Déposé le 7 février 2008 par : MM. Charasse, Mélenchon.
I. - Au début de cet article, ajouter les mots :
Vu les décisions du Conseil constitutionnel des 19 novembre 2004 et 20 décembre 2007,
II. - Compléter cet article par un alinéa ainsi rédigé :
Tout acte européen de quelque nature que ce soit contraire aux décisions susvisées du Conseil constitutionnel est nul et de nul effet à l'égard de la France.
Dans ses décisions des 19 novembre 2004 et 20 décembre 2007, le Conseil constitutionnel a précisé que la Charte européenne des droits figurant dans le Traité de Lisbonne qui fait partie intégrante du Traité et qui s'imposera donc aux États membres de l'Union européenne ne saurait conduire à remettre en cause les fondements et les principes de la République française, notamment l'exclusion du communautarisme et la laïcité, dès lors que ses dispositions seront appliquées strictement et dans les conditions et limites fixées par les explications interprétatives adoptées par le Praesidium de la Convention réunie en 2004.
Si l'on peut penser que les institutions de l'Union - Conseil, Commission, Parlement - se feront un point d'honneur à respecter ces prescriptions, rien ne permet de dire que les juridictions européennes de s'en affranchiront pas, dès lors qu'un grand nombre de leurs membres sont peu ou pas attachés à la conception française de la République, qui constitue une exception - et la seule - en Europe.
En autorisant la ratification du Traité de Lisbonne, le législateur doit donc veiller à la préservation des fondements et des principes de la République en respectant les réserves émises par le Conseil constitutionnel dont les décisions s'imposent aux pouvoirs publics et donc au Parlement.
L'amendement propose donc, comme l'a déjà fait la loi n° 77-680 du 30 juin 1977 autorisant l'approbation de l'acte relatif à l'élection de l'assemblée européenne au suffrage universel direct, de préciser que l'autorisation donnée par le Parlement s'entend sous les réserves émises par le Conseil constitutionnel les 19 novembre 2004 et 20 décembre 2007.
A défaut de cette précaution, qui doit conduire le Gouvernement Français à formuler les réserves qui s'imposent au moment du dépôt des instruments de ratification du Traité par la France, afin d'éviter à la France de se trouver en situation de « vice de consentement », notre pays s'expose à devoir appliquer des actes européens remettant en cause les fondements et les principes de la République française.
L'amendement propose donc, comme l'avait fait la loi précitée du 30 juin 1977, de compléter l'article unique afin qu'il soit bien entendu que tout acte européen contraire aux décisions du Conseil constitutionnel est nul et de nul effet à l'égard de la France.
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