait et qu’il fallait endiguer. Souvenons-nous que la loi du 5 juillet 2011 répondait essentiellement à la volonté de Nicolas Sarkozy de faire la démonstration qu’il ne demeurait pas inactif face au crime de Grenoble.
Voilà comment nous nous sommes retrouvés face à une loi décriée par la quasi-unanimité des professionnels de santé, par la totalité des associations de patients, d’usagers et de proches de personnes atteintes de troubles mentaux ainsi que par les syndicats d’avocats et de magistrats. Depuis la décision du 26 novembre 2010, nous savons aussi que cette proposition de loi n’est pas conforme à nos principes constitutionnels, et ce précisément parce que la volonté sécuritaire de Nicolas Sarkozy a conduit le gouvernement précédent à rédiger et à faire adopter une proposition de loi qui méconnaissait les principes fon...
...profondément que cette proposition de loi n’ait pas réduit, pour ne pas dire supprimer, le rôle du représentant de l’État dans le processus d’hospitalisation sans consentement. Naturellement, les décisions prises par le préfet, singulièrement en matière d’hospitalisation sans consentement, sont encadrées. Il n’en demeure pas moins que nous sommes réticents à l’idée qu’il puisse, afin d’éviter un trouble à l’ordre public, décider de l’hospitalisation de l’un de nos concitoyens ou de nos concitoyennes. Nous avons déposé à ce sujet plusieurs amendements qui nous donneront l’occasion d’en débattre, même si je prends note de l’adoption de certains autres, présentés par M. le rapporteur, qui tendent, là encore, à réduire les prérogatives du représentant de l’État. Pour notre part, nous plaidons pour ...
...it déploré que la question de la maladie mentale ait été évoquée dans le débat public à l’occasion de la discussion de textes dont la nature alimentait une confusion avec la délinquance, la violence et la dangerosité. Je pense notamment au projet de loi relatif à la prévention de la délinquance ou au projet de loi relatif à la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour trouble mental. En instaurant une sorte de « garde à vue psychiatrique », période de soixante-douze heures au cours de laquelle les patients sont privés de tous droits, et un « casier psychiatrique » pour certains d’entre eux, la loi de 2011 confirmait tristement cette dérive populiste et sécuritaire. Les troubles psychiques recouvrent certes des réalités complexes et diverses. Ceux qui en souffrent do...