Amendement N° 32 (Rejeté)

Mise au point au sujet d'un vote

Discuté en séance le 24 janvier 2023
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 16 janvier 2023 par : MM. Salmon, Labbé, Dantec, Fernique, Benarroche, Breuiller, Dossus, Gontard, Mme de Marco, M. Parigi, Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel.

Photo de Daniel Salmon Photo de Joël Labbé Photo de Ronan Dantec Photo de Jacques Fernique Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Thomas Dossus Photo de Guillaume Gontard Photo de Monique de Marco Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Mélanie Vogel 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Cet amendement propose la suppression de l’article 1erqui définit le cadre d’application des mesures d’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires.

Le calendrier de ce projet de loi qui engagerait la France dans une relance du nucléaire sur plusieurs décennies ne nous paraît pas opportun et particulièrement « anti-démocratique », alors que le débat public sur les EPR2 mis en place par la CNDP est en cours jusqu’au 27 février 2023, et que la concertation publique sur le mix énergétique et le calendrier législatif à venir où la place de l’énergie nucléaire sera également discutée, se fera dans le courant de l’année 2023 (loi de programmation quinquennale énergie – climat, PPE, SNBC).

Ce projet de loi d’accélération porte également atteinte aux objectifs législatifs actuels qui visent une réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique, contrairement au projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables qui aspire à résorber un retard dans l’atteinte d’objectifs déjà visés dans la loi.

Ce texte se situe donc à contre-courant de nos objectifs législatifs et réglementaires qui :

- Posent un objectif de réduction du nucléaire dans la part du mix électrique de 50 % d’ici 2035 (article L100-4 du code de l’énergie) ;

- Objectif décliné dans la PPE 2019-2023 qui a posé un principe général d’arrêt des réacteurs à l’échéance de leur 5ème visite décennale ;

- Plafonnent la capacité totale autorisée de production nucléaire à 63, 2 GW.

Sur la temporalité : le temps du développement de nouveaux réacteurs nucléaires est très long (pas prêts avant 2037 selon EDF) et ne répond pas à l’urgence climatique. Le GIEC et les COP successives nous rappellent que nous avons moins de 10 ans pour agir.

Il est également très incertain comme nous pouvons le constater avec le retour d’expérience sur Flamanville 3.

Comme l’a indiqué le Conseil d’État dans son avis du 27 octobre 2022 le gain de temps espéré – qui sera de quelques mois au mieux – sur les projets industriels n’est pas garanti. Les retards sur L’EPR de Flamanville sont liés à des problèmes techniques et non de durées de procédure d’urbanisme.

Quant à la limite quantitative du nombre de réacteurs nucléaires – il serait question à ce jour de 6 EPR2 – ce n’est là non plus pas précisé dans le projet de loi.

Par ailleurs, ce texte est dans le déni de l’expertise institutionnelle (RTE et ADEME en tête) qui a déjà démontré que d’autres scénarios de mix énergétique, sans relance du nucléaire, sont atteignables.

La commission a élargi le périmètre (ne peut excéder le périmètre du plan particulier d’intervention (PPI) existant), la durée d’application des mesures de simplification, en passant de 15 à 20 ans, et les réacteurs concernés, en intégrant les petits réacteurs modulaires (SMR).

Ces ajouts renforcent encore davantage cette relance du nucléaire et justifient d’autant plus la suppression de cet article.

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